Le Journal of the American Medical Association publie les résultats de la plus grande étude réalisée sur une longue période qui montre que le cannabis, à des doses inhalées par la plupart des consommateurs, n’endommage pas la fonction pulmonaire. Les chercheurs américains ont rassemblé dans une étude longitudinale, les mesures répétées de la fonction pulmonaire et les conséquences du fait de fumer de 1985 à 2006 sur 5115 hommes et femmes. Les auteurs, résumant les résultats, ont indiqué que « la consommation occasionnelle ou faible de marijuana n’est pas associée à des effets secondaires sur la fonction pulmonaire. » La consommation de cannabis sur la durée de la vie a été normalisée par l’équivalent d’une année de consommation, à savoir, 365 joints ou narguilés.
Les chercheurs ont trouvé que les mesures de la fonction pulmonaire – expiration forcée du volume pendant la première seconde de l’expiration et capacité vitale forcée- sont légèrement meilleures chez les personnes déclarant consommer d’avantage de cannabis, au moins l’équivalent de 7 années de consommation, c'est-à-dire 2555 joints. Dr. Stefan Kertesz, de l’Université d’ Alabama à Birmingham, qui a participé à ce travail, a indiqué « que fumer du cannabis fait tousser. » Mais, il reste des questions sur la fonction pulmonaire et les effets à long terme. Il est certain que fumer du tabac diminue la fonction pulmonaire. Mais, il semblerait, que quand la consommation de cannabis est modérée, elle ne diminue pas la fonction pulmonaire, mais aurait tendance à l’améliorer. La quantité d’inhalations et le volume pulmonaire augmentent en fonction des années de consommation de cannabis chez les jeunes consommateurs. « Cette augmentation est très nette, mais si petite, que je ne pense pas que la personne puisse la ressentir, » a indiqué le docteur Kertesz. Il semblerait, qu’à des niveaux de consommation plus élevés, la fonction pulmonaire se mette à décroitre. Les chercheurs ont fait remarquer que trop peu de gros consommateurs de cannabis ont participé à leur étude pour pouvoir l’affirmer.
Le Dr. Donald Tashkin, professeur à l’Université de Californie, à Los Angeles, étudie les effets du cannabis au niveau pulmonaire, et n’a pas participé à cette étude. Il a indiqué à l’agence de presse Reuters que : « le cannabis n’expose pas les consommateurs aux risques d’obstruction pulmonaire chronique, comme le fait le tabac. Les complications potentielles propres au cannabis ne présentent pas de risque important. Ainsi, les personnes qui consomment de la marijuana à des fins médicales ou récréatives peuvent se réassurer en se disant qu’ils n’endommagent pas leurs poumons à cet égard. »
(Source: Pletcher MJ, Vittinghoff E, Kalhan R, Richman J, Safford M, Sidney S, Lin F, Kertesz S. Association between marijuana exposure and pulmonary function over 20 years. JAMA 2012;307(2):173-81.)
Des chercheurs du King's College, à Londres, Royaume-Uni, se sont intéressés à l’association entre l’usage de drogues illicites et les fonctions cognitives de personnes quadragénaires. 8992 participants, âgés de 42 ans, ont participé à l’étude entre les années 1999 et 2000. Les auteurs ont analysé les données de 3 tests cognitifs ; les participants étaient alors âgés de 50 ans. Ils ont trouvé qu’à « niveau de population égal, l’usage de drogues illicites n’a pas d’influence sur les fonctions cognitives défaillantes de cette tranche d’âge. »
Pour les participants, le cannabis est la drogue la plus fréquemment utilisée : 6% ont dit en avoir consommé dans l’année, et 25% ont indiqué en avoir consommé un jour. De plus, l’étude a conclu qu’il n’existait aucun lien entre des performances intellectuelles pauvres et un passé de gros consommateur. Les résultats des tests, dans lesquels des consommateurs actuels et anciens, ont même montré une tendance inverse. Mais la différence est très faible et les chercheurs ont conclu que cette différence pouvait refléter le fait que les gens qui consomment des drogues ont généralement un niveau d’éducation plus élevé. « Pourtant les auteurs ne peuvent pas exclure la possibilité que quelques personnes ou groupes de personnes, comme ceux qui ont consommé pendant longtemps de grosses quantités, soient affecté, » ont-ils écrit dans leur article publié dans l’American Journal of Epidemiology.
