Cannabis Médical : Casser la loi pour sauver des vies

Dans la plupart des pays, l'utilisation du chanvre est interdite même dans un but médical. L'automédication au cannabis a poussé un grand nombre de citoyens généralement respectueux des lois à entrer en conflit avec le système légal.

Savages : Lutte entre hippies et cartels

Dans Savages, le cinéaste américain Oliver Stone met en scène le combat implacable mais encore «hypothétique» entre des néo-hippies californiens et un cartel de la drogue mexicain cherchant à s’implanter de l’autre côté de la frontière.

INTERVIEW DE JORGE CERVANTES, LE GOUROU MONDIAL DU CANNABIS

Soft Secrets interview Jorge Cervantes, un des grands experts mondiaux du cannabis et collaborateur de Soft Secrets.

Cannabis : les bons plants du Colorado

Depuis 2000, cet Etat américain a légalisé l'usage médical du cannabis. De la culture des fleurs au commerce des produits dérivés, les business se multiplient. Une économie très profitable, y compris pour les finances locales.

La France accro à la prohibition

Publication en juin dernier à New York du rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy) signé par une kyrielle de personnalités de stature mondiale qui constatent l'échec de la guerre à la drogue...

Woody Harrelson nous parle de…



…devinez. L’ardent défenseur du chanvre explique que lutter contre la drogue ne donne rien.
Interprétant l’ivrogne Haymitch dans The Hunger Games, Woody Harrelson passe la série à pester contre le gouvernement. Dans la vie, il se montre tout aussi enflammé quand il parle de la légalisation de la marijuana. Activiste de longue date, Harrelson a déjà été arrêté pour avoir planté des graines de chanvre, a chanté une chanson en faveur du cannabis avec Ziggy Marley et siège au comité consultatif du groupe de réforme du droit, le National Organization for the Reform of Marijuana Laws (NORML). Cet automne, on pourra le voir dans le documentaire satirique How to Make Money Selling Drugs, projeté récemment au Festival du film de Toronto, tout comme le prochain gros film le mettant en vedette, Seven Psychopaths. Métro l’a rencontré.

Que pensez-vous de la légalisation de la marijuana?

Eh bien, ce qu’on voit aujourd’hui, dans le monde, c’est que la guerre est très lucrative. Les industries qui participent à la guerre, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs, sont les plus importantes de toutes. Si la guerre ne rapportait pas autant, il y aurait moins de conflits, et cela vaut aussi pour la guerre contre la drogue.

Quand on dit que nous vivons dans un pays libre – comme ils se plaisent à le répéter aux États-Unis –, il est nécessaire d’approfondir la signification de cette liberté. Selon moi, être libre signifie pouvoir faire tout ce qu’on veut, tant qu’on ne fait de tort à personne et qu’on ne porte pas atteinte à la propriété d’autrui. Cette définition, à mon sens, devrait avoir un sens absolu. Je ne fais de tort à personne, je ne porte pas atteinte à la propriété d’autrui, je devrais donc pouvoir faire ce que je veux!
Maintenant, il peut être nocif pour moi de me frapper la tête avec un marteau, mais cela devrait néanmoins demeurer ma prérogative. De toute façon, ce n’est pas comme si le gouvernement se souciait réellement de vous! Il fait de l’argent de toutes les manières possibles, et l’une de ces manières est la guerre contre la drogue.

À Los Angeles, les dispensaires de pot sont légaux, mais la police a arrêté des gens qui n’avaient pas de prescription pour s’en procurer. Que pensez-vous de cela?

C’est typique. Que peut-on attendre d’un gouvernement? Plus de gouvernement. Maintenant, pour ce qui est des produits pharmaceutiques, il me semble évident que le gouvernement est impliqué dans ce secteur. Il n’y a donc aucune raison pour qu’il ne se comporte pas de façon autoritaire sur ce point.

Vous croyez donc qu’il tente de freiner certains progrès? 

Évidemment. Si ce n’était pas un crime, il n’y aurait pas de criminels. Ni de cartels. Tout se résumerait à une question de choix individuel. Quoi qu’il en soit, la liberté, pour moi, c’est : «Je vais faire ce que je veux.» Je me fous des lois. Je veux dire, tant que je ne fais de tort à personne – n’oublions pas cet addenda à ma déclaration.

Source:JournalMetro

L.A. annule son interdiction de vente de marijuana à des fins médicales


LOS ANGELES, États-Unis - Le conseil de ville de Los Angeles a renversé mardi l'interdiction des dispensaires de marijuana médicinale qu'il avait adoptée il y a seulement deux mois pour provoquer la fermeture de centaines de ces cliniques vendant du chanvre indien de façon légale.
Les membres du conseil ont ainsi voté à 11 voix contre deux pour annuler sa décision de juillet. Cette annulation est survenue après que des opposants à l'interdiction eurent amassé suffisamment de signatures pour forcer la tenue d'un référendum pour faire annuler la mesure.

Plusieurs villes ont éprouvé des problèmes avec les ordonnances de marijuana à des fins médicales, mais aucune n'en a eu autant que Los Angeles, où les «boutiques de pot» ont proliféré.

Si les propriétaires de dispensaires peuvent désormais garder leurs portes ouvertes sans craindre les autorités locales, ils peuvent toujours être condamnés à fermer par les autorités fédérales, qui ont commencé à cibler la métropole californienne la semaine dernière, affirmant que ces cliniques amassaient d'énormes sommes d'argent et attiraient le crime. La marijuana est encore illégale au niveau fédéral.

En vertu de l'interdiction municipale, les patients et les individus fournissant des soins de santé pouvaient faire pousser leurs propres plants. Au dire de responsables municipaux, plus de 750 organisations ont déposé une demande d'exploitation d'un dispensaire, et jusqu'à 200 pourraient être en activité.

