Cannabis Médical : Casser la loi pour sauver des vies

Dans la plupart des pays, l'utilisation du chanvre est interdite même dans un but médical. L'automédication au cannabis a poussé un grand nombre de citoyens généralement respectueux des lois à entrer en conflit avec le système légal.

Savages : Lutte entre hippies et cartels

Dans Savages, le cinéaste américain Oliver Stone met en scène le combat implacable mais encore «hypothétique» entre des néo-hippies californiens et un cartel de la drogue mexicain cherchant à s’implanter de l’autre côté de la frontière.

INTERVIEW DE JORGE CERVANTES, LE GOUROU MONDIAL DU CANNABIS

Soft Secrets interview Jorge Cervantes, un des grands experts mondiaux du cannabis et collaborateur de Soft Secrets.

Cannabis : les bons plants du Colorado

Depuis 2000, cet Etat américain a légalisé l'usage médical du cannabis. De la culture des fleurs au commerce des produits dérivés, les business se multiplient. Une économie très profitable, y compris pour les finances locales.

La France accro à la prohibition

Publication en juin dernier à New York du rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy) signé par une kyrielle de personnalités de stature mondiale qui constatent l'échec de la guerre à la drogue...

Cannabis Medical : IACM - Bulletin du 22 Août 2012


cannabis medicine International Association for Cannabis as Medicine

Science/Homme: Une étude clinique a montré qu’un endocannabinoïde administré par voie orale a été efficace pour le traitement de la douleur

Un endocannabinoïde administré par voie orale a réduit la douleur chez 610 patients, alors que les thérapies habituelles n’étaient pas suffisamment efficaces. L’étude observationnelle a été menée à l’université de Rome Tor Vergata, Italie. Il a été administré aux patients 600 mg de l’endocannabinoïde PEA (palmitoylethanolamide) deux fois par jour pendant trois semaines, puis la moitié de ce dosage pendant quatre semaines, soit en addition du traitement habituel, soit comme traitement unique.
Chez tous les patients qui ont complété l’étude, le traitement au PEA a fait décroitre de manière significative l’intensité moyenne de la douleur. L’effet du PEA est indépendant de la douleur liée à la condition pathologique. La diminution de la douleur par le PEA a aussi été notée pour les patients qui ne bénéficiaient pas d’autre traitement analgésique. Le PEA n’a pas produit d’effet secondaire. Les auteurs ont conclu : « dans cette étude, le PEA a été efficace et sûr dans la gestion de la douleur chronique de diverses conditions pathologiques. »

En bref

Science/Homme: les niveaux d’endocannabinoïde de la salive des personnes en surpoids sont plus élevés
Comparés à 12 personnes dont le poids est normal, les sujets en surpoids résistants à l’insuline présentent des niveaux d’endocannabinoïde salivaires plus élevés. Les concentrations salivaires d’anandamide (AEA) et d’oléoyl éthanolamide (OEA) avant la prise d’un repas sont directement liées à l’index de la masse corporelle, à la circonférence de la taille et à l’insuline à l’état de jeûne. Une perte de poids d’environ 5% en 12 semaines a fait diminuer les niveaux d’anandamide de la salive.
INSERM, Bordeaux, France.
Matias I, et al. PLoS One, 2012;7(7):e42399.
Science/Animal: le CBD réduit le sentiment de bien-être associé à la prise de morphine
Lors d’une étude menée sur des rats, le CBD (cannabidiol) a empêché l’effet gratifiant de la morphine, qui est la sensation agréable que la drogue procure. Ces effets sont transmis par l’activation des récepteurs 5-HT1A dans la région du cerveau dite du raphé dorsal. Les scientifiques ont conclu : « que le cannabidiol pourrait être cliniquement utile à l’atténuation des effets de dépendance des opioïdes. »
Department of Psychology, School of Social Science, University of Crete, Greece.
Katsidoni V, et al. Addict Biol.2 aout 2012. [in press]
Science/Animal: les endocannabinoïdes réduisent les dégâts causés au cerveau à la suite d’un apport sanguin réduit pendant la naissance
A la suite à un apport sanguin et d’oxygène réduit sur les rats de 7 jours, les endocannabinoïdes 2-AG (arachidonoyl glycérol) et AEA (anandamide) diminuent les dégâts causés au cerveau. Les endocannabinoïdes ont été administrés deux heures après la réduction du flux sanguin et d’oxygène. Le nombre de cellules nerveuses mortes du cerveau était moindre chez les animaux traités.
School of Medicine and Dentistry, University of the Basque Country, Vizcaya, Spain.
Lara-Celador I, et al. Brain Res. 26 juillet 2012. [in press]
Science/Animal: effet anti-inflammatoire du CBD en cas de pancréatite aigüe
Le CBD (cannabidiol) et le cannabinoïde synthétique O-1602, qui tous deux se lient au récepteur GPR55 ont réduit l’inflammation du pancréas, ou pancréatite aigüe, chez les souris, en diminuant la concentration des substances pro-inflammatoires (interleukin-6, nécrose tumorale facteur alpha).
Institute of Digestive Disease, Department of Pathophysiology, Tongji University School of Medicine, Shanghai, China.
Li K, et al. Pancreas. 30 juillet 2012 Jul 30. [in press]
Science/Animal: un antagoniste au récepteur périphérique CB1 réduit l’obésité
Un antagoniste au récepteur CB1réduit l’appétit, le poids et la résistance à l’insuline des souris. Cet effet est transmis par le rétablissement de la fonction de la leptine, une hormone sécrétée par les cellules grasses qui réduit l’appétit.
National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, National Institutes of Health, Bethesda, USA.
Tam J, et al. Cell Metab. 25 juillet 2012. [in press]
Science/Homme: une forte consommation de cannabis chez les adolescents influe sur la fonction cérébrale
Il a été comparé les cerveaux de 24 sujets d’âge moyen de 18 ans, gros consommateurs de cannabis à ceux de 24 non-consommateurs. Des différences d’activation de certaines régions du cerveau ont été notées. Les chercheurs ont conclu que « la consommation de marijuana tout au long d’une vie avait des conséquences sur le développement du cerveau. »
The Brain Institute, University of Utah, Salt Lake City, USA.
Lopez-Larson MP, et al. Psychiatry Res. 24 juillet 2012. [in press]
Science/Homme: les tests d’urine au THC des nouveau-nés ne sont pas fiables
Dans un échantillon important de tests d’urine au THC de nouveau-nés, près de la moitié des résultats (47%) n’a pas été confirmée par des tests spécifiques. Le pourcentage correspondant pour les adultes est de 0,8%. C'est-à-dire que l’urine d’un nouveau-né, positive au THC lors d’un test ne contient pas de THC. La cause en est inconnue.
Department of Pathology, University of Utah School of Medicine, Salt Lake City, USA.
Barakauskas VE, et al. Clin Chem.24 juillet 2012. [in press]
Science/Homme: la consommation de cannabis accroit l’inhibition de l’attention 
Un groupe de 25 consommateurs réguliers de cannabis a montré plus de résistance lors de la réalisation d’une tâche impliquant l’inhibition de l’attention, que 26 sujets non consommateurs. La théorie de l’inhibition est basée sur la supposition que lors de la réalisation de n’importe qu’elle tâche mentale, le sujet passe à travers une série d’états de distraction et d’attention. Les auteurs ont conclu : « que d’autres recherches sont nécessaires pour déterminer si une plus grande inhibition représente un avantage ou un désavantage de la performance de recherche visuelle des consommateurs de cannabis. »
The International Faculty of the University of Sheffield, City College, Thessaloniki, Greece.
Vivas AB, et al. Hum Psychopharmacol. 1er août 2012. [in press]