(Source: Dregan A, Gulliford MC. Is Illicit Drug Use Harmful to Cognitive Functioning in the Midadult Years? A Cohort-based Investigation. Am J Epidemiol. 21 décembre 2011. [in press])
Deux médecins de l’Institute for Neuropathic Pain, à Soest, Pays-Bas, ont rapporté le cas d’une femme âgée de 56 ans qui souffrait d’une douleur chronique du nerf cubital. Son bras droit avait subi plusieurs fractures et interventions chirurgicales. Depuis 1996, elle souffrait d’une douleur à l’endroit du nerf cubital, c'est-à-dire l’annuaire et petit doigt. Au cours des années, la douleur ne cessait de croitre pour atteindre une intensité de 7 sur une échelle de 10, (0 équivalent à pas de douleur et 10 le maximum), malgré la prise d’opiacés et d’autres analgésiques.
A cause d’effets secondaires importants, cette patiente avait arrêté de prendre ces médicaments et avait commencé à prendre du cannabis oralement (0,5 gramme par jour inclus dans des biscuits), ce qui a provoqué une diminution de la douleur de 8 à 5. Elle se passait aussi de la crème à la Kétamine deux fois par jour, ce qui aussi a fait diminuer la douleur (de 2 à 3 sur l’échelle). La Kétamine est une substance utilisée pour l’anesthésie générale et pour réduire la douleur. Les auteurs ont conclu que « la Kétamine et l’extrait de cannabis pouvaient agir de manière synergétique à cause de l’interaction entre les systèmes récepteurs cannabinoïdes et opioïdes.
(Source: Hesselink JM, Kopsky DJ. Intractable neuropathic pain due to ulnar nerve entrapment treated with cannabis and ketamine 10% J Clin Anesth. 5 janvier 2012. [in press])
Science: le cannabis améliore la créativité de ceux qui en ont peu
Une étude a été menée à l’University College de Londres, Royaume-Uni, sur 160 participants qui, un jour sur deux, se soumettaient à des tests sous influence du cannabis ou sans cannabis. Les résultats ont montré que le cannabis influence les comportements normalement symptomatiques de psychose, et agit sur la volubilité estimée comme une mesure de créativité. Les sujets ont été divisés en quatre groupes de créativité. Le cannabis a accru les comportements normalement symptomatiques de psychose dans les groupes présentant le plus haut et le plus bas niveau de créativité. De plus, le cannabis a augmenté la créativité des personnes qui en ont peu. (Source: Schafer G, et coll. Conscious Cogn. 7 janvier 2012. [in press])
Science: effet neuroprotecteur du THC dans le modèle de la maladie de Parkinson
Des chercheurs de l’Université de Plymouth, Royaume-Uni, ont mis en évidence un accroissement du nombre de récepteurs CB1 en réponse directe à une lésion des neurones, dans un modèle de culture cellulaire de la maladie de Parkinson, et un effet protecteur du THC sur les nerfs. (Source: Carroll CB, et al. Neuropathol Appl Neurobiol. 2012 Jan 11. [in press])
Science: Pharmacocinétiques du namisol (THC)
La compagnie pharmaceutique Echo Pharmaceuticals, à Nijmegen, Pays-Bas, s’est intéressée aux propriétés pharmacocinétiques de leur préparation de THC, le namisol. Le namisol est un nouveau cachet qui contient du THC et qui a été créé pour améliorer sa disponibilité biologique. La concentration sanguine maximale du Namisol oral est atteinte en un temps de 39 à 56 minutes. Les auteurs ont noté que « la variabilité et le temps de la valeur maximale des concentrations de THC dans le plasma étaient plus faibles pour le namisol que pour le dronabinol oral et le nabilone. » (Source: Klumpers LE, et al. Br J Clin Pharmacol. 28 décembre 2011. [in press])
Science: lors d’une étude clinique, la nabilone n’a pas réduit une douleur expérimentale aigue
Les chercheurs de la compagnie pharmaceutique Astra Zeneca se sont intéressés aux effets du cannabinoide synthétique nabilone sur la douleur aigue provoquée par un produit chimique (capsaicine), dans une étude contrôlée menée sur 30 sujets sains. Le cannabinoide n’a pas eu d’effet significatif sur la douleur. (Source: Kalliomäki J, et coll. Clin Exp Pharmacol Physiol. 10 janvier 2012. [in press])
Science: les endocannabinoïdes réduisent les réactions allergiques dermatologiques
Des chercheurs de l’Université de Lübeck, Allemagne, se sont intéressés aux effets de la stimulation des récepteurs CB1 sur les cellules mastocytes de la peau de l’homme. Ces cellules sont impliquées dans les réactions allergiques. Les chercheurs ont trouvé que ces cellules sont contrôlées par le système endocannabinoïde, en limitant l’excès d’activation des cellules mastocytes. Ils ont conclu « que la stimulation des récepteurs CB1 constitue une stratégie prometteuse pour le traitement des allergies ». (Source: Sugawara K, et coll. J Allergy Clin Immunol. 6 janvier 2012. [in press])
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