En appuyant la levée de l'interdiction, certains membres du conseil municipal ont déclaré qu'ils avaient besoin de meilleures directives de la part des législateurs californiens et les ont pressés de s'attaquer aux passages inadéquats de la loi de l'État qui permet l'utilisation de la marijuana médicinale sans la recommandation d'un médecin.
Source:985fm

Cannabis : Les fumeurs l'ouvrent


Ils ne portent pas de dread locks, ne squattent pas de cages d’escalier et mènent une existence tranquille. Pourtant, ils fument régulièrement du cannabis. Le Blogueur s’est intéressé à eux.
Corentin 27 ans, journaliste : « Fumer me rend plus humain »
« Cela fait plus de dix ans que je fume et j’ai toujours réussi à rester stable dans ma consommation. Je fume généralement une fois pendant la semaine et une autre le week-end. Souvent, il y a deux ou trois joints qui tournent, en général chez moi ou parfois chez des amis. Je préfère l’herbe au shit, à la fois pour le goût et les effets qu’elle procure.
Je fume presque exclusivement le soir, quand je n’ai plus besoin d’être productif. Cela me permet aussi de relativiser les choses. Fumer avec des amis entraîne parfois des fous rires. C’est un remède contre le stress, qui permet de couper avec un certain nombre de préoccupations.
Pour moi, fumer c’est comme faire du sport. Parfois, quand j’ai un souci ou une question qui me taraude, et que je fume (ce qui n’est pas toujours une cause à effet), je prends du recul sur les choses, et cela permet parfois de débloquer une situation, comme lorsque je me suis bien dépensé…
L’avantage est de couper avec la “journée de travail” et de voir les choses différemment. Si je me dis que beaucoup de trips, discussions ou idées que j’ai eu quand j’ai fumé ne me serviront pas, car c’est souvent un peu déconnecté du réel, j’ai aussi l’impression de m’évader, de m’extirper des contraintes et schémas de pensée qui me sont inculqués. A tel point qu’il m’arrive de trouver soit des solutions, soit d’avoir des délires qui égaient ma vie dans les jours qui suivent. En bref, fumer correspond à un bon moment, qui me permet d’aller bien les jours suivants, notamment quand j’y repense. »

Je ne vois pas d’inconvénients, à part les conséquences à long terme sur mon organisme et mes neurones (rires). Et puis on ne sait pas toujours sur quelle came on va tomber. Du coup, les effets, notamment secondaires, sont aléatoires. J’envisage d’arrêter un jour la cigarette, mais je ne pense pas arrêter le joint de si tôt. Le cannabis m’aide à rester serein, calme et me rend peut-être parfois plus humain. »
Thomas 27 ans, infographiste, travaille aussi dans la restauration et l’immobilier : « C’est devenu un geste automatique »
« Je fume environ 8 grammes par semaine depuis 14 ans. Essentiellement du shit car il est super bon en ce moment. Je fume mon premier joint avec le café le matin. Impossible d’avoir faim si je ne fume pas un pilon avant. C’est devenu comme une clope qui me détend un peu plus. C’est une échappatoire qui me permet de me détacher de la réalité qui fout la pression. Je suis moins stressé. À la base, je fume pour ça. Mais maintenant, c’est devenu un geste automatique.
Le problème, c’est que je n’ai plus de “mémoire vive”. Je n’oublie pas les choses importantes comme les rendez-vous, mais plutôt ce que me racontent les gens, les détails des histoires…
Par contre, ça ne m’empêche pas de m’épanouir au niveau professionnel. Je peux très bien travailler fonsdé, même si ça me ralentit un peu le cerveau. Quand t’es dans un studio en train de créer, c’est pas forcément un handicap, bien au contraire. Si j’étais avocat, ça serait plus compliqué. Mais là ça va.
Je n’envisage pas vraiment de fumer toute ma vie. Mais en même temps, c’est possible, je me vois bien fumer un petit pétard en fin de journée à 40 ans. Mais bon, je me laisse un peu porter. Je fume tant que j’en ai envie.
Bédave ne m’a jamais empêché de m’épanouir socialement. Tomber sur une meuf qui ne bédave pas ne me pose aucun problème. Ce qui me pose problème, c’est quand elle veut que j’arrête. Je suis déjà tombé sur ce genre de fille. Mais si ta copine souhaite te modifier, c’est qu’elle devrait changer de mec. Je tiens à dire que je préfère faire l’amour après avoir fumé. En plus, je tiens plus longtemps. »
Alix, 28 ans, maquilleuse : « Je ne considère pas ma consommation comme abusive ou handicapante. »
« Je consomme du hasch régulièrement depuis treize ans : en moyenne deux joints par jour le soir, le week-end, je ne compte pas… Lorsque j’ai commencé à fumer, je le faisais avec amis, pas seule, donc je l’envisageais de manière sociale. En vieillissant, je me suis rendue compte que les gens autour de moi fumaient de moins en moins. Aujourd’hui je fume seule.
Ma consommation a évolué : quand on a quinze ans on pense fumer pour se défoncer, trouver un échappatoire on a une consommation plus intense… Avec l’habitude on fume pour se détendre physiquement et psychiquement. Aujourd’hui, je fume en rentrant du travail et le week-end pour me détendre et me consoler quand je suis stressée. Je fume surtout par habitude mais aussi par plaisir du goût et de la sensation d’évasion…
Il y a de nombreux avantages à fumer quand on n’a pas une consommation malsaine. Mais dans le cas contraire, cela peut aussi engendrer du stress supplémentaire si on est déjà stressé et cela peut rendre parano. Et surtout, quand on fume trop on est fatigué ! Je suis très sportive et il m’arrive de pouvoir gérer une séance en ayant fumé sur joint avant mais ma productivité physique n’est pas la même…
Je ne considère pas ma consommation comme abusive ou handicapante. Elle ne m’empêche pas d’avoir une vie sociale. Autour de moi, peu de gens fument et ceux qui fumaient arrêtent de plus en plus. Mais le fait de fumer des joints n’est pas un obstacle au niveau social car je suis intermittente du spectacle et, on le sait, les intermittents du spectacle sont des gens cool, ouverts d’esprit et qui fument souvent ensemble  à la fin de la journée…. Mon petit ami ne fume plus et cela ne le gène pas non plus car il sait que ça ne m’empêche pas de rester active au quotidien.
En revanche je ne fume jamais quand je travaille ou avant, car cela me ralentit. En vieillissant, j’apprécie de moins en moins le côté fatigant de la fumette, je ne supporte plus l’effet ralentissant. Mais comme toute addiction, je ne pense pas qu’une césure radicale soit bonne pour l’homme. Il vaut mieux diminuer, et avoir une consommation saine. »
Élie, 26 ans, travaille dans la finance : « Je ne conçois pas de mater un film sans un bon gros pilon, qui me fait plonger dans l’œuvre la tête la première. »
« Je fume principalement du shit, faute de pouvoir trouver de la weed de bonne qualité à Paname. Il m’arrive parfois de passer rapidement à Amsterdam pour fumer de la bonne der (deux fois par an). je fume mon shit dans des joints classiques, mais aussi dans des structures et des plateformes (des gros joints avec plusieurs filtres, des collages particuliers…) quand il s’agit de divertir mes potes.
J’ai aussi un pote avocat qui roule des blunts d’herbe de grande qualité mais je ne peux pas dévoiler comment il se fournit. Je bédave chaque jour, un ou deux joints le soir. J’aime principalement l’effet apaisant, relaxant, mais aussi le côté un peu plus mystique et artistique de la chose. Par exemple, je ne conçois pas de mater un film (ciné ou maison) sans un bon gros pilon, qui me fait plonger dans l’œuvre la tête la première.
Je dois tout de même reconnaître que parfois, fumer ne me donne pas spécialement envie de socialiser (uniquement quand je suis fonsdé). D’un point de vue professionnel, je n’ai pas de problème particulier, si ce n’est un léger syndrome “tête dans l’cul” qui me poursuit les lendemains de soirées très enfumées…
Je tiens à souligner que je bédave depuis si longtemps que je n’ai quasiment aucun recul sur les véritables effets de ma consommation sur mon organisme et mon psychisme. Mais je réaffirme ma thèse principale : il y a autant de toxicomanies que de toxicomanes, c’est-à-dire que même si on peut identifier que telle drogue produit principalement tels effets, ces derniers ne s’exprimeront jamais de la même manière et avec la même intensité d’un individu à un autre. C’est pourquoi à l’avenir, je compte continuer à bédave. »
Allemand, Viktor, 23 ans est étudiant en économie : « Je préfère avoir un bon pétard dans la poche qu’une bouteille de bière à la main »
La première fois que j’ai fumé du Haschisch, c’était à l’âge de 15 ans. On campait au bord d’un lac et c’était vraiment le grand cliché : une dizaine de potes, autour d’un feu et un joint qui tourne. Cette expérience était magnifique. L’ambiance était super, on ne faisait que rigoler, je ne sentais pas d’effets secondaires. Si ça avait été le cas, je ne sais pas si j’aurais continué à fumer par la suite. Depuis ce temps, je préfère avoir un bon pétard dans la poche qu’une bouteille de bière à la main. Comme la combinaison avec l’alcool peut être désagréable, je m’abstiens volontiers de boire de d’alcool.
Aujourd’hui je fume régulièrement avec des pauses de temps en temps pour épargner mon cerveau et pour réussir à mes partiels à la fac. Bien que je ne croie pas que l’herbe puisse me nuire à long terme, j’avoue qu’elle me défonce pas mal pendant un moment. Quand je suis stone, je ne suis pas réceptif à 100% et j’ai du mal à apprendre quelque chose par cœur par exemple.
En moyenne, je fume trois fois par semaine, selon mon humeur : quand je veux me la couler douce, une soirée tranquille sur le sofa, je préfère du cannabis fort, par exemple de l’Indica, c’est du lourd. Par contre quand je veux faire la fête, je prend du cannabis plus léger qui te donne la pêche. J’ai aussi essayé du coke et de l’ecstasy mais franchement, ça ne m’a pas convaincu. Je reste avec le cannabis.
Mais honnêtement, je ne sais pas jusqu’à quand je continuerai comme ça. Si le cannabis reste interdit, je peux imaginer qu’un jour, j’en aurais marre d’aller chez mon dealer. Quand j’aurai une famille, je n’aurai probablement pas envie de traiter avec des substances illégales. Mais évidemment que je suis pour la légalisation. Pour beaucoup de gens, le cannabis n’est qu’une étape car les dealeurs vendent souvent d’autres drogues. Alors le risque de prendre des drogues dures est quand même plus élevé chez des gens qui fument du cannabis, c’est sûr. Si on pouvait acheter de la beuh au supermarché comme de la bière, il y aurait moins de problèmes de drogue.
Allemand, Thomas, 22 ans est étudiant en biologie : « Je fume quand il y a de la beuh à la coloc »
J’avais 16 ans quand j’ai fumé mon premier pétard. J’étais à une fête avec des gens un peu moins âgés que moi. L’un d’entre eux avait de la beuh sur lui. On s’est alors caché derrière une haie et un de mes amis nous a fait une véritable introduction à l’art de fumer des joints. Comme à l’époque je fumais déjà des cigarettes, c’était simple pour moi d’avaler la fumée. Pourtant : zéro effet ! Et tous mes potes étaient complètement fonsdés… Je pense que j’ai dû mal faire quelque chose. C’est quand j’ai fumé mon deuxième joint que j’ai vraiment pris du plaisir. L’effet que j’ai ressenti était très différent de celui de l’alcool.
Après, je suis devenu un fumeur occasionnel. Tous les deux, trois mois, je tirais sur un pétard lors d’une fête mais je n’achetais jamais d’herbe. Aujourd’hui, ma consommation est très irrégulière. En fait, ça dépend de si on a de la beuh à la coloc. Quand on vient tout juste d’en acheter, ça peut m’arriver d’en fumer tous les jours – sauf en cas de partiels. Ensuite, il peut y avoir des mois où je ne fume quasiment rien, sauf peut-être le week-end lors d’une partie de frisbee.
D’habitude, je fume du cannabis pour me détendre, par exemple quand je fais des soirées de jeux de société à la maison. Lorsque je vais dans un club pour danser, je préfère l’alcool qui me rend actif quand je n’en bois pas trop. Le cannabis me donne envie de dormir.
Sur le long terme, je ne pense pas que fumer des pétards soit gênant pour ma santé. En tout cas, ça n’a pas de répercussions sur mes performances et ma condition sportives. Même si je fume beaucoup lors d’un tournoi de frisbee le samedi, je n’ai pas de problèmes de respiration le dimanche. En revanche, cette nouvelle étude sur l’impact de la consommation de haschisch sur le QI me trotte dans la tête : quand je fume beaucoup pendant quelques jours, j’ai l’impression de devenir débile ! J’ai alors vraiment du mal à me concentrer mais heureusement, cet effet se perd après quelques jours d’abstention.
J’ai du mal à dire si je continuerai à fumer à l’avenir. Bien sûr que j’aurai envie d’arrêter un jour mais je ne sais pas encore quand. Ça dépend de l’évolution des gens qui m’entourent. Si ma future femme s’y oppose complètement, alors j’arrêterais. Surtout quand j’aurai un enfant. Mais si au moins il me restent quelques potes qui eux fument aussi, je pense que je vais encore continuer pendant bon un moment.
*Pour des raisons évidentes, les prénoms ont été modifiés.
**Les photos ne correspondent pas aux personnes interviewées.
Source:Lebloggeur

MICHAEL KNODT : « L’INFORMATION SUR LE CANNABIS EST TROP PEU BASÉE SUR DES FAITS RÉELS »


Michael Knodt est rédacteur en chef du Hanfjournal (journal du chanvre) allemand et présentateur d’ Exzessivun magazine vidéo sur le webMilitant pour la légalisation, il déclare fonder sa pensée uniquement sur des arguments rationnels. Pour le Blogueur, il fait le point sur la stigmatisation des consommateurs, les avantages de la légalisation et la prévention insuffisante dans les écoles.
Hallo Herr Knodt ! A la différence de l’alcool, le cannabis a été diabolisé depuis toujours en Europe. Pour quelles raisons ?
Deux raisons principales expliquent ce phénomène. La première remonte à très loin : Depuis des millénaires, l’Église catholique a privilégié l’alcool au détriment des autres drogues. La deuxième raison est plus récente. À l’aube de la Convention internationale de l’opium signée en 1912 à La Haye, les États-Unis ont entamé une large campagne contre le chanvre qui a duré jusqu’aux années 1960. Le point culminant fut le film Reefer Madness dans lequel des étudiants sages s’entretuent après avoir fumé des pétards.
En réalité, cette campagne était motivée par des intérêts privés. Les années 1920 et 1930 ont été marquées par de nombreuses créations de journaux. Le papier était fourni par l’industrie du bois et commençait, de plus en plus, à l’être par celle du chanvre. Or, le protagoniste de la diabolisation du cannabis, le politicien Harry Anslinger, avait des liens familiaux avec un producteur de bois. Il souhaitait donc que la production de chanvre soit complètement interdite…
La diabolisation du cannabis prit fin en 1968, lors de l’apogée du mouvement flower power. Depuis, le stéréotype des hippies est étroitement lié aux fumeurs de joints. Les consommateurs de cannabis sont-ils des fumistes ?
A mes yeux, près de 100 % des clichés sur les fumeurs de joints sont faux. Mais il faut dire que ce constat ne vaut pas que pour aujourd’hui. Il est vrai que les hippies ont rendu la consommation de cannabis à peu près acceptable. Mais ils n’ont pas développé une vraie culture du cannabis. Ce n’est que la deuxième et la troisième génération après 1968 qui s’en est occupée. Les hippies ont mélangé les différentes drogues sans en connaître les risques. Ils ont tout essayé mais ils connaissaient mal les effets de ce qu’ils prenaient. Ils ont contribué à l’amalgame entre le cannabis et les autres drogues par une consommation exagérée de celles-ci. Depuis ce temps, le cannabis et ses fumeurs ont une très mauvaise réputation.
Mais quand on s’entretient avec des consommateurs de cannabis, très peu de stéréotypes sont avérés, sauf lorsque l’on parle avec des gens ayant des problèmes  de dépendance. C’est comme la différence entre quelqu’un qui aime boire un verre de temps en temps et un alcoolique. Seuls 2 % des gens qui ont essayé le cannabis auront de tels problèmes.
Ça veut dire que les médias parlent trop de ces 2 % ?
Oui. Car c’est plus simple. J’habite à Berlin, une capitale médiatique, et je connais beaucoup de journalistes qui fument eux-mêmes parfois des joints. Malgré tout, ils ne peuvent pas se permettre d’écrire différemment sur l’usage du cannabis car ils doivent suivre les lignes éditoriales de leurs journaux.
Est-ce que cette désinformation est due aussi à l’ignorance des journalistes sur la question ?
Oui. Malheureusement, l’information sur le cannabis dans les médias traditionnels est trop peu basée sur des faits réels. Les faits objectifs sont uniquement consultables sur Internet.
Vous êtes vous-même père de quatre enfants. Comment les éclairez-vous sur les drogues ?
Lorsque mes enfants sont en âge de comprendre ce genre de problématique, j’essaie de leur expliquer ce qu’est la consommation de drogue abusive – indépendamment du type de drogue. Le reste va de soi. Mes enfants posent plein de questions, car comme nous habitons dans une grande ville, ils voient beaucoup de junkies, des fumeurs de marijuana, des picoleurs… Je ne prône pas une éducation autoritaire.
Et qu’est-ce que vous pensez de la prévention de drogues à l’école ?
La prévention dans les écoles allemandes est très insatisfaisante car elle n’accepte aucune forme de consommation. Elle prône une abstinence totale – sauf pour l’alcool où la consommation modérée est tolérée. Mais en ce qui concerne le cannabis, il n’y a pas de vraie consultation, les jeunes sont juste sommés d’éviter. Or, les jeunes ne peuvent pas prendre le message au sérieux parce qu’il est trop loin de leur réalité.
Souvent, on leur transmet même des fausses informations. Dans la classe de ma fille aînée, le prof a affirmé que le cannabis causerait des trous dans le cerveau ! Afin de le prouver, il leur a montré une illustration d’un journal de caniveaux. Quand les jeunes sont exposés à de telles contrevérités, ils ne savent plus juger de la véritable dangerosité des drogues. Quand la prévention ne fait que diaboliser toutes les drogues au lieu d’alerter les jeunes sur les vrais risques, elle produit le contraire de son objectif. Pour changer cela, il devrait y avoir des travailleurs sociaux, des personnes proches des jeunes pour les instruire.
On a beaucoup parlé des jeunes. On imagine tout de suite un jeune homme de 15 à 30 ans quand on parle d’un fumeur de cannabis. Est-ce que c’est bien justifié ?
En aucun cas. En Allemagne, à la différence de la France d’ailleurs, il n’y a aucun sondage qui prend en compte les consommateurs de cannabis de plus de 30 ans. L’observatoire allemand des drogues et des toxicomanies a effectué une enquête dans le Land de Hesse l’année dernière. Sur 5 500 consommateurs de cannabis, 3 000 personnes ont déclaré avoir 40 ans ou plus. Cette tranche d’âge n’est pas incluse dans les statistiques officielles qui estiment à 4 millions (sur 80 millions d’Allemands) le nombre de fumeurs de joints. L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a condamné cette mauvaise volonté de la part des Allemands.
Pourtant, on ne commande pas d’études qui incluent les vieux fumeurs car le résultat en serait qu’il y a un grand nombre de consommateurs de cannabis qui ne se font pas remarquer, qui ont un comportement très sain et qui aiment juste fumer un joint de temps en temps au lieu de boire une bière. Il n’est pas souhaité politiquement que cette réalité soit établie car ça apporterait de l’eau au moulin des gens en faveur la légalisation.
La légalisation est un sujet polémique. Mais est-ce que c’est aussi un bon sujet de campagne ? Qu’en disent les partis politiques en Allemagne ?
Les discussions politiques se sont multipliées ces dernières années grâce à une attention médiatique plus importante. Internet a redonné de l’élan à la communauté du chanvre. Les petits partis – les Verts, les Pirates et la Gauche – ont pris une position claire par rapport à ce sujet depuis trois ans (la dernière élection législative au niveau fédéral). Malheureusement, l’Allemagne et la France sont les deux derniers pays en Europe où les deux grands partis pratiquent la politique de l’autruche. La politique de drogue du SPD(parti social-démocrate) me fait penser à la période tardive de la RDA. Alors que dans tant d’autres pays – l’Autriche, la Suisse, l’Espagne, la République tchèque et les Pays-Bas – les partis de centre-gauche défendent une approche libérale face aux drogues, en Allemagne, le SPD se l’interdit encore. Mais il y a de légers espoirs.
La communauté du chanvre gagne constamment en nombre de supporteurs et en poids politique. Cette année, elle a obtenu deux interviews en live avec la chancelière sur Youtube. Lors du « Zukunftsdialog » (« dialogue sur l’avenir ») de Mme Merkel, le sujet de la légalisation du cannabis a été numéro 2 en termes de votes populaires. Par la suite, lors des entretiens privés avec Mme Merkel, nous avons été pris très au sérieux. Ce fut un grand succès très inattendu. Nous avons pu démontrer que nous ne sommes pas des cinglés et que nous nous basons sur des vrais arguments.
Pourtant, l’Allemagne est loin derrière les autres pays  en ce qui concerne la libéralisation du cannabis…
Oui, définitivement. Récemment, l’Allemagne a même quitté le groupe Pompidou, un rassemblement créé en 1971 lors d’un sommet européen. Ses membres réfléchissent sur des approches de politique de drogues qui acceptent la consommation. L’Allemagne est sortie du groupe après avoir été membre pendant plus que 40 ans et sans en informer les citoyens. Le gouvernement actuel bloque toutes les approches de libéralisation et s’y oppose même activement au niveau européen. Il s’isole sur le plan international.
Quelles évolutions souhaitez-vous pour l’Allemagne et pour l’Europe ?
J’espère que l’Allemagne prendra la voie de la libéralisation après un éventuel changement de gouvernement auquel participera le SPD lors des élections législatives, l’année prochaine. Je souhaite que le modèle suédois ne s’exporte pas. En Suède, même les social-démocrates ont mené une politique extrêmement répressive pendant des décennies avec des thérapies forcées pour des consommateurs de cannabis ! L’Union Européenne a condamné cette politique. Sinon, je touche du bois pour la libéralisation se poursuive en République Tchèque et au Portugal, même avec un gouvernement conservateur. Je suis très optimiste.
En bref :
Est-ce que le cannabis rend vraiment bête ?
Non, c’est une faute de traduction. La dépêche originale dit simplement : le cannabis est sûr pour les adultes mais déconseillé aux mineurs. Ce n’est qu’un exemple de la guerre médiatique qui est menée contre les amateurs du cannabis.
Est-ce que vous prônez le cannabis thérapeutique ?
Ça dépend de la maladie. Surtout aux États-Unis et en Allemagne, les chercheurs connaissent de formidables succès. Je pense qu’il faut les laisser faire leur travail sans les en empêcher si ça sert la bonne cause.
Qu’est-ce que vous pensez du cannabis synthétique ?
Il y en a de plus en plus et je trouve ce développement préoccupant. Le nombre de substances est quasi illimité, car on peut les recombiner en laboratoire. En ce moment, on connaît une vingtaine de substances en Allemagne qui sont légalement accessibles. En fin de compte, j’espère que cette tendance va même accélérer la légalisation du cannabis, car les politiciens vont enfin comprendre que leur approche restrictive est mauvaise. Avec la légalisation, la problématique du cannabis synthétique partirait en fumée.
Source:Lebloggeur

ARTE : Le Blogueur - Cannabis : silence, on fume

Pour tenter de faire avancer un débat fumeux, Le blogueur enquête sur le cannabis en Europe.

Pour tenter de faire avancer un débat fumeux, Le blogueur enquête en Espagne, où les "cannabis social clubs" réunissent des milliers d'amateurs soucieux de liberté, de légalité et de qualité ; en Tchéquie, où les autorités ont choisi de réguler la fumette généralisée par de simples amendes ; et en France, où l'interdit sur les drogues englobe même le cannabis thérapeutique...



Gourdon : Grève de la faim pour 40 pieds de cannabis


Olivier Asteggiano a entamé hier une grève de la faim devant la sous-préfecture de Gourdon, interrompue par les gendarmes. Il revendique le droit de se soigner à l'aide du cannabis qui lui a été retiré. Retour sur un dossier très sensible…
L'affaire Asteggiano revient au cœur de l'actualité et prend même une nouvelle dimension sociale, après avoir défrayé la chronique sur le plan judiciaire en 2009 et 2010.
Olivier Asteggiano est cet homme de 53 ans qui apaisait les douleurs provoquées par sa sclérose en plaques, à l'aide de sa propre plantation de cannabis. Condamné en première instance, en 2009, au tribunal correctionnel de Cahors à une amende de 150 € avec sursis, il avait écopé l'année suivante de la même peine par la cour d'appel d'Agen. Malgré divers avis médicaux largement commentés dans les tribunaux et démontrant les vertus thérapeutiques du cannabis, la plantation d'Olivier Asteggiano, ainsi que l'ensemble du matériel destiné à son entretien, avaient été confisqués au principal intéressé, il y a exactement un an et un mois. «Depuis, je vais de plus en plus mal. Il a été prouvé scientifiquement que le cannabis calmait la douleur dans mon cas précis. J'en ai aujourd'hui besoin plus que jamais, car ma maladie a beaucoup évolué», assure Olivier Asteggiano à bout de force.
Le Gourdonnais a entamé une grève de la faim hier, devant la sous-préfecture de Gourdon, pour récupérer son «médicament» prohibé (soit 40 pieds) ainsi que le matériel dont il a estimé la valeur à 2 000 €.
Mais il demande bien plus que ça : «Je considère que j'ai été lourdement lésé. Je réclame 1 million d'euros de dommages et intérêts», annonce-t-il.

Placé en garde à vue

Son action a été de courte durée. En début d'après-midi, les gendarmes de Gourdon ont procédé à son interpellation. Celle-ci a été très mouvementée. «Cet individu a été placé en garde à vue pour outrage et rébellion à l'encontre des forces de gendarmerie», nous confirme un officier chargé du dossier. Avant ce nouvel épisode, pour la justice l'affaire Asteggiano était close.
En 2011, au terme d'une nouvelle procédure, le procureur d'Agen avait confirmé «l'abandon des charges» qui pesaient contre lui. «Je ne peux pas me contenter de cela. Je ne considère pas que l'on a réquisitionné mon cannabis et tout mon matériel, mais je prends plutôt cet acte comme un vol puisque la justice ne m'a pas condamné», insiste le Gourdonnais.

«Je ne m'en sors pas»

Sûr et certain de son droit, Olivier Asteggiano s'était fermement opposé à la confiscation de ses plants de cannabis à l'arrivée des gendarmes à son domicile il y a un an. Son échange avec les forces de l'ordre avait aussi été houleux et musclé.
«Je veux que l'on me comprenne. La douleur m'empêche également d'avoir la moindre activité professionnelle pour améliorer ma situation. Je ne perçois que 650 €s par mois. Ma fille vit à mes côtés. Je ne m'en sors pas. Une solution doit être trouvée au plus vite», conclut-il.
Olivier Asteggiano souhaiterait surtout que la justice partage l'avis de la médecine et le démontre dans les faits. L'abandon des charges est déjà un geste fort à son égard. Aujourd'hui, il en veut plus… car il n'en peut plus.

Que dit la loi ?

La législation française s'oppose en effet à la consommation de cannabis sous toutes ses formes et pour tout type d'usage. «Cependant, sur la base de rapports établis par d'éminents scientifiques, 13 états des USA ont décidé de n'engager aucune poursuite contre la consommation de cannabis à usage thérapeutique», a su rappeler Christophe Bernabeu, avocat du prévenu. Son système de défense s'appuie sur des sources à la fiabilité incontestable : «Les effets antalgiques de cette substance ont été reconnus. L'attestation fournie par le service de neurologie du centre hospitalier de Cahors abonde dans ce sens», poursuit l'avocat.
En première instance, le tribunal de Cahors avait avoué son scepticisme sur la question : «Nul ne peut nier l'attirance d'Olivier Asteggiano pour le cannabis. Il a reconnu qu'il était un fumeur régulier avant sa maladie», avait alors déclaré la représentante du Ministère public. L'ennui dans cette affaire, sur le plan strictement médical, ce sont les effets secondaires provoqués par les remèdes prescrits à ce patient. Ces derniers entraînent des vomissements, entre autres troubles. Seul le cannabis semble être en mesure de le soulager. La présidente du tribunal avait estimé que «le sujet méritait réflexion». Aujourd'hui, pendant ce temps de réflexion, Olivier Asteggiano passe à l'action.

SoftSecrets : La cinquième édition de l'année 2012 est sortie



SoftSecrets : La cinquième édition de l'année est sortie 

Au sommaire : 


-Les news .
-Les cannabis club en France  .
-Les autofems font pense autrement . 
-Neem L'arbre sacré d'Inde .
-La règle hollandaise des 15 % 
-Comment prendre soin de ses semis 
-Cultivez avec Jorge Cervantes
-Pourquoi le cannabis nous rend High ? 
-Shining Silver Haze
-Pierpoljak
-Et si le Cannabis pouvait guérir du cancer .






Articles Connexes : 

-

Les Pays-Bas veulent couper l'herbe sous le pied des dealers


"Jetons aux orties le wietpas"  / PETER DEJONG/AP/SIPA

Aux Pays-Bas, L'interdiction de vendre des drogues douces aux étrangers ruine les coffeeshops et fait la fortune des dealers. Une municipalité hollandaise, Haarlem, propose une alternative: un contrôle de la qualité du cannabis avec indication de son taux de THC, assortie d'un contrôle accru des circuits de vente.

Depuis mai 2012, dans le Limbourg, le Brabant et la Zélande - les provinces les plus méridionales des Pays-Bas - le "wietpas" ("carte de membre") est nécessaire pour acheter des drogues douces dans les coffeeshops.
Sous la pression de ses voisins européens et des commerçants locaux, le gouvernement (démissionnaire ) a voulu ainsi durcir les conditions de vente et restreindre l'accès aux coffeeshops aux seuls résidents néerlandais ou aux expatriés munis d'une carte de séjour. Ces coffeeshops doivent se reconvertir en clubs privés et peuvent délivrer un maximum de 2.000 "cartes de membres".

Qualité douteuse et violences

Le but avoué de cette politique restrictive était de couper l'herbe sous le pied aux trafiquants belges, français, italiens qui inondaient les villes frontalières. Cette nouvelle législation devra être appliquée dans l'ensemble du pays à partir du 1er janvier 2013. Dès le 1er mai 2012 - et pendant quelques semaines - de grands panneaux lumineux installés à proximité de la frontière belge indiquaient "pas de drogue douce à vendre"...
Mais le moins qu'on puisse dire est que les résultats de cette politique de durcissement à l'égard des consommateurs sont mitigés.
Moins de six mois après l'introduction de ces "wietpassen", l'humeur n'est plus au beau fixe. Onno Hoes, le maire de Maastricht - qui était pourtant un fervent partisan de la mesure - tire à présent la sonnette d'alarme : depuis l'introduction de ces cartes de membres, la criminalité liée à la drogue ne cesse d'augmenter.
Jamais on n'a vu autant de dealers écouler leurs substances de qualité souvent douteuse, y compris dans le centre, alors qu'auparavant, leurs activités se cantonnaient plutôt à la périphérie, dans les quartiers situés au bord de la Meuse.
Dix-sept plateformes de voisins - sorte de comités de quartiers - sur les dix-huit que compte la ville dénoncent une augmentation des nuisances liées aux ventes à la sauvette. Même des quartiers huppés comme Céramique ou Statenkwartier, jusque-là relativement préservés, se plaignent désormais de ces répercussions négatives du commerce parallèle. Tapage nocturne, insécurité, violences verbales et physiques, ne sont que quelques-unes des infractions engendrées par le trafic de drogues.

Le commerce local trinque

La police pratique une politique de répression accrue et a procédé à 836 arrestations de dealers ou de clients entre le 1er mai et le 10 juillet dans la seule province du Limbourg... Roermond, une petite ville à environ 50 km au nord de Maastricht en a arrêté 130 à elle seule. Tandis que le maire de Venloo, ville frontalière avec l'Allemagne, réclame une enquête sur les conséquences négatives de l'introduction du "wietpas" : il constate lui aussi des "ventes agressives de drogue dans la rue. [Les dealers] provoquent des ennuis dans différentes parties de la ville".
L'Association des Coffeeshops Officiels (VOCM) de Maastricht elle aussi a commandité une enquête. Celle-ci estime que la diminution du nombre de touristes aurait entraîné une perte de 30 millions d'euros pour le commerce local. A Eindhoven, chef-lieu du Brabant, les propriétaires de coffeeshops évaluent la baisse de leurs ventes à 60 % tandis qu'en Zélande, ils citent des chutes de 80 à 90 % ! Les restaurateurs de ces villes ne sont pas en reste : cafés, restaurants, snackbars estiment avoir perdu entre 10 et 15 % de leurs clients depuis le 1er mai...
Quant au premier ministre démissionnaire, Mark Rutte, il se contente de se dire prêt à examiner les avantages et les inconvénients de la nouvelle législation…

Protection du consommateur

Pendant ce temps, d'autres réfléchissent à des alternatives. La municipalité de Haarlem - comme celle de New York, fondée par des colons néerlandais - propose une alternative intéressante au club privé et à la carte de membre.
Elle suggère d'introduire un label, délivré par les autorités municipales. Ce "modèle de Haarlem" est le fruit de la collaboration de la ville avec les propriétaires de coffeeshops et l'organisation de consommateurs "We Smoke".
Il prévoit des règles claires :
  • Pas de drogues dures
  • Aucun affichage public
  • Pas de nuisances
  • Interdiction absolue de vente aux mineurs (moins de 18 ans)
  • Vente maximale de 5 grammes de produit par personne
En outre, les coffeeshops devront filtrer les entrées et disposer d'un règlement intérieur. Ils devront distribuer une information complète sur leurs produits, notamment la teneur en THC et se soumettre à une analyse de risque pour l'environnement et les établissements scolaires proches. Ils sont en outre évalués par le Bibob, un organisme de contrôle financier qui s'est déjà illustré dans la guerre contre la fraude à la prostitution à Amsterdam notamment.
En contrepartie de cette "reconnaissance" les autorités introduisent aussi des sanctions plus lourdes à l'égard des contrevenants.
Pour Bernt Schneiders, le maire, ce label doit offrir une garantie de sécurité et une protection accrue des consommateurs des 16 coffeeshops de sa ville.
De plus cela permettrait de mettre fin à un vide juridique. Car contrairement à une idée reçue, la consommation de drogues douces aux Pays-Bas n'est pas légalisée, mais tolérée. Les coffeeshops sont donc dans une situation ambiguë: ils distribuent un produit illégal à condition de respecter un cadre juridique incertain.

De plus en plus hallucinogène

Si plusieurs maires d'autres villes ont déjà manifesté leur engouement pour ce modèle, il ne fait pourtant pas l'unanimité. Les détracteurs affirment que cela ne règlera sans doute pas tous les problèmes : le National Drug Monitor, dans son rapport 2011 signale une augmentation spectaculaire du nombre de personnes dépendantes du cannabis demandant une aide médico-psychologique.
Ils étaient 3.534 en 2001 et 10.971 en 2010 ! Le taux d'étudiants de 15-16 ans qui consomment régulièrement du cannabis est de 14 %, alors qu'une moyenne européenne établie sur 36 pays atteint 7 %, soit la moitié... 48 % des personnes soignées dans les services d'urgence en 2011 pour un accident lié à la drogue avaient consommé du cannabis.
Certains opposants à ce modèle ajoutent que la quantité de THC - la substance hallucinogène du cannabis - des produits vendus dans ces coffeeshops est très faible : de 5 à 10 %. Alors que ceux vendus dans la rue en contiennent souvent plus de 15 %. Le consommateur sera donc toujours tenté d'acheter moins cher un produit qui fait plus d'effet. Quitte à mettre sa santé en jeu. 

Cannabis Médical : IACM-Bulletin du 20 Septembre 2012


cannabis medicine International Association for Cannabis as Medicine


Science/Homme: le Nabilone est efficace pour le traitement des douleurs neuropathiques du diabète

Une étude en double aveugle contrôlée avec placébo, menée par le Department of Clinical Neurosciences de l’Université de Calgary, Canada, indique que le Nabilone réduit les douleurs périphériques neuropathiques des patients diabétiques, que d’autres traitements n’avaient pu soulager. 37 patients ont participé à cette étude. Il leur a été administré le cannabinoïde synthétique Nabilone pendant 4 semaines en plus de leur traitement habituel. 26 d’entre eux ont indiqué une réduction de la douleur de plus de 30% et 11% aucun changement. Ceux qui ont réagi positivement au traitement ont été inclus dans une période de traitement supplémentaire de cinq semaines. Il a été administré à 13 participants une dose variable de Nabilone allant de 1 à 4 mg par jour et aux treize autres un placébo.
Les patients pour qui le Nabilone a amélioré la condition ont noté une diminution des douleurs neuropathiques (réduction moyenne de 1,27 sur une échelle de mesure standardisée). La dose moyenne, à la fin du traitement, était de 2,9 mg par jour. En comparaison du placébo, d’autres améliorations ont été notées ; elles concernent l’anxiété le sommeil, la qualité de vie également mesurées par un questionnaire standard. Les chercheurs ont conclu « qu’une dose variable de 1 à 4 mg de Nabilone par jour est efficace pour soulager des symptômes du diabète, pour améliorer un sommeil perturbé et la qualité de vie ainsi que la condition générale des patients. Le Nabilone a été bien toléré et constitue un traitement complémentaire pour les patients diabétiques souffrant de douleurs périphériques neuropathiques. »

Science/Homme: la consommation de cannabis ne réduit pas l’intelligence des adultes

Une forte consommation de cannabis ne cause pas d’altération cognitive chez les adultes. En revanche, une forte consommation pendant l’adolescence peut entrainer une diminution de l’intelligence par la suite. Ces résultats ont été fournis par une étude menée sur le long terme, réalisée en Nouvelle-Zélande. Les participants étaient des membres de l’étude Dunedin, qui incluait 1037 individus suivis depuis leur naissance dans les années 1972/73 jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 38 ans. La consommation de cannabis a été établie à 18,21, 26, 32 et 38 ans. Les tests neuropsychologiques ont été réalisés quand les participants avaient 13 ans, avant qu’ils ne commencent à consommer du cannabis et de nouveau, à l’âge de 38 ans.
Les chercheurs ont noté une baisse du quotient Intellectuel de ceux qui avaient consommé du cannabis pendant toute leur adolescence (au moins 4 fois par semaine), puis lorsqu’ils avaient 20 et même 30 ans. Plus la consommation est importante, plus la baisse du Q.I est important. L’effet n’a été noté que chez les personnes qui avaient commencé à fumer du cannabis à l’adolescence. « Cette étude indique que le cannabis ne met pas en danger l’intelligence quand on commence à consommer après 18 ans », a indiqué le Professeur Terrie Moffitt de l’ Institute of Psychiatry, King's College, Londres, dans une déclaration à BBC News.
Franjo Grotenhermen, président de l’association allemande Association for Cannabis as Medicine, a donc indiqué que ceci constituait une nouvelle importante pour tous ceux qui, adultes, prennent un traitement à base de cannabis. « Une consommation modérée de cannabis, telle la consommation médicale, ou bien la consommation par des adultes, ne conduit pas à une déficience notable. »

Etats-Unis: une tentative de fermeture de dispensaires de cannabis à Los Angeles a été stoppée par les citoyens de la ville

Selon un article paru dans le Wall Street Journal, une interdiction des dispensaires de cannabis de Los Angeles ne prendra pas effet, suite à la pétition lancée par les partisans de l’usage médical du cannabis. Après des années de tentatives de contrôle du nombre de dispensaires de cannabis, le Los Angeles City Council, à la fin juillet, a passé une ordonnance les rendant illégaux.
Maintenant, les partisans du cannabis médicinal ont réuni environ 50 000 signatures afin de faire annuler cette interdiction. Ce nombre est deux fois supérieur au nombre nécessaire. Une fois, les signatures vérifiées, le conseil municipal aura à décider soit de retirer l’interdiction, soit de poser la question lors d’une élection de 2013. De nombreuses villes de Californie interdisent la vente de cannabis aux patients ; mais une cinquantaine l’autorise et établit le nombre de dispensaires légaux, leur situation géographique, et leurs heures d’ouverture.

En bref

France: journée de conférences sur l'utilisation thérapeutique des Cannabinoïdes et du Cannabis
Les associations Icare (Strasbourg), Action Sida Ville (ASV-Strasbourg) et UFCM sont heureuses de vous inviter à une journée de conférences sur le thème de l'utilisation thérapeutique des Cannabinoïdes et du Cannabis. Cet évènement aura lieu le 19 Octobre 2012 dans les locaux du parlement EURopéen de Strasbourg et des personnalités de plusieurs pays d'Europe seront présents dont le Dr Vaney (Service de réadaptation neurologique, clinique Bernoise à Montana, Suisse), le Dr William Courtney (Californie, USA), le Dr Marco Van de Velde (Directeur du Bureau du Cannabis Médicinal, Ministère de la Santé des Pays-Bas), le Dr Bernard Bucher (Laboratoire de pharmacologie des récepteurs cannabinoïdes, CNRS Université de Strasbourg), le Dr Millet (Institut de chimie pharmaceutique Albert Lespagnol, Lille) et TJ Erkelens (Bedrocan BV). Le vaporisateur médical Volcano Medic de Storz Bickel sera aussi présenté.
Inscription
Science/Homme: pour le sevrage du cannabis, le taux de rechute est plus important pour les fumeurs de tabac 
Dans une étude incluant 51 consommateurs de cannabis (environ une dizaine de cigarettes par jour) qui désiraient s’arrêter, ceux qui fumaient aussi du tabac ont présenté un taux de rechute plus important. Les chercheurs ont conclu que: « fumer des cigarettes est un marqueur cliniquement important pour un risque accru de rechute dans le sevrage de la dépendance au cannabis. »
New York State Psychiatric Institute and Department of Psychiatry, Columbia University, New York, USA.
Haney M, et al. Biol Psychiatry. 2012 Aug 29. [in press]
Science/Animal: l’inhibition de la dégradation de l’endocannabinoïde réduit la douleur
L’injection dans la moelle épinière d’une substance qui inhibe l’activité de l’enzyme MAGL, responsable de la dégradation de l’endocannabinoïde2-AG (2-arachidonoylglycérol), a réduit la transmission de la douleur chez les rats.
School of Biomedical Sciences, University of Nottingham Medical School, UK.
Woodhams SG, et al. Br J Pharmacol. 26 août 2012. [in press]
Science/Homme: le THC administré par voie orale réduit les symptômes de sevrage du cannabis
Dans une étude incluant 13 consommateurs de cannabis, de fortes doses de THC par voie orale (60 et 120 mg par jour) ont atténué la sensation de manque lié au sevrage du cannabis. Les chercheurs ont proposé que le THC sous forme orale (dronabinol) soit recommandé dans le traitement de la dépendance au THC inhalé.
Johns Hopkins University School of Medicine, Baltimore, USA.
Vandrey R, et al. Drug Alcohol Depend. 22 août 2012. [in press]
Science/Animal: l’Ocytocine réduit la douleur par les récepteurs CB1
Une substance du corps, l’ocytocine, lorsqu’elle est administrée dans le cerveau, réduit la douleur des souris. Cet effet est partiellement transmis par les récepteurs CB1, de la même manière dont cet effet est bloqué par un antagoniste de ces récepteurs. Les chercheurs ont aussi montré l’implication du système opioïde.
Department of Experimental Pharmacology, Université de Naples "Federico II", Italie.
Russo R, et al. Peptides. 10 aout 2012. [in press]
Science/Animal: hypothyroïdie : des niveaux élevés d’anandamide produisent un effet de stockage du gras 
Les souris sans FAAH (Fatty Acid Amid Hydrolase hydrolase des amides d’acides gras), responsable de la dégradation de l’anandamide, développent une hypothyroïdie (fonction réduite de la glande thyroïde). La réduction de cette fonction entraine un stockage accru du gras et une résistance à l’insuline, c'est-à-dire une réponse cellulaire réduite à l’insuline.
Yale School of Medicine, New Haven, Etats-Unis.
Brown WH, et al. Proc Natl Acad Sci U S A. 21 aout 2012. [in press]
Free full text