Musique : Sinik feat Alonzo - Légitime Défonce



Découvrez le nouveau son de Sinik Feat Alonzo"Légitime Défonce" extrait de l'album de Sinik La Plume et le poignard dans les bacs le 24 Septembre ! Que pensez-vous du son ?

Variété : Et si on se fumait un joint d'Ussain Bolt ?

C’est le site TMZ qui a diffusé l’information : la « Usain Bolt OG » est en vente dans les dispensaires de Californie autorisés à vendre de la marijuana

En cette période de Jeux Olympiques, personne ne peut ignorer qui est Usain Bolt. Le coureur jamaicain au charisme et à l’égo exacerbé compte des millions de fans à travers le monde, et presque autant de détracteurs. Quelques-uns de ces fans ont d’ailleurs décidé de lui rendre hommage en nommant une variété de marijuana « Usain Bolt Og ».
Cette marque de profond respect peut paraitre un peu décalée mais le nom s’est imposé de lui même pour cette weed… Car elle ferait effet de façon très rapide ! Mais si vous voulez en profiter, vous devrez vous déplacer juqu’en Californie (et trouver un médecin qui vous diagnostique un glaucome).
Par contre, il y a peu de chance que vous deveniez plus rapide dans les minutes qui suivent après l’avoir fumée, bien au contraire…
Source:Quozzy

Action Bronson va créer un livre de recette au cannabis

Action Bronson, rappeur du Queens d'origine albanaise à qui l'on doit dernièrement la mixtape Blue Chips vient d'annoncer au site http://www.booska-p.com/re/jm68a7gebm qu'il comptait créer un livre de cuisine avec le cannabis comme élément récurent.
En effet, avant de débuter sa carrière de rappeur, Action Bronson était un chef gourmet dans un restaurant de New York, on retrouve d'ailleurs dans ses morceaux de nombreuses références à la nourriture jusqu'à l'une de ses mixtapes baptisée Bon Appétit... Bitch!!!! sortie en 2011. C'est donc ses deux passions qui sont la marijuana et la cuisine que Action Bronson va combiner dans un livre de cuisine. Ce projet unique qu'il annonce comme étant très sérieux est déjà en cours, il contiendra des recettes ainsi que de nombreuses photos.
En attendant que le chef retourne aux fourneaux vous pouvez écouter sa dernière mixtape ici : http://www.booska-p.com/re/ldeeef914k
Source:Booska-p

Lio fume un joint avec Philippe Manoeuvre à la Nouvelle Star

Lio fume un joint avec Philippe Manoeuvre à la Nouvelle Star ! Regardez


La chanteuse Lio a été filmée fumant un joint dans les coulisses de la Nouvelle Star !

L'émission de France 3 Striptease tente de décrypter à sa façon la société dans laquelle nous vivons. Hier, soir, lors de la diffusion, on a pu découvrir les coulisses du télé-crochet La Nouvelle Star sur M6.
Les caméras ont donc suivi l'un des jurés, Lio, pendant une le tournage d'une émission. Pendant qu'elle se préparait dans les coulisses avec ses comparses membres du jury, la chanteuse fume allégremment un joint que lui tend Philippe Manoeuvre.
Le CSA n'a pas encore réagi à la diffusion de cette scène mais il est sûr qu'il y aura des sanctions.

Pédaler pour la recherche en matière de cannabis médical

Les activités sportives et les bonnes causes s'associent couramment. L'exemple le plus connu s'est passé en France dans l'Alpe d'Huez où six cyclistes amateurs ont grimpé le col pour récolter de l'argent pour la recherche contre le cancer. Deux cyclistes fans de cannabis ont ainsi eu l'idée géniale d'appliquer le même concept au cannabis médicinal. Cela a donné le premier Tour cycliste pour le Cannabis médical qui a eu lieu pendant le festival cannabique GrowMed de Barcelone en avril dernier. La naissance d'une glorieuse tradition cycliste!

L'édition pilote du tour cycliste du Cannabis médicinal a commencé très modestement avec seulement deux participants qui en étaient également les seuls sponsors. Matej, représentant du producteur slovène de papier à rouler Snail, a pris le rôle de maillot jaune tandis que Luc, représentant de Paradis Seeds, était simplement heureux de rester dans la course, même à bonne distance. On aurait pu s'attendre à ce que le directeur d'une semencerie réputée roule sur un super vélo ultra-léger en carbone, et bien non. La tête de Paradise ne roulait même pas sur un vélo de course, il s'agissait plutôt d'un truc qu'on qualifierait au mieux de vélo de loisir. Un vélo Gazelle délabré datant des années '80 qu'il a acheté pour 50 euros. "La selle était plus chère que le vélo!", nous dit Luc en riant. En tant que quasi débutant, Luc ne savait pas du tout dans quoi il s'engageait mais il affirmait s'être "beaucoup entraîné" à la maison. Bien entendu, il s'est vite avéré que rouler une heure par-ci par-là dans le plat pays qui est le sien n'était pas la préparation idéale pour parcourir une distance de 400 km en trois jours. Certainement pas en Espagne du moins où la chaleur en avril est souvent étouffante et où les routes plates n'existent quasi pas. Dire que Luc a lutté est bien en dessous de la réalité: ce fut une torture. Son co-équipier Matej était mieux préparé et a même ajouté 170km pour aller jusqu'à Alicante le jour après le Tour. Ce ne sont pas que les côtes espagnoles redoutables qui ont quasi exterminé les deux hommes. Luc: "Nous avons eu le vent de face pendant les 400 km. Il soufflait parfois si fort que de grandes vagues se formaient dans la mer. Nous avons appris plus tard qu'il était de force 5. Après 100 km, j'ai voulu arrêter de fatigue." Mais comme pour les participants de l'Alpe d'Huez, il n'était pas question d'abandonner le Tour cycliste du Cannabis médical.       

Les vareuses publicitaires

Malgré les souffrances, l'aventure leur a donné envie d'en faire plus. Luc: "L'année prochaine, nous voulons organiser un autre tour avec au moins 40 participants. De nombreuses personnes nous ont déjà affirmées qu'elles participeraient, il y a donc clairement un intérêt…"
L'objectif du tour est de récolter des fonds pour la recherche sur l'efficacité du cannabis dans le traitement contre le cancer. L'IACM (l'association internationale pour les médicaments à base de cannabinoïdes) a été contactée pour trouver un projet qui conviendrait. Rien n'est déterminé à ce jour mais l'imagination de Luc carbure déjà à plein tube: "Une des possibilités est de trouver des sponsors qui payent par kilomètre. Plus il y a de participants, plus on récolte de l'argent. Les participants porteront des vareuses publicitaires avec le nom des sponsors et nous pourrions mettre une feuille de cannabis sur nos casques. De cette manière, les gens verront que les consommateurs de cannabis ne sont pas qu'une bande d'apathiques qui restent assis à la maison en fumant des joints mais défendent aussi une cause."
Accessoirement, il n'est pas dans l'intention du Tour cycliste du Cannabis médicinal de rester fixé en Espagne. "En ce qui concerne la destination, tout reste possible. L'intention est cependant que ce Tour coïncide avec un festival cannabique quelque part en Europe." Le site web sera rapidement opérationnel pour vous informer de toutes les options et projets envisagés.
Luc s'y voit déjà: "Dans tous les villages le long de la route, il y aura des gens qui nous crieront leurs encouragements. Nous seront escortés par des motards et un hélicoptère, et bien sûr, la police fermera les routes à la circulation pour nous." Comme un vrai cycliste, Luc refuse de répondre à la question concernant le dopage qui risque de gâcher la compétition du tour. "Qu'en pensez-vous?" demande-t-il a en faisant un sourire rusé.    

États-Unis : La première pub pour la légalisation du cannabis aux USA

Une nouvelle publicité vient d’apparaître sur les téléviseurs de l’état de Washington aux États Unis, pour la légalisation et le contrôle de la production du cannabis. L’association New Approach (nouvelle approche) donne la parole à une femme présentée comme mère de famille qui se dit non-consommatrice mais qui avance des arguments en faveur de la régulation par l’État du business de la marijuana.





           Source:LesInrocks

Cannabis Medical : IACM - Bulletin du 08 Août 2012

International Association for Cannabinoid Medicines (logo)

Science/Homme: une étude clinique indique que le cannabis améliore les symptômes de la sclérose en plaques

279 patients souffrant de sclérose en plaques ont participé à l’étude clinique MUSEC (Multiple Sclerosis and Extract of Cannabis). L’extrait de cannabis a amélioré la rigidité musculaire, la douleur, les spasmes et le sommeil des patients. Le docteur John Zajicek, professeur à l’université de Plymouth, a mené cette étude à travers 22 hôpitaux au Royaume Uni.
Chaque capsule de l’extrait contient 2.5 mg de THC et 1.25 mg de CBD (cannabidiol). La phase de titrage a duré 2 semaines. Les participants pouvaient augmenter les doses quotidiennes et passer de 5 mg à un maximum de 25 mg de THC. Les 10 semaines suivantes ont constitué une phase de suivi. Après 12 semaines, avec le THC, le taux de soulagement quant à la rigidité musculaire était presque 2 fois supérieur à celui obtenu avec un placébo (29,4% contre 15,7%). Pour la douleur, les spasmes et la qualité du sommeil, les résultats sont similaires. Les auteurs ont conclu : « L’étude a pu démontrer la supériorité de l’effet de l’extrait de cannabis sur le placébo dans le traitement de la rigidité musculaire dans les cas de sclérose en plaques. Les résultats de l’efficacité sont confirmés. »

Science/Homme: selon une étude, le Sativex améliore un ensemble de symptômes de la sclérose en plaques

L’extrait de cannabis Sativex facilite la réalisation de plusieurs activités fonctionnelles, réduit la prise simultanée d’un médicament du traitement de la spasticité et la consommation d’autres produits de santé. Ces données sont la réponse des patients et de leurs soignants au docteur William Notcutt de l’hôpital universitaire James Paget à Great Yarmouth, Royaume-Uni, qui a mené l’étude.
L’étude était constituée d’un court questionnaire à choix multiple et de questions auxquelles il fallait répondre. Ce questionnaire a été envoyée aux médecins prescrivant du Sativex au Royaume-Uni en leur demandant de le faire suivre aux patients à qui ils avaient prescrit du Sativex dans les dernières 16 semaines. Il a été distribué aux patients et à leurs soignants. Les patients souffraient de sclérose en plaques, et la première des raisons pour laquelle ils prenaient du Sativex était le soulagement de leurs douleurs et de la spasticité. 124 questionnaires ont été retournés, et le taux de réponse était de 57%.

Science/Homme: selon une étude expérimentale, le THC pourrait améliorer la disparition de la peur dans les cas de trouble de l’anxiété

Le THC a empêché le retour de la peur lors d’une expérience de disparition de la capacité d’apprentissage. Ceci est le résultat d’une étude contrôlée contre placébo sur 29 sujets sains du département de psychiatrie de l’université du Michigan à Ann Arbor, Etats-Unis. Dans cette étude, les participants étaient soumis au paradigme de la disparition de la capacité d’apprentissage. L’expérience d’un conditionnement classique, un stimulus neutre, par exemple un son est suivi par un autre stimulus déplaisant, par exemple, une douleur. Si on recommence cette expérience, le premier stimulus neutre provoquera une réaction physique, puisque le sujet s’attend à ce qu’une douleur suive. Dans la fin de la capacité d’apprentissage, la réponse apprise au premier stimulus disparait quand ce stimulus est présenté sans le second. La fin de la capacité d’apprentissage est une des premières tentatives de traitement des troubles de l’anxiété.
Dans l’étude, il a été administré à 14 participants du THC sous forme orale deux heures avant la fin de l’apprentissage, et 15 ont reçu un placébo. 24 heures après la fin de l’apprentissage, les sujets ont de nouveau été testés. Comparés aux sujets à qui il a été administré un placébo, les sujets à qui il a été administré du THC ont présenté un meilleur résultat relativement à la fin de la peur. Ainsi, le THC pourrait être utile pour améliorer les traitements des troubles de l’anxiété tel que le trouble du stress post-traumatique. Les scientifiques ont conclu que « ces résultats donnent à penser que l’amélioration pharmacologique quant à la fin de la capacité de l’apprentissage est possible chez l’homme, en utilisant les modulateurs du système cannabinoïde et pourraient justifier plus de développement et de plus nombreux tests cliniques.

Science/Homme: le cannabis réduit les symptômes d’un patient atteint d’un trouble de stress post-traumatique

Les symptômes d’un trouble de stress post-traumatique d’un jeune homme ont bien diminué après qu’il se soit administré du cannabis, comme l’indique un rapport de cas du département de psychiatrie de l’Hannover Medical School, Allemagne. De quatre à quinze ans, ce patient a été abusé sexuellement par son père et son oncle, jusqu’à ce qu’il commette une seconde tentative de suicide.
Les auteurs du rapport ont vu ce patient plusieurs années après son admission au service de psychiatrie pour des raisons de sécurité et de stabilisation après une crise de flashbacks sévères et incontrôlés, d’attaques de panique et des impulsions d’auto mutilation. Il s’était déjà auto- mutilé dans le passé (lacérations nombreuses avec un couteau). Après quelques jours de traitement, il avait été reconduit au centre de traitement de psychothérapie. Les semaines suivantes, son état s’était bien amélioré. Quand on lui a demandé ce qu’il pensait de cette amélioration, il a confessé fumer du cannabis, ce qui lui avait été recommandé par d’autres patients du centre de psychothérapie. Il a découvert qu’il pouvait prévenir différents états de dissociation en fumant du cannabis quand il sentait venir la réactivation et l’intensification des souvenirs traumatiques connus comme flashbacks. Bien que ce phénomène de flashback ne disparaisse pas complètement, la consommation de cannabis en modifiait leur tournure et l’intensité. Les auteurs ont écrit un article sur ce sujet et ont conclu : « il est de plus en plus évident que les cannabinoïdes pourraient jouer un rôle relativement à la fin de la peur et avoir des effets antidépresseurs. »

En bref

France: journée de conférences sur l'utilisation thérapeutique des Cannabinoïdes et du Cannabis
Les associations Icare (Strasbourg) et Action Sida Ville (ASV-Strasbourg) sont heureuses de vous inviter à une journée de conférences sur le thème de l'utilisation thérapeutique des Cannabinoïdes et du Cannabis. Cet évènement aura lieu le 19 Octobre 2012 dans les locaux du parlement EURopéen de Strasbourg et des personnalités de plusieurs pays d'Europe seront présents dont le Dr Vaney (Service de réadaptation neurologique, clinique Bernoise à Montana, Suisse), le Dr Marco Van de Velde (Directeur du Bureau du Cannabis Médicinal, Ministère de la Santé des Pays-Bas), le Dr Bernard Bucher (Laboratoire de pharmacologie des récepteurs cannabinoïdes, CNRS Université de Strasbourg), le Dr Millet (Institut de chimie pharmaceutique Albert Lespagnol, Lille) et TJ Erkelens (Bedrocan BV). Le vaporisateur médical Volcano Medic de Storz Bickel sera aussi présenté.
Avancées pharmacologiques et utilisations thérapeutiques des cannabinoïdes
Science/Homme: le cannabis améliore la cognition en cas de trouble de la bipolarité
Les sujets qui présentent un trouble de la bipolarité, et qui consomment du cannabis, présentent des résultats plus performants quant à l’attention, la vitesse de traitement de l’information, et la mémoire que ceux qui ne consomment pas de cannabis. L’étude a comparé 50 patients présentant un trouble de la bipolarité et consommateurs de cannabis (CUD) à 150 autres patients non consommateurs. Les scientifiques ont écrit : « les patients consommateurs de cannabis présentent des performances neurocognitives meilleures que ceux qui n’en consomment pas. »
The Zucker Hillside Hospital, Glen Oaks, New York, USA.
Braga RJ, et al. Psychiatry Res. 2012 Jul 17. [in press]
Science/Homme: la consommation de cannabis n’altère pas la fonction de la thyroïde
24 consommateurs de cannabis présentaient des niveaux sanguins des hormones de la thyroïde normaux. Les scientifiques ont conclu : « ces résultats vont contre la croyance de l’influence du cannabis sur la fonction de la thyroïde, chez l’homme. »
Department of Psychiatry, Psychotherapy and Psychosomatics, Evangelisches Krankenhaus Castrop-Rauxel, Germany.
Bonnet U. Pharmacopsychiatry. 20 juillet 2012 . [in press]
Science/Homme: la consommation de cannabis est associée à un risque accru de naissance prématurée
Une étude clinique sur 3234 femmes enceintes et en bonne santé a montré que la consommation de cannabis accroissait le risque de naissance prématurée de l’ordre de 4,9%. Les scientifiques ont indiqué plusieurs facteurs risques, comme la consommation de cannabis, mais le risque de naissance prématurée reste faible dans ce cas précis.
Lyell McEwin Hospital, Adelaide, Australia.
Dekker GA, et al. PLoS One, 2012;7(7):e39154. 
Science/Cellules: les endocannabinoïdes soulagent les conditions proinflammatoires
L’application d’endocannabinoïdes sur des cellules immunes de la rétine aide les cellules de la rétine à survivre dans des conditions inflammatoires en créant un milieu anti-inflammatoire. Les scientifiques ont conclu : « que les cannabinoïdes pourraient causer une permutation moléculaire pour influer le système immunitaire de telle manière que l’équilibre de cytokine anti-inflammatoire crée un milieu favorable à la survie. La rétine est un tissu sensible à la lumière qui tapisse la surface interne de l’œil.
Department of Ocular Pathology, Vision Research Foundation, Chennai, India.
Krishnan G, Chatterjee N. Glia.17 juillet 2012. [in press]
Science/Animal: L’activation du récepteur CB2 inverse la déficience mémorielle cause par l’amyloïde 
L’injection d’amylioïde dans le cerveau de rats a entrainé quelques changements typiques de la maladie d’Alzheimer. Le traitement avec un cannabinoïde qui se lie au récepteur CB2 a inversé ces effets et restauré la cognition et la mémoire.
Institute of Anesthesiology, Cleveland Clinic, USA.
Wu J, et al. Neurobiol Aging. 12 juillet 2012. [in press]
Science/Animal: l’Angiotensine II entraine la libération d’endocannabinoïdes
L’angiotensine II fait augmenter la pression sanguine. Il est maintenant démontré que cette hormone entraine aussi la libération de l’endocannabinoïde 2-AG d la barrière de vaisseaux sanguins, ce qui atténue l’effet vasoconstricteur de l’Angiotensin II en activant les récepteurs CB1.
University, Budapest, Hungary.
Szekeres M, et al. J Biol Chem.11 juillet 2012. [in press]
Science/Animal: de fortes concentrations d’anandamide pendant la période d’allaitement entraine un surpoids à l’âge adulte
Des rats nouveaux nés à qui il a été administré de l’anandamide pendant la période d’allaitement sont en surpoids et développent un comportement de prise de nourriture trop important à l’âge adulte. Ils présentent aussi des risques pour le développement du diabète.
Aguirre CA, et al. Diabetol Metab Syndr, 2012;4(1):35.

Danemark : Une majorité en faveur de la légalisation

Une majorité de Danois pensent que la vente de cannabis devrait être contrôlée par l’Etat, selon un sondage Gallup pour metroXpress.



D’après le sondage, 53% des personnes interrogées étaient d’accord ou entièrement d’accord sur le fait que le cannabis devrait être contrôlé par l’Etat, 22%
n’avaient pas d’opinion sur la question, tandis que 23% étaient en désaccord ou totalement en désaccord.
“Il ya des dangers liés au cannabis. Mais on oublie souvent que la consommation de cannabis de la plupart des Danois est intermittente et récréative et n’a pas d’influence négative social ou psychologique sur eux”, selon le Chercheur spécialisé dans les narcotiques Jakob Dumant, de l’Université d’Aarhus.
La porte-parole de l’Union Vert-Rouge, Pernille Skipper, affirme que le résultat du scrutin devrait faire envisager la légalisation du cannabis au gouvernement.
“L’usage du cannabis est très répandue, mais non réglementé. Il doit être contrôlé afin que nous puissions informer les utilisateurs afin qu’ils ne se procurer du cannabis frelaté ou trop concentré en THC et nous devons nous assurer que les enfants ne peuvent pas l’acheter. Dans le même temps, nous pouvons minimiser les revenus du crime organisé, ” a confié Skipper au journal metroXpress.
Alors que le ministre social-démocrate de la Justice Morten Bødskov avait récemment rejeté l’idée d’un arrangement de première instance à Copenhague, le Parti populaire socialiste a une vision plus nuancée.
“Il ya des avantages évidents comme l’explique Pernille Skipper. Mais il existe aussi des problèmes juridiques, sociaux et de santé public difficiles et complexes. Notre proposition est donc d’avoir une Commission du Hash qui puisse élaborer des scénarios de solutions possibles afin de réduire le nombre de toxicomanes,” a indiqué la porte-parole du ministère de la Justice Karina Lorentzen.
La sagesse conventionnelle sur le sujet ne donne aucune indication directe de la voie à suivre, car il y a des avantages et des inconvénients autant à la légalisation qu’à la promulgation de peines plus sévères.
“Tout a un effet non intentionnel. Des peines plus sévères donnent un environnement criminel plus dur et stigmatisent les utilisateurs, mais ne réduit sans doute pas la consommation globale. La légalisation stopperait le marché noir, mais se traduirait par une augmentation de la consommation, qui pourrait aussi signifier plus de toxicomanes*. D’un autre côté il y aurait moins d’argent pour les criminels, bien que leur nombre ne serait probablement pas réduit, ” affirme Kim Møller du Centre de recherche sur l’alcool et des drogues de l’Université Aarhus.

Source: Politiken.dk
* Remarque: Malgré cette affirmation d’un scientifique, certains de ses pairs ont mis en place des études pour vérifier la véracité d’un tel  propos. Ne pouvant retrouver la source qui mentionnait les résultats d’une recherche en particulier, je ne peux que justifier de ma bonne fois pour affirmer que leur résultats démontraient une absence totale de lien entre la légalité du cannabis et son taux de consommation. Une autre recherche a pour sa part que la légalisation de l’usage médicinal n’avait aucune influence sur la consommation des ados.

J.O. : un judoka exclu pour avoir consommé du cannabis


L'athlète a été exclu des Jeux, suite à un contrôle positif au cannabis.


Disqualifié des Jeux olympiques pour avoir consommer du cannabis. C'est la mésaventure de l'Américain Nichola Delpopolo. Septième de la catégorie du tournoi de judo dans la catégorie des moins de 73 kg, il a été disqualifié pour "infraction aux règles antidopage" a annoncé le Comité international olympique (CIO) après un contrôle positif au cannabis.
L'athlète de 23 ans avait subi un contrôle "immédiatement après sa participation le 30 juillet dernier à l'épreuve de judo de la catégorie masculine 73 kg", indique le CIO. "Son prélèvement d'urine a révélé la présence d'acide 11-nor-delta-9-tétrahydrocannabinol carboxylique, substance interdite", précise le Comité.
"De la nourriture contenant de la marijuana"
Pour sa défense, le judoka "a expliqué que son test positif était dû au fait qu'il avait consommé par inadvertance de la nourriture (avant de partir pour les jeux Olympiques) contenant de la marijuana, ce dont il n'avait pas conscience", explique le CIO.
Conformément au règlement, l'athlète a été exclu des Jeux. Il avait été battu en quart de finale puis en repêchages de sa catégorie.

Source:MetroFrance

Si l'herbe était légale, les joints ne coûteraient presque rien

De plus en plus d'Américains se prononcent en faveur de la légalisation de la marijuana selon de récents sondages. Si elle était légalisée, son coût de production serait tellement faible qu'elle pourrait devenir encore moins chère que la bière.

Lemon Kusk/Mark Via FlickrCC Licence By
Lemon Kusk/Mark Via FlickrCC Licence By -


Cette donnée semble totalement échapper aux politiciens d’envergure, mais les sondages indiquent qu’un nombre croissant d’Américains sont favorable à la légalisation de la marijuana. L’institut Gallup a jeté un pavé dans la mare à l’automne dernier en publiant le PREMIER sondage indiquant que plus de 50% des Américains étaient favorables à la légalisation. Au mois de mai, une étude plus précise de Rasmussen, indiquait que 56% des personnes interrogées étaient favorables à « la légalisation de la marijuana et à son encadrement dans la lignée de l’encadrement actuel de l’alcool et de la cigarette. »


A ce stade, ces deux sondages font un peu exception, la plupart des études montraient plus de scepticisme sur le sujet. Mais comme les personnes âgées sont plus défavorables à la marijuana que les jeunes, le nombre de personnes favorables à la légalisation ne peut qu’augmenter ces prochaines années et se retrouvera donc, tôt ou tard, sur le devant de la scène politique.

On ne s’est que très peu demandé à quoi une industrie de la marijuana pourrait ressembler. Selon des recherches très convaincantes effectuées par Jonathan Caulkins, Angela Hawken, Beau Kilmer et Mark Kleiman et présentées dans leur livre Marijuana Legalization: What Everyone Needs To Know, un des points clés, et très rarement considéré, est qu’un joint légal serait très bon marché. De fait, l’herbe de qualité moyenne serait même si peu chère que l’industrie pourrait aussi bien la donner, comme les petits tubes de ketchups ou les cacahuètes de comptoir.

La pensée conventionnelle sur ce sujet est généralement dominée par les expériences des gens ayant acheté de la drogue légalement ou quasi-légalement dans des endroits comme des coffee-shops hollandais ou dans certains dispensaires de Californie. Mais pas plus la Californie que les Pays-Bas n’autorisent la culture de la marijuana. Si l’herbe était entièrement légale, la distribution et la vente en seraient totalement bouleversées.

Un coût de production très faible


Il existe de nombreux biens dont la conservation est coûteuse – soit parce qu’il sont vivants, comme les homards, soit parce qu’ils sont énormes, comme les camping-cars, par exemple – ce qui fait que leur prix est généralement élevé, ou que les achats ne peuvent être effectués qu’en certains lieux. Mais la marijuana est un bien non-périssable, comme le blé ou les lentilles. Pour de tels produits de consommation, le prix d’achat est dû - pour l’essentiel - au coût de production.

Essayez d’imaginer un monde dans lequel il est permis d’avoir des tomates chez vous, de les cuisiner, de ne pas être puni si des policiers vous arrêtent en possession de tomates et dans lequel vous pouvez même les acheter dans certains endroits spécialisés dans la vente de tomates – mais dans lequel il serait illégal de faire pousser des tomates. Leur prix risque de grimper en flèche.

Le problème n’est pas que les tomates vont disparaître des étals des supermarchés (ce qui va pourtant être le cas) mais que toutes les fermes qui en cultivent vont devoir fermer. Ce qui ne veut pas dire du tout que les gens vont arrêter de faire pousser des tomates. Car les gens aiment les tomates. Alors les tomates vont entrer en fraude aux Etats-Unis, depuis le Mexique. Les tomates seront cultivées en douce, dans les arrière-cours. Des gens vont utiliser des lumières et des systèmes d’arrosage pour les cultiver sous serre, à domicile.

Ces expédients vont permettre de cultiver des tomates, mais les tomates seront alors bien plus chères à produire que dans une ferme, avec tous les moyens économiques et logistiques dont dispose l’agriculture moderne.

Les fermes américaines font partie des plus productives du monde grâce, pour l’essentiel, à des apports technologiques et à des exploitations d’une taille suffisamment grande pour se permettre de l’utiliser. Ce que les Américains considèrent comme une petite exploitation agricole est une grande exploitation comparée à une unité de production de marijuana. Il n’existe pas de grande exploitation consacrée à la production de cannabis, mais si le cannabis était légal, il en fleurirait. Voilà qui fait toute la différence.

Moins de 10 dollars le kilo


Quel serait donc le coût de production du cannabis avec des méthodes avancées ? Un point de comparaison nous est offert avec l’industrie du chanvre, au Canada, avec un coût de production moyen de 500 dollars par acre (200 dollars par hectare). Si l’herbe qui circule majoritairement aux Etats-Unis (environ 80% du marché) était produite de la sorte, le coût de production serait, environ de 40 cents pour 1 kilo de marijuana: assez pour fabriquer plus de 1500 joints pour moins de 50 centimes! Ces chiffres sont très optimistes, car, dans les faits, la marijuana récréative est généralement issue de plants clonés et pas de simples graines.

Malgré cela, les auteurs notent que «les coûts de production pour des espèces nécessitant des transplantations, comme les tomates cerises ou les asperges, ont des coûts de production allant de 5000 à 20000 dollars par acres (2000 à 8000 dollars par hectare). » Ce qui signifie qu’une excellente sinsemilia coûterait environ 40 dollars le kilo, et moins de 10 dollars pour de la marijuana de qualité moyenne.

Une autre manière de considérer la question, comme le suggère le directeur du NORML de Californie, Dale Gieringer, est que l’herbe légale devrait coûter sensiblement le même prix que «les autres herbes vendues légalement, comme le thé ou le tabac», soit un prix près de «100 fois inférieur au prix actuel de 10 dollars le gramme – à peine plus de quelques cents pour un joint. »

Ce qui ferait de l’herbe le produit stupéfiant le moins cher du marché, bien loin devant la bière ou les alcool forts. Les joints coûteraient à peine plus cher que les sucrettes pour le café.

Transformer l'économie du marché de la marijuana


Que ces données militent en faveur ou contre la légalisation est matière à débat, selon votre point de vue. La marijuana circule très librement malgré sa prohibition est il est donc plus que probable qu’une baisse radicale de son coût entraînerait un surcroît de sa consommation. Mais on pourrait aussi surtaxer la marijuana pour faire en sorte qu’elle coûte peu ou prou le même prix qu’aujourd’hui. Mais une taxation trop importante entraînerait nécessairement des fraudes.

Actuellement, ceux qui font passer illégalement de la marijuana depuis la frontière mexicaine gagnent en moyenne une quinzaine de dollars par gramme, et une taxe plus élevée risque donc d’être difficile à appliquer. Mais une telle taxe serait trois fois supérieure à la taxation des cigarettes, tout an faisant du marché de l’herbe un marché très abordable.

Malheureusement la taxation de la marijuana ne changerait pas radicalement la politique fiscale. Les cigarettes rapportent environ 10 milliards de dollars par an. Même les plus gros consommateurs d’herbe ne consomment pas autant que les gros fumeurs et même avec une taxation trois fois supérieure, les revenus pour l’État ne seraient pas très grands – pas négligeables, mais pas suffisants pour avoir un impact sur le budget américain.

Pourtant, une transformation des structures économiques de la production de marijuana – avec des effets sensibles pour les bars, les casinos et tous les lieux et toutes les industries concurrents ou complémentaires de la consommation d’herbe - seraient énormes. L’inefficacité superficielle de la prohibition dissimule un impact immense sur une partie de la production qui, à tort ou à raison, est ce qui empêche aujourd’hui l’Amérique de planer pour pas un rond.

Matthew Yglesias
Traduit par Antoine Bourguilleau

Source:Slate

ENCOD : Bulletin n°90 sur les politiques des drogues en Europe

LES POLITIQUES DU CANNABIS AUX PAYS-BAS, QUE SE PASSE-T-IL ?

Le dernier changement important concernant la politique des drogues en Hollande a eu lieu en 1976, quand une nouvelle législation a fait la distinction entre les drogues douces et les drogues dures, dépénalisant la possession et la vente de petites quantités de cannabis à des adultes. Au début cela n’a permis l’accès au cannabis que lors d’occasions particulières et dans des centres populaires de la jeunesse comme le "Paradiso" ou le "Milky Way" à Amsterdam. Plus tard, les promoteurs du cannabis comprirent que la nouvelle législation permettait aussi la vente de petites quantités pour usage personnel dans des établissements semblables à des cafés : ce fut l’émergence des coffeeshops. Au fil des années, le gouvernement a installé un système de régulation dans lequel la majeure partie des décisions prises au quotidien émanait des autorités locales, connues sous le nom de "Triangle" : le maire, le procureur du district et le chef de la police.

A partir de cette époque, des centaines d’établissements ont vu le jour et ont prospéré. Durant les années qui ont suivi 1976, il est apparu comme une évidence que, même si la consommation de cannabis a augmenté elle s’est maintenue proche ou en-dessous de la moyenne de l’UE, qui a aussi augmenté.

Cependant, durant les dix dernières années, le climat politique a évolué petit à petit vers une approche prohibitionniste plus stricte. Les gouvernements successifs ont augmenté fortement et endurci l’application de la prohibition de la culture du cannabis qui s’était adoucie quand l’orientation politique allait vers la normalisation, pour permettre l’approvisionnement des coffeeshops.
Au moment d’écrire ces lignes, le gouvernement hollandais est en train de préparer une série de mesures qui va compliquer le fonctionnement des coffeeshops. Ils devraient se transformer en clubs fermés de moins de 2000 membres et seront ouverts aux citoyens hollandais et étrangers qui vivent aux Pays-Bas. L’entrée sera réservée aux membres exclusivement et la distance minimum entre les coffeeshops et les établissement scolaires sera étendue à 350 m. Et pour finir, le cannabis titrant à plus de 15% de THC sera considéré comme une drogue dure, cela veut dire que le "gedoogbeleid", la politique de tolérance, ne sera plus appliquée. Ces mesures ne feront que rendre la gestion des coffeeshops plus difficile et finalement impossible.

Un des partis de gouvernement, le Parti Démocrate Chrétien, a annoncé ouvertement que son objectif à long terme était de fermer les coffeeshops, tandis que le plus grand parti conservateur libéral VVD n’est pas clair sur ses finalités. Il affirme qu’il ne veut que rétablir la sécurité et éviter les nuisances dues aux visiteurs étrangers dans les coffeeshops. Le parti populiste PVV, anti-immigation et anti-ilslam, dirigé par Geert Wilders, est favorable à une approche plus ferme, malgré que le leader du premier parti populiste hollandais, Pim Fortuyn, assassiné, a toujours affirmé sa conviction que toutes les drogues devraient être légales.

La grande différence entre les Pays-Bas et le reste du monde est qu’il est toujours permis de vendre de petites quantités de cannabis à des adultes, sans risque de problèmes juridiques pour l’acheteur. Pour le reste, la politique hollandaise des drogues est en grande partie similaire à celle des autres pays de l’UE, y compris pour son engagement dans les politiques de réduction des risques.
Depuis le début de l’expérience des coffeeshops, les Pays-Bas ont enduré une série d’attaques internationales contre cette politique. Ces critiques sont venues de différents pays, et n’ont jamais donné lieu à une action concertée et fondée des Nations Unies ou de l’Union Européenne, ni même celles du chef de la OICS (Organe International de Contrôle des Stupéfiants) dans sa stéréotypie et sa critique de la politique hollandaise dans ses rapports annuels. Les partisans de la politique hollandaise l’ont interprété comme étant la conséquence des statistiques positives sur le niveau de consommation de cannabis et d’autres drogues aux Pays-Bas, et de l’absence d’arguments en faveur d’une application plus stricte de la prohibition.

Le fait que depuis 1976 le niveau de consommation de cannabis aux Pays-Bas a augmenté de façon similaire aux pays environnants (voir les rapports annuels de l’OEDT, de l’Institut Hollandais Trimbos ou du rapport Reuter-Trautmann de la CE) doit être interprété comme une évidence que la prohibition qui s’applique de façon stricte dans presque tous les pays, n’a pas généré des niveaux de consommation plus faibles et n’est, par conséquent, pas nécessaire. Par la suite, vers 1995, les Pays-Bas auraient pu, et auraient dû, argumenter à l’ONU et à l’UE, en s’appuyant sur de nombreuses années de données statistiques, que les niveaux de consommation, d’abus ou d’usages problématiques de cannabis aux Pays-Bas se sont maintenus de façon constante au niveau moyen de l’UE. Cela devrait donner lieu a une révision des conventions internationales sur les drogues parce qu’elles présupposent que la prohibition des drogues est nécessaire pour la protection de la santé publique et individuelle. L’expérience hollandaise des coffeeshops prouve le contraire.

Les gouvernements hollandais successifs n’ont pas osé s’engager dans cette voie, par contre ils ont demandé, sans grande conviction, aux autres états membres de l’UE s’ils voyaient un intérêt à suivre l’exemple des coffeeshops hollandais. Evidemment, le silence ou l’absence d’intérêt ont été les seules réactions.
Peu à peu, la situation a empiré, non pas en ce qui concerne la santé publique mais dans deux autres aspects. Dans les régions frontalières hollandaises de la Belgique et de l’Allemagne le tourisme a augmenté, mais pas seulement puisque ce tourisme est aussi alimenté par des pays plus éloignés comme la France, l’Italie et autres. Les nuisances conséquentes n’auraient pas dû être perçues comme un motif supplémentaire pour restreindre l’accès des coffeeshops aux étrangers. On peut traiter ce problème par des mesures pratiques comme celles qui ont été prises par la municipalité de Venlo à la frontière allemande, où deux coffeeshops ont été transférés des centres fortement peuplés de la région de la Ruhr vers un parking pour camions abandonné, près de la frontière et de l’autoroute.
Le second problème a été la production de cannabis, qui a continué d’être illégale après la réforme de 1976. Depuis l’an 2000 le gouvernement a augmenté et endurci l’application de la prohibition de la culture de cannabis, sous prétexte que la majeure partie de cette production était destinée à l’exportation et non pas aux coffeshops. Cette affirmation n’était basée que sur une estimation. Les médias prêtaient surtout attention à la criminalité croissante liée à la culture du cannabis et considéraient de moindre importance les efforts pour expliquer qu’il s’agissait d’une conséquence directe de la décision officielle d’en finir avec les possibilités d’offre.

Un des aspects intéressant de la dépénalisation c’est que peu de problèmes émergent quand on laisse en pays le secteur de l’offre. Comme on peut le voir dans "The Wire", la fameuse série américaine sur le marché des drogues à Baltimore:quand le système judiciaire n’agit pas de façon agressive pour "lutter" ou "réduire" les drogues, le marché noir/gris peut assumer sa fonction sans problèmes : la production et la distribution de cannabis. Toutefois sans les garanties de qualité qui doivent être requises.
Cependant, un point incontournable et finalement un problème clé d’une politique qui se limite à la dépénalisation de la possession pour usage personnel c’est que tout le reste continue d’être illégal. Cela veut dire que d’importantes sommes d’argent sont générées par la culture et les entreprises spécialisées qui opèrent dans un marché gris/noir. Quand le gouvernement hollandais a progressivement augmenté et endurci sa politique de réduction, cela provoqua le durcissement et la professionnalisation de l’offre de manière identique. Le résultat n’a pas été une réduction de l’offre du cannabis mais une augmentation de la violence et de la criminalité qui servent aujourd’hui d’argument pour une politique encore plus dure.

La leçon a en tirer c’est que la dépénalisation peut être utile à court terme, dans la première phase de la transition vers une régulation juridique complète. Le laps de temps qui en résulte peut être utilisé de façon constructive pour l’élaboration des règlements nécessaires, sans apporter des nouveaux problèmes inutiles. Quand la dépénalisation perdure trop longtemps, sans s’orienter logiquement vers la régulation légale complète du marché du cannabis, l’illégalité de l’offre peut causer des problèmes graves qui mettent en danger tout le système et occasionne un retour à l’ère pré-Réduction des Risques.
Cela a déjà été mentionné dans le Rapport du Comité Spécial du Sénat Canadien sur les Drogues Illégales "Cannabis ; Notre position pour une Politique Publique du Canada" publié en 2002. Au travers de sa recherche exhaustive, la Commission du Sénat a démontré que la décriminalisation ( ou dépénalisation) n’est pas préférable à la régulation légale, compte tenu qu’elle cumule les désavantages des différents systèmes. L’expérience hollandaise le confirme, plus spécialement sur le long terme.

Nous gardons l’espoir que nos politiciens retrouve la raison et qu’ils se chargent de la mise en place d’un marché légal régulé pour le cannabis.

Par Fredrick Polak
"Entkriminalisierung von Drogenkonsumenten - Legalisierung von Drogen"
"Décriminalisation des consommateurs de drogues-Légalisation des drogues"
Ralf Gerlach, Heino Stöver (Editeurs) ©2012 Fachhochschulverlag, ISBN 978-3-943787-03-0

Source:ENCOD

Pays-Bas : Les dealers sont de retour

Au sud des Pays-Bas, le passe cannabis est devenu obligatoire afin de lutter contre le tourisme de la drogue. Résultat : les Néerlandais désertent les coffee shops. Le petit dealer et la culture maison occupent le terrain.


Dessin de Boligan, Mexique.
Dessin de Boligan, Mexique.


Dans la rue, à Tilburg. Deux inconnus l'abordent en plein jour. Ils parlent tout bas, demandent s'il veut "quelque chose". Piotr fait un signe de tête affirmatif. Le passe cannabis vient d'être instauré et il a fini sa petite réserve. Les hommes lui glissent un sachet dans les mains. Un échantillon, avec une carte et un numéro de téléphone. "Essaie d'abord", disent-ils. Il pourra appeler ensuite. Le cannabis est gratuit.


Le passe cannabis a été instauré le 1er mai dans les trois provinces méridionales des Pays-Bas. Les coffee shops ont dû devenir des clubs fermés, dont seuls des Néerlandais peuvent devenir membres. La mesure a pour but de brider le tourisme de la drogue en provenance de Belgique et d'Allemagne. Le 1er janvier, le passe cannabis sera instauré dans l'ensemble des Pays-Bas. En fait de passe, il s'agit d'un système d'enregistrement, une carte de membre. Chaque coffee shop peut inscrire 2 000 Néerlandais.
"Pas question de m'enregistrer"
Chez The Grass Company, une chaîne de quatre coffee shops à Bois-le-Duc et Tilburg, consommateurs, personnel et gérants en subissent les conséquences. Piotr était un client régulier à Tilburg. "Un endroit sympa pour un bon café et un petit  joint", dit-il. Mais se faire enregistrer comme consommateur de cannabis, c'est trop : "Bientôt, mon assurance-santé pourra examiner les listes d'inscription des coffee shops et cela augmentera ma cotisation. Merci bien."
Maintenant qu'ils doivent se faire enregistrer, les consommateurs de cannabis du Limbourg, du Brabant-Septentrional et de Zélande évitent les coffee shops. Le directeur de The Grass Company, Marco de Jong, remarque que ce sont justement les Néerlandais qui ne viennent plus, alors que la réglementation visait les étrangers. Il a fait le calcul : en janvier, un peu plus de 100 visiteurs par heure entraient dans son coffee shop,situé sur la Spoorlaan à Tilburg. Désormais, il n'y en a plus que 16.
Selon l'Association pour la levée de l'interdiction du cannabis (VOC), ces chiffres correspondent à peu près aux moyennes de la région frontalière, où environ 20 % des visiteurs de coffee shops provenaient de l'étranger. Mais selon Derrick Bergman, membre du VOC : "Actuellement 80 % des clients ont disparu. Ce qui signifie qu'un groupe important de Néerlandais refuse de se faire enregistrer."
Efficace contre les touristes...
Pour Ivo Opstelten, ministre de la Justice néerlandais, les premiers résultats du passe cannabis sont positifs. L'instauration se déroule "conformément aux attentes", a-t-il déclaré début juin à la Chambre des députés. Le commerce de rue a effectivement augmenté, mais de façon "gérable", tandis que "l'instauration a déjà entraîné une forte diminution du nombre de touristes de la drogue".
Les petites rues derrière le Grass Company de l'Emmaplein, à Bois-le-Duc, sont animées. Mark, un salarié, raconte que le quartier est "redevenu comme autrefois". "Il avait autrefois très mauvaise réputation, essentiellement à cause des dealers qui s'y trouvaient. Ils sont de retour. Les voitures immatriculées à l'étranger qui venaient dans notre coffee shop, vont maintenant dans ce quartier."
Dans les coffee shops, c'est le calme plat. On a résilié les abonnements aux journaux, les cuisines ont été fermées et les heures d'ouverture réduites. Marco de Jong, le directeur, raconte que le chiffre d'affaires a fortement diminué. "Sur les 73 salariés, nous devons en licencier 50." Plus de 600 salariés de coffee shops ont déjà été licenciés dans le Limbourg, le Brabant-Septentrional et la Zélande, d'après des chiffres de la Fondation de défense des intérêts du personnel des coffee shops des Pays-Bas (SBCN).
... Radical contre les Néerlandais
[Début juillet], Nicole Maalsté, criminologue à l'université de Tilburg, et le chercheur Rutger Jan Hebben sont arrivés à la conclusion que le passe cannabis "a raté son but". A la demande d'une fondation dirigée par un groupe d'exploitants de coffee shops, ils ont étudié les conséquences du passe cannabis et ont découvert que le commerce illégal a fortement augmenté. De plus, écrivent-ils, il s'est créé un "important réseau caché" de numéros que l'on peut appeler pour se faire livrer du cannabis.
Quand on demande aux propriétaires de coffee shops où sont passés leurs clients, ils donnent deux réponses : "commerce de rue" et "culture à domicile". Les propriétaires de grow shops, les magasins qui vendent des produits pour la culture à domicile (à grande échelle) de cannabis, confirment ces soupçons.
Marco, consommateur de cannabis et ancien client régulier de The Grass Company, a trouvé une autre solution. "De temps en temps, nous nous rendons avec un petit groupe d'amis à Nimègue et nous faisons le tour de quelques coffee shops. On peut acheter cinq grammes dans chacun d'entre eux. Cela permet de se refaire une réserve en un rien de temps", dit-il.
En 2013, lorsque le passe cannabis national sera instauré, ce ne sera plus possible. Marco, comme Piotr, se débrouillera quand même. Si ce n'est pas dans les coffee shops, ce sera dehors. Du moment qu'il n'est pas obligé de s'enregistrer comme consommateur de cannabis. Il conclut : "Cela me fait penser à la prohibition aux Etats Unis. C'était l âge d'or. Pour la mafia !"