Cannabis Médical : Casser la loi pour sauver des vies

Dans la plupart des pays, l'utilisation du chanvre est interdite même dans un but médical. L'automédication au cannabis a poussé un grand nombre de citoyens généralement respectueux des lois à entrer en conflit avec le système légal.

Savages : Lutte entre hippies et cartels

Dans Savages, le cinéaste américain Oliver Stone met en scène le combat implacable mais encore «hypothétique» entre des néo-hippies californiens et un cartel de la drogue mexicain cherchant à s’implanter de l’autre côté de la frontière.

INTERVIEW DE JORGE CERVANTES, LE GOUROU MONDIAL DU CANNABIS

Soft Secrets interview Jorge Cervantes, un des grands experts mondiaux du cannabis et collaborateur de Soft Secrets.

Cannabis : les bons plants du Colorado

Depuis 2000, cet Etat américain a légalisé l'usage médical du cannabis. De la culture des fleurs au commerce des produits dérivés, les business se multiplient. Une économie très profitable, y compris pour les finances locales.

La France accro à la prohibition

Publication en juin dernier à New York du rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy) signé par une kyrielle de personnalités de stature mondiale qui constatent l'échec de la guerre à la drogue...

Musique : Rask ft Specta - Smoke c'est danja .





Universal Dream Presente

Le clip de RASK "SMOKE C'EST DANJA" feat SPECTA (ex Saian Supa Crew) réalisé par "23"

Prod by SOKARIS

Premier extrait de son album " DES TERRES MINEES " déjà dans les bacs feat Ol Kainry, Sofiane, Dany Dan, Sultan, Jamal, Specta & Universal Dream...

Album "Des Terres Minées" à télécharger maintenant ici :http://itunes.apple.com/fr/album/des-terres-minees/id507131873

Toutes les infos sur Rask à retrouver ici :
Twitter : http://twitter.com/rask_officiel
Facebook : https://www.facebook.com/RASKUNIVERSALDREAM

Cannabis Médical : IACM-Bulletin du 29 Mai 2012

cannabis medicine International Association for Cannabis as Medicine

Science/Homme: fumer du cannabis diminue les symptômes de la sclérose en plaques

Une étude clinique, de l’université de Californie, à San Diego, portant sur 30 adultes souffrant de sclérose en plaques a montré que fumer du cannabis pourrait traiter la spasticité. L’essai contrôlé avec placébo a aussi montré une diminution de la douleur. Le principal investigateur, le docteur Jody Corey-Bloom, et ses collaborateurs ont réparti les patients au hasard dans 2 groupes : un où les participants ont fumé du cannabis une fois par jour, et ce pendant 3 jours, et un groupe contrôle dans lequel les participants fumaient des cigarettes placébo. Après un délai de onze jours, les participants ont changé de groupe.
« Nous avons trouvé que le cannabis fumé réduisait les symptômes et de la douleur des patients dont le traitement habituel ne soulageait pas la spasticité ou la contraction musculaire excessive, a indiqué Corey-Bloom. La mesure de l’essai était objective. Nous avons modifié l’échelle Ashworth qui mesure le tonus musculaire. La douleur était mesurée en utilisant une échelle analogue. Les chercheurs se sont aussi penchés sur la performance physique et la fonction cognitive. Ils ont interrogé les patients quant aux effets psychologiques. Le cannabis a été, dans l’ensemble, bien toléré et n’a eu que peu d’effets sur l’attention et la concentration. Cette étude est la cinquième que mentionne l’University of California Center for Medicinal Cannabis Research (CMCR) à s’intéresser à l’efficacité du cannabis pour un usage clinique. Les quatre autres études réalisées sur l’homme consacrent des résultats positifs.
Le texte intégral en accès libre:
www.cmaj.ca/content/early/2012/05/14/cmaj.110837.long
Source: Corey-Bloom J, Wolfson T, Gamst A, Jin S, Marcotte TD, Bentley H, Gouaux B. Smoked cannabis for spasticity in multiple sclerosis: a randomized, placebo-controlled trial.CMAJ. 14 mai 2012 . [in press].

Science/Homme: en cas de schizophrénie, le cannabidiol est aussi efficace que le traitement standard anti psychotique

Une étude clinique menée à l’Université de Cologne, sur 42 patients souffrant de schizophrénie aiguë, a montré que le CBD réduit de manière significative les symptômes psychopathologiques, quand ils sont comparés à la condition initiale. La moitié des patients a reçu par voie buccale 800 mg de CBD (cannabidiol) quotidiennement, pendant 4 semaines. L’autre moitié a pris, en double aveugle, le traitement standard, l’amisulpride, qui est un antipsychotique puissant. Les résultats ont dans un premier temps été révélés au Congrès de l’IACM de Leiden en 2005. Ils sont maintenant publiés dans un journal médical.
Les deux traitements sont avérés et conduisent à une amélioration clinique certaine, mais le CBD présente moins d’effets secondaires négatifs. De plus, pendant le traitement à base de cannabidiol, il a été observé un accroissement des niveaux d’anandamide dans le sang. L’anandamide est l’endocannabinoïde que le corps produit. « Les résultats suggèrent que la désactivation de l’inhibition de l’anandamide pourrait contribuer aux effets antipsychotiques du cannabidiol, ce qui ouvre de larges perspectives, véritablement un nouveau mécanisme du traitement de la schizophrénie, » ont écrit les chercheurs.
Le texte intégral en accès libre :
www.nature.com/tp/journal/v2/n3/full/tp201215a.html
Source: Leweke FM, Piomelli D, Pahlisch F, Muhl D, Gerth CW, Hoyer C, Klosterkötter J, Hellmich M, Koethe D. Cannabidiol enhances anandamide signaling and alleviates psychotic symptoms of schizophrenia. Transl Psychiatry 20 mars 2012. [in press].

En bref

Science/Animal: le CBD est un agoniste du récepteur de la glycine 
Des chercheurs se sont intéressés aux mécanismes par lesquels le CBD (cannabidiol) réduit la douleur neuropathique et inflammatoire sur des animaux. Ils ont trouvé que l’effet analgésique induit du cannabinoïde est absent chez la souris à qui il manque les récepteurs de glycine. Ils en ont conclu que ce récepteur transmet la suppression de la douleur chronique. Laboratory for Integrative Neuroscience, National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, and Chemical Biological Research Branch, National Institute on Drug Abuse, National Institutes of Health, Bethesda, MD 20892.
Source: Xiong W, et coll. J Exp Med. 14 mai 2012. [in press].
Etats-Unis: Un juge de la Haute Cour de New York , atteint d’un cancer, consomme du cannabis
Un juge new-yorkais, atteint d’un cancer du pancréas, est devenu un soutien à la légalisation du cannabis médical. Gustin Reichbach, juge de la Brooklyn Supreme Court Justice a reconnu fumer du cannabis afin d’amoindrir les effets secondaires de son traitement. Il a indiqué dans un article du New York Times, qu’il consomme du cannabis « en en assumant personnellement tous les risques » afin de l’aider à supporter les nausées, le manque de sommeil et la perte d’appétit dus au traitement de chimiothérapie.
Source: Reuters du 17 mai 2012.
Europe: l’approbation du sativex est attendue dans plus d’une dizaine de pays EURopéens
A la suite de l’approbation réglementaire au Royaume-Uni, en Espagne, au Danemark, en Suède, en Autriche, en République tchèque, en Allemagne, et en Italie, l’extrait de cannabis sativex devrait être approuvé pour le traitement de la spasticité de la sclérose en plaques dans une dizaine d’autres pays EURopéens. Ces pays sont la Belgique, l’Islande, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal et la Slovaquie.
Source: GW Pharmaceuticals du 8 mai 2012.
Etats-Unis: des dispensaires de cannabis pourraient ouvrir à Rhode Island
La chambre des députés a approuvé une législation dont les supporters indiquent qu’elle permettrait aux dispensaires de cannabis d’ouvrir sans encourir de poursuites fédérales. La mesure doit maintenant parvenir au Gouverneur Lincoln Chafee, qui doit la signer pour qu’elle fasse loi. Cette procédure accomplie, les dispensaires devraient ouvrir d’ici quelques mois. La proposition de loi stipule que les dispensaires seraient autorisés à entreposer 1500 onces de cannabis. La proposition devrait aussi permettre aux forces de police d’inspecter les dispensaires.
Source: Associated Press du 16 mai 2012.
Science/Homme: niveaux légaux, nouveaux cannabinoïdes synthétiques, préparations alimentaires
Des chercheurs ont comparé les cannabinoïdes synthétiques contenus dans des préparations alimentaires telles que Spice, dans l’ancienne et la nouvelle composition. Les anciennes préparations contiennent du JWH-018, JWH-073, JWH-200, CP-47,497 and CP-47,497-C8, qui sont maintenant interdits aux Etats-Unis. Pourtant 95,1 % des nouveaux échantillons contiennent d’autres cannabinoïdes qui ne sont pas actuellement régulés.
AIT Laboratories, Indianapolis, IN 46241.
Source: Shanks KG, et coll. J Anal Toxicol. 14 mai 2012. [in press].
Science/Homme: le THC amoindrit la perception des visages apeurants
Le THC modifie la perception des signes de la peur ou de la colère sur les visages, et dans une mesure bien moindre, la perception des signes de la tristesse ou de la gaité. Ces résultats montrent que le THC réduit la perception des signes apeurants des visages. Néanmoins, le THC ne semble pas modifier positivement, en général, les stimuli émotionnels. Ces résultats découlent d’une étude réalisée sur des sujets sains qui ont reçu soit 7,5 ou 15 mg de THC par voie buccale, soit un placébo, à l’occasion de moments de réalisation de tâches impliquant la reconnaissance émotionnelle faciale.
Department of Psychiatry and Behavioral Neuroscience, University of Chicago, Chicago, IL, USA. Source: Ballard ME, et coll. J Psychopharmacol. 13 mai 2012. [in press].
Science/Cellules: le CBD exceptionnel accroit l’écoulement de l’humeur de l’œil
Le CBD exceptionnel pourrait être profitable dans les cas de glaucome, car il accroit l’écoulement de l’humeur de l’œil. Une recherche expérimentale sur des tissus du cochon a permis de dégager ces résultats. Cet effet n’a pas été transmis par des récepteurs cannabinoïdes connus.
Department of Pharmacology and Toxicology, University of Louisville School of Medicine, Louisville, KY 40292, United States of America.
Source: Qiao Z, et coll. Exp Eye Res. 8 mai 2012. [in press].
Science/Animal: un niveau réduit des récepteurs CB1 augmente le souvenir d’événements apeurants
Des souris sans récepteurs CB1 se sont montrées plus craintives que des souris normales dans des situations qui leur avaient déjà causé de l’anxiété. « La déficience de CB1 conduit à accroitre la mémoire du souvenir apeurant contextuel et altère la plasticité synaptique dans l’hippocampe, en jouant le rôle principal du signal endocanabinoïde de l’apprentissage et de la mémoire, en particulier à la suite de situations hostiles, » ont écrit les auteurs.
Max Planck Institute of Psychiatry, Kraepelinstrasse 2, 80804 Munich, Germany.
Source: Jacob W, et al. Neurobiol Learn Mem. 8 mai 2012. [in press].

Un nouveau livre explique comment Barack Obama aimait fumer de la marijuana

NEW YORK, États-Unis - Barack Obama a fumé de la marijuana. Souvent, avec plaisir et de façon avide.
Plusieurs sites Internet ont publié vendredi des extraits d'un livre à paraître sur le président des États-Unis, qui contient de nouvelles révélations au sujet de son enthousiasme face à la marijuana quand il était jeune.

Selon le livre «Barack Obama: The Story» de David Maraniss, qui doit être mis en vente à la mi-juin, le jeune Barack avait un talent pour l'«interception».

«Quand un joint faisait le tour du groupe, il allongeait souvent le bras, criait "Intercepté!" et prenait une bouffée supplémentaire», écrit l'auteur.

Le livre affirme que quand il étudiait au collège privé Punahou d'Hawaï dans les années 1970, Barack Obama s'assurait que ses amis et lui en aient pour leur argent. Sa bande était surnommée le «Choom Gang», «choom» étant un mot du dialecte hawaïen qui signifie «fumer de la marijuana».

«Barry (le surnom de Barack Obama à l'époque) a popularisé le concept de "bouffée de plafond"», écrit David Maraniss.

«Quand ils fumaient dans la voiture, toutes les fenêtres devaient être fermées afin que la fumée ne s'échappe pas et ne soit pas gaspillée. Quand le joint était fini, ils penchaient la tête en arrière et aspiraient les dernières volutes de fumée qui stagnaient au plafond.»

Ces révélations ont été accueillies avec humour sur les réseaux sociaux et ailleurs sur Internet. Le site Buzzfeed.com a intitulé la nouvelle «Guide de l'utilisateur pour fumer de la marijuana avec Barack Obama», alors que sur Twitter, certains blaguaient en affirmant que les républicains avaient désormais une arme potentielle pour attaquer le président sortant.

De plus en plus d'Américains pensent que la marijuana devrait être légalisée, et rares sont ceux qui pensent que ces révélations vont causer du tort à Barack Obama six mois avant l'élection présidentielle.

«Je ne pense pas que ces histoires vont ébranler qui que ce soit, d'une façon ou d'une autre», a estimé Ethan Nadelmann, directeur de l'organisation pro-marijuana Drug Policy Alliance.

«L'un des facteurs qui l'ont rendu aussi populaire auprès des jeunes il y a quatre ans, c'est sa franchise au sujet de la marijuana et son ton blagueur quand on lui a demandé s'il avait inhalé la fumée. Cela a fait de lui une personne à laquelle les Américains pouvaient s'identifier.»

Un sondage Rasmussen diffusé plus tôt cette semaine indique que 56 pour cent des Américains pensent qu'il est temps de décriminaliser la marijuana et de la gérer de la même façon que la cigarette et l'alcool. Un sondage Gallup mené l'automne dernier a donné des résultats semblables: les Américains favorables à la légalisation étaient plus nombreux que ceux qui s'y opposaient.

Canada : Création d'un réseau national pour la marijuana médicale

Marc-Boris St-Maurice, directeur du Centre Compassion de Montréal et membre du réseau

Pour la première fois au Canada, un réseau national des dispensaires de cannabis est établi.
L’Association canadienne de dispensaires de cannabis médical, un organisme à but non lucratif, permettra à ces dispensaires d’agir en groupe et de faire face ensemble aux enjeux qui affectent le paysage du cannabis médical.

«L’efficacité de la marijuana médicale n’étant plus à justifier, il fallait maintenant une uniformisation des pratiques de ces établissements», souligne Marc-Boris St-Maurice, directeur du Centre Compassion de Montréal et membre du réseau. Le but de celui-ci est aussi de promouvoir une approche réglementée et intégrée à la communauté afin d’offrir le meilleur niveau de soins aux patients.

Et sur le plan politique, où en est le dialogue avec le gouvernement conservateur? «Nous ne connaissons pas encore les revendications du nouveau gouvernement, en tout cas nous sommes ouverts, nous voulons travailler avec eux»,  affirme le directeur.

Plus de 20 000 patients souffrant notamment de VIH/SIDA, hépatite, cancer, arthrite, sclérose en plaques, anxiété et dépression sont soignés dans ces dispensaires. D’après le Centre Compassion de Montréal, le cannabis pourrait soulager une variété de symptômes comme les nausées, la perte d’appétit, les douleurs chroniques, les spasmes musculaires et les tensions réduisant la mobilité physique. Le cannabis contribuerait aussi à augmenter le sentiment de bien-être général.

Depuis 15 ans déjà, des dispensaires de cannabis, aussi connus sous le nom de clubs compassion, fournissent de la marijuana médicale, pour répondre aux besoins de Canadiens gravement malades.

Rassemblement : Tous et toutes à "L’appel du 18 joint"



ADIEU LA FRANCE EN BLEU
« … Il n’y a pas de drogues douces ou dures, pas de petite consommation personnelle, pas d’expérience individuelle, pas de jeunes libres et branchés ; il n’y a que des drogues interdites, des usagers qui mettent en péril leur vie et transgressent la loi, des drogues interdites parce que, quoi que l’on ait pu dire parfois, toutes les drogues sont nocives. »
Vous avez reconnu le style musclé de Nicolas Sarkozy qui a instauré la chasse aux fumeurs de cannabis en payant ses policiers au rendement, puis une fois élu président a nommé à la tête de la Mildt Etienne Apaire, soldat fidèle et un des artisans de la loi de prévention de la délinquance de mars 2007. En dix ans, tout a été entrepris avec des arguments éculés et fallacieux pour présenter le cannabis comme le fléau de la jeunesse et les militants du changement comme des irresponsables et des nostalgiques.
BONJOUR LA FRANCE EN ROSE
« Le cannabis crée de la dépendance » ou encore : « il est toujours le tremplin vers les drogues dures, la cocaïne ou l’héroïne », ainsi s’exprime Manuel Vals, lequel est « fermement opposé, au nom même des valeurs de gauche à toute concession dans ce domaine. » Les arguments de notre nouveau ministre de l’Intérieur et sa réactualisation de la théorie de l’escalade ne devraient convaincre que la droite la plus réac. Nous comptons sur les représentants des autres ministères concernés par la question des drogues, mais aussi sur ses collègues au parti socialiste, pour persuader Manuel Vals que la loi de 1970 a fait son temps et que pour de multiples raisons, le moment est venu de la réformer.
Si vous en avez marre d’être pris en otage par des politiciens plus soucieux de leur électorat que du bien vivre de leurs administrés, si le cannabis est votre médicament et que vous galérez pour vous approvisionner, si vous vivez dans la crainte que la police découvre votre jardin secret… Si vous voulez que ça change, le CIRC vous invite à participer, partout en France, aux rassemblements organisés le 18 juin dans la cadre de « l’Appel du 18 joint ».

Lundi 18 juin à partir de 18 heures
L’APPEL DU 18 JOINT
Grande pelouse de la Villette - 75019 PARIS
Stands ­- Débats ­- Animations



Documentaire : American Weed , la Ruée verte




Au Colorado, plus de 88 000 personnes ont accès aux dispensaires délivrant du cannabis. © Sipa
A 16 ans, Chaz Moore souffre d’une maladie neuro-musculaire rare : sans signes annonciateurs, son diaphragme, son torse puis son cou sont subitement pris de vagues de spasmes, l’empêchant presque de parler et de respirer. Valium, Xanax, Vicodin… Aucun des traitements prescrits par les médecins n’a eu d’effets positifs sur lui. Au contraire. Presque constamment abruti par les médicaments, Chaz n’a conservé quasiment aucun souvenir de l’année de ses 15 ans. Quand un neurologue lui a recommandé d’essayer la marijuana sous forme de comprimés, l’adolescent, malgré ses a priori et ceux de ses parents, n’avait plus grandchose à perdre. Le remède s’est avéré, selon ses propres termes et à sa grande surprise, “miraculeux”, parvenant à calmer ses attaques sans pour autant l’abrutir.

Chaz fait partie des 45 mineurs autorisés par l’Etat du Colorado à consommer de la marijuana pour raisons médicales. Au total, plus de 88 000 personnes se sont vu accorder une red card, le sésame permettant d’accéder dans cet Etat du centre-ouest américain aux dispensaires délivrant du cannabis sous différentes formes. C’est au début des années 2000 que son usage thérapeutique y a été légalisé, faisant du Colorado l’un des fers de lance de la cause verte… et l’un des territoires-tests pour un green businessen plein développement, représentant une manne potentielle de plusieurs milliards de dollars. National Geographic a choisi d’aborder cette industrie en plein boom sous la forme d’un documentaire en 10 épisodes, filmés dans plusieurs villes du Colorado. Dans l’épisode diff usé ce soir, la caméra suit également les responsables d’un dispensaire, une “cultivatrice”, le déroulement de la Medical Cannabis Cup organisée par le magazine “High Times” et l’opération menée par une équipe de policiers.

Le film met en lumière toute l’ambiguïté de ce nouveau business. Par exemple, si l’Etat autorise l’usage thérapeutique du cannabis et la possession de six plants au domicile des détenteurs de la red card, les autorités fédérales, elles, considèrent toujours la possession de marijuana comme un délit, plaçant les forces policières dans une situation inconfortable. "La marijuana est un produit totalement diff érent des autres produits ayant fait l’objet de réglementations dans ce pays. […] La ligne entre ce qui est légal et ce qui ne l’est pas est très floue. D’un côté, on nous dit ‘Laissez-les tranquilles!’, et de l’autre ‘Mettez un terme à tout ça!’’, résume le sergent Jim Gerhardt, de la North Metro Task Force.

Un grand écart que notent également, à un autre niveau, les responsables de dispensaires lorsqu’ils observent d’un oeil méfiant un événement comme la Medical Cannabis Cup faisant la promotion de la marijuana à grand renfort d’attractions, de concours et de miss quand eux souhaiteraient mettre en avant l’aspect réellement thérapeutique du produit. Le documentaire soulève bien l’hypocrisie sur laquelle se fonde cette nouvelle industrie. Car s’il est prouvé que le cannabis a des effets bénéfiques pour les gens souffrant de pertes d’appétit, de maux de dos, de nausées ou de douleurs liées à un cancer, la marijuana reste pour beaucoup un produit purement récréatif et/ou lucratif. L’argument médical n’ayant alors valeur que de prétexte. Ou d’écran de fumée.

Cannabis Medical : IACM-Bulletin du 19 Mai 2012

cannabis medicine International Association for Cannabis as Medicine


Etats-Unis: le Connecticut sera le 17ème État des Etats-Unis à légaliser l’usage médical du cannabis

Le 5 mai, le sénat du Connecticut a voté un projet de loi qui autorise le cannabis dans le cadre d’un usage médical. Le Connecticut rejoint ainsi le groupe des 16 États, ainsi que Washington DC qui a voté dernièrement une telle législation. La mesure a été adoptée par 21 voix contre 13. Les députés avaient déjà adopté cette mesure. Le Gouverneur Dannel P. Malloy, favorable à cette mesure, doit encore la ratifier pour qu’elle fasse loi.
Cette loi écarte les dispositions très critiquées que s’est donnée la Californie qui a mis en place un système très complexe de culture, d’approvisionnement et d’autorisations. Elle ne requiert qu’une ordonnance médicale. Des dispensaires, dont au moins un des membres est pharmacien, pourront distribuer, sous ses différentes formes, du cannabis aux patients autorisés. La législation précise aussi les pathologies traitables et établit la mise en place d’un registre d’enregistrement des patients et du personnel soignant. Elle limitera la culture aux seuls cultivateurs détenteurs d’un permis.
Pour plus d’information :
-hosted.ap.org/dynamic/stories/U/US_MEDICAL_MARIJUANA?SITE=AP&SECTION=HOME&TEMPLATE=DEFAULT
-hosted.ap.org/dynamic/stories/U/US_MEDICAL_MARIJUANA_CONNECTICUT?SITE=AP&SECTION=HOME&TEMPLATE=DEFAULT
(Source : Associated Press du 5 mai 2012)

Etats-Unis: le Président Barack Obama explique sa politique dans les États où le cannabis à usage médical est légalisé

Dans un contexte de répression de plus en plus plus sévère visant les cultivateurs de cannabis, le Président Barack Obama a eu à répondre, dans une entrevue récente accordée à des journalistes de Rolling Stone, à des questions pointant l’incohérence entre les mesures promises pendant la campagne présidentielle de 2008, et les actions de l’administration au pouvoir. « Je ne vais pas utiliser les ressources du Département de la Justice pour essayer de circonvenir les lois fédérales, » avait indiqué Obama, en 2008. Or, le Ministre de la Justice Éric Holder a annoncé en 2010 que les autorités fédérales continueraient à poursuivre les citoyens en possession de cannabis à usage médical, et ce malgré le statut légal de celui-ci dans certains États. L’administration a depuis entamé une répression plus sévère que celle de l’administration de Bush, avec plus de 100 interventions de police en Californie, au Colorado et dans d’autres dispensaires de cannabis d’autres États où l’usage médical du cannabis est autorisé.

En s’entretenant avec les journalistes de Rolling Stone, le Président a essayé d’expliquer sa position première, et a indiqué que la pression récente visant les dispensaires et les fournisseurs était cohérente avec ce qu’il avait recommandé. « Ce que j’ai précisément dit est que nous n’allions pas poursuivre prioritairement les personnes qui consomment de la marijuana dans le cadre d’un traitement médical. Mais je ne me suis jamais engagé à donner carte blanche aux producteurs et aux distributeurs de grande taille, et la raison en est simplement que la loi fédérale l’interdit. » Le Président a poursuivi en disant : « Je ne peux annuler une loi votée par le Congrès ni demander au Département de la Justice d’ignorer complètement une loi existante. Ce que je peux faire est de leur dire d’user de leur pouvoir d’appréciation et d’utiliser leurs moyens pour poursuivre les cas qui véritablement causent un problème de sécurité pour la population. C’est pourquoi il n’y a eu aucune poursuite à l’encontre des personnes qui utilisent le cannabis à des fins médicales. » 

Les législateurs de cinq États qui ont légalisé l’usage médical du cannabis ont récemment écrit une lettre au Président Obama afin de lui demander de clarifier sa position sur cette contradiction supposée, et demander que le gouvernement fédéral n’interfère plus avec leur pouvoir de contrôler et de réguler la culture et la distribution du cannabis médicinal. Le 2 mai, Nancy Pelosi, leader minoritaire de la chambre des députés, a émis une déclaration contre l’interférence de l’administration d’Obama en matière de loi sur le cannabis médicinal. « J’ai de sérieuses raisons de me préoccuper des récentes actions du gouvernement fédéral qui menacent l’accès à la marijuana médicale prescrite et destinée à soulager les douleurs des patients, en Californie, » a-t-elle indiqué. Ces interventions sapent une règle établie selon laquelle le gouvernement fédéral ne poursuivrait pas les individus dont les actions d’approvisionnement de la marijuana médicinale sont légales au regard de la loi de l’État. »

Pour plus d’information :
(Sources : Huffington Post du 25 avril et 3 mai 2012)

En bref

Hollande: la Cour confirme l’interdiction d’accès aux coffee-shops par les étrangers
Une loi controversée qui proposait l’interdiction de l’accès aux coffee-shops aux touristes étrangers, s’y rendant afin d’acheter de la marijuana, a été confirmée par une cour hollandaise. La loi s’applique aux étrangers qui se rendent dans le pays afin d’y acheter du cannabis. Cette loi est entrée en vigueur le 1er mai dans trois provinces du sud et devrait s’étendre au reste du pays à partir de l’an prochain. Les coffee-shops ne peuvent vendre du cannabis qu’à leurs seuls membres enregistrés. Seuls la population locale et les étrangers résidents pourront s’inscrire, et chaque coffee-shop ne pourra compter au maximum que deux mille membres. (Source : Reuters du 27 avril 2012)
Science/Animal: le CBD contribue à atténuer les mauvais souvenirs 
Le CBD atténue le souvenir chez des rats à qui l’on a fait subir un évènement perturbant. Les résultats de cette recherche montrent que, dans le contexte d’une peur induite, le CBD atténue le souvenirs des évènements alarmants récents ou plus anciens. L’effet est provoqué par un soulagement de longue durée. L’effet du CBD est lié à la réactivation de la mémoire. (Source : Stern CA, et coll. Neuropsychopharmacology. 2 mai 2012. [in press])
Science/Animal: le CBD réduit l’appétit
Le cannabinol CBN a induit, par l’intermédiaire du récepteur CB1, une augmentation de l’appétit chez des rats, alors que le CBD (cannabidiol) a réduit significativement la consommation totale de nourriture sur la période de test. L’administration de CBG (cannabigérol) n’a pas amené de changement du comportement alimentaire. School of Pharmacy, University of Reading, Whiteknights, Reading, Berkshire, Royaume-Uni. (Source : Farrimond JA, et coll. Psychopharmacology (Berl). 28 avril 2012. [in press])
Science/Homme: faible concentration de récepteurs CB1 chez les femmes atteintes de troubles de l’alimentation et de comportements auto-destructeurs
La concentration de récepteurs CB1a été analysée chez les femmes atteintes d‘anorexie ou de boulimie. Neuf patientes atteintes de ces troubles, et qui avaient tendance à se lacérer les poignets (automutilation), ont été comparées à 34 autres patientes atteintes de ces troubles sans manies d’automutilation, ainsi qu’à 26 sujets sains. Les patientes avec automutilation ont présenté des niveaux de récepteur CB1 significativement plus bas que les deux autres groupes. Medical School of Hannover and University of Frankfurt, Allemagne. (Source : Schroeder M, et coll. Psychoneuroendocrinology. 27 avril 2012. [in press])
Science/Homme: modification des interactions fonctionnelles de certaines régions du cerveau chez des consommateurs réguliers de cannabis
Il a été remarqué une augmentation des interactions fonctionnelles entre le cortex préfrontal et le cortex occipitopariétal chez les consommateurs réguliers de cannabis par rapport aux non-consommateurs. Lors d’un test de performance cognitive, aucune différence n’a été notée entre les deux groupes. Les chercheurs ont écrit : « que ces changements pourraient avoir un rôle compensatoire dans l’atténuation des déficiences liées au cannabis lors du contrôle cognitif. » Department of Psychiatry, Melbourne Neuropsychiatry Centre, University of Melbourne and Melbourne Health, Melbourne, VIC, Australie. (Source : Harding IH, et coll. Neuropsychopharmacology. 25 avril 2012. [in press])
Science/Animal: un composé de la plante kava kava active les récepteurs CB1
Le yangonin, un composé de la plante kawa kawa, se lie aux récepteurs CB1. Les chercheurs ont indiqué : « l’affinité du yangonin aux récepteurs CB1 suggère que le système endocannabinoïde pourrait contribuer à la psychopharmacologie humaine complexe liée à la boisson traditionnelle kawa et des préparations anxiolytiques à base de cette plante. » ." Endocannabinoid Research Group, Institute of Biomolecular Chemistry, Consiglio Nazionale delle Ricerche, Italie. (Source : Ligresti A, et coll. Pharmacol Res. 14 avril 2012. [in press])
Science/Animal: les récepteurs CB2 sont impliqués dans les inflammations allergiques
Les souris dépourvues de récepteurs CB2 ont présenté une inflammation allergique moindre que les souris normales. Les études ont été réalisées sur trois modèles différents d’affections allergiques cutanées. L’œdème de l’oreille chez les souris sans récepteurs CB2 a aussi diminué. Pharmaceutical Frontier Research Laboratories, Central Pharmaceutical Research Institute, Yokohama, Japon. (Source : Mimura T, et coll. Life Sci.14 avril 2012. [in press])
Science/Animal: le CBD a des effets anti-épileptiques
Le CBD (cannabidiol) a montré des effets anti épileptiques sur des modèles animaux présentant des crises d’épilepsie. Dans le modèle pilocarpine, le CBD a réduit de manière significative le pourcentage d’animaux sujets à des crises sévères. Dans le modèle pénicilline, le CBD a significativement réduit le pourcentage de mortalité dû aux crises. Le CBD a aussi réduit le pourcentage d’animaux atteints de crises tonico-cloniques. School of Pharmacy, University of Reading, Whiteknights, Reading RG6 6AJ, Royaume-Uni; School of Psychology, University of Reading, Whiteknights, Royaume-Uni. (Source : Jones NA, et coll. Seizure. 18 avril 2012. [in press])

Commerce des drogues douces en Europe: à qui le tour?

Par : JOLPRESSE

L’interdiction de fumer pour les étrangers aux Pays-Bas suscite de vives contestations. Les fumeurs ne comprennent pas la discrimination à leur égard alors que les pays frontaliers s’inquiètent d’un nouveau trafic illégal. L'Espagne et le Portugal pourraient devenir une porte de sortie.

Les fumeurs étrangers ne sont plus le bienvenue aux Pays-Bas / Flickr Arman_Zhenikeyev
Les tulipes sont toujours en fleur et le vent continue de souffler dans les ailes des moulins, cependant, une autre attraction typique des Pays-Bas semble être menacé. Depuis le 1er mai, la plupart des célèbres « coffee shops », les cafés proposant à leur clientèle l’opportunité de fumer du cannabis, ne sont plus autorisés à vendre de l’herbe aux touristes. Pour l’instant, l’interdiction s’applique uniquement dans les provinces situées tout le long de la frontière sud des Pays-Bas, prisées des touristes en provenance de Belgique, de France et d’Allemagne. Cette mesure devrait toutefois être étendue à la capitale Amsterdam et à l’ensemble du pays dès le début de l’année prochaine.

Une tradition ancienne

Fumer un « joint » dans un café a longtemps constitué une sorte de rite de passage pour les jeunes voyageurs venus d’Europe. Nombres d’entre eux n’accueillent pas la nouvelle avec enthousiasme. D’autres, plus pragmatiques, commencent déjà à chercher un nouveau refuge européen pour s’adonner aux drogues douces.
« Cela crée une vraie opportunité pour des villes comme Brighton et Hove [au sud de l’Angleterre, ndlr]. Devenir une destination « libérale » pour remplacer Amsterdam pourrait booster le nombre de touristes » déclare dans son blog Ben Duncan, un conseiller municipal du sud de la côte anglaise. « Pensez aux millions de livres que pourrait gagner nos magasins et hôtels si tous ces touristes refoulés d’Amsterdam par les Conservateurs néerlandais décidaient de dépenser leur argent chez nous » ajoute le politicien du Parti Vert.

Afin de pouvoir fumer, les néerlandais devront posseder un laissez passer attestant qu'ils vivent aux Pays-Bas / Flickr abariltur

Le cannabis pour lutter contre la crise 

Pour le moment, la Grande Bretagne possède les lois les plus sévères d’Europe à l’égard des fumeurs de cannabis. Une simple possession pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison, bien que dans la pratique, seuls les récidivistes s’exposent à des poursuites.
L’Espagne et le Portugal sont des candidats bien plus susceptibles d’attirer les amateurs d’« herbes ». Les deux pays ont en effet une approche libérale, car ils considèrent la possession de cannabis comme un délit mineur (voire toléré).
L'étonnant village de Rasquera
Un village espagnol voit même dans le cannabis une manière de combattre la crise économiqueRasquera, petite bourgade située dans le Nord-Est de la Catalogne, a abondé, par referendum le mois dernier, dans ce sens. Le village a ainsi alloué 17 hectares de terres publiques à l’Association Barcelonaise d’Usage Personnel de Cannabis. Ils espèrent ainsi que les récoltes soient lucratives, qu’elles permettent de rembourser la dette et créer des emplois. « Je n’ai aucun problème à ce que ma terre soit utilisée par le Conseil », affirme Eusebio Gil au quotidien El Mundo. « Jusqu'à ce que quelqu’un règle nos problèmes autrement, c’est un projet tout à fait légal. Nous sommes complètement engagé à ce sujet, et surtout en colère contre l’absence de tout futur dans ce village. »
Les autorités espagnoles étudient la légalité du projet de Rasquera. Cependant, en dépit de leurs approches laxistes concernant le cannabis, l’Espagne et le Portugal ne disposent pas de point de vente qui correspond aux coffee shop néerlandais. Bien que la possession personnelle soit dépénalisée, les consommateurs courent toutefois le risque de voir leur herbe confisquée et d’être sanctionnée par une amende.

Le village de Rasquera espère rembourser sa dette grace aux bénéfices de la vente de cannabis / Flickr alaricwanderer

Espagne et Portugal, nouvel Eldorado des fumeurs ?

Depuis dix ans, le Portugal applique une politique de tolérance concernant les petites transactions et la consommation privée. Pourtant, « cela n’a pas contribué au développement d’un tourisme de la drogue » explique Joep Oomen de la Coalition Européenne pour une Politique de la Drogue Juste et Efficace, qui demande des règles plus souples.
« En Espagne, ils tolèrent également les clubs de consommateurs qui produisent du cannabis pour un usage privée, mais ils ne sont pas ouverts aux touristes » ajoute-t-il lors d’un entretien téléphonique.
La consommation de drogues est largement exclue des règles de l’Union Européenne. Chaque nation est libre d’adopter le modèle qui lui convient. Une situation que certains considèrent comme un paradoxe, en l'absence de contrôles aux frontières au sein de l'UE.
La France, en particulier, se plaignait depuis longtemps de l’approche libérale néerlandaise, en affirmant qu’elle incitait les jeunes qui reviennent des Pays-Bas à transporter de la drogue sur eux.
Dans les années 1990, ce sujet a provoqué de sérieux remous entre les deux pays européens. Le président, Jacques Chirac à l’époque, avait menacé d’exclure les Pays-Bas de la zone UE en raison de « ce trafic ». Un rapport parlementaire avait utilisé le terme non équivoque de « Narco État » pour désigner le pays.

L'interdiction de vente aux étranger risque de developper le commerce illégal de cannabis / Flickr PeterJaime Esteban Rios madrid

Des craintes bien réelles

Les positions conservatrices adoptées par les Pays-Bas déclenchent désormais les craintes de pays voisins. Certains pensent que la fermeture des coffee shops pourrait développer le commerce illégal de cannabis au-delà même des frontières néerlandaises. « La nouvelle politique des Pays-Bas en matière de drogue aura des effets multiplicateurs dans notre pays » a déclaré Joelle Milquet, Premier ministre belge. « Cela pourrait inclure une augmentation des plantations de cannabis en Belgique, un bouleversement de la vente illégale ou encore un nombre plus important de rabatteurs cherchant des clients potentiels le long de nos routes ». 

Le choix de la clandestinité

Elle a également annoncé le renforcement des patrouilles anti-drogue belges afin de mieux coopérer avec leurs homologues néerlandais. Le nombre de plantations de cannabis découverts par la police en Belgique a augmenté de 35 à 666 en cinq ans depuis 2008. « Cela aura un grand impact sur les pays de la frontières, en Allemagne et en Belgique » ajoute Oomen« Maintenant que les cafés sont inaccessibles, il risque d’y avoir une augmentation considérable du marché illégal, et des petits vendeurs de rue à la fois en Hollande mais aussi dans les pays frontaliers. »
Même les fumeurs de cannabis néerlandais, qui ont pourtant encore accès aux coffee-shops s’ils s’inscrivent pour un « laissez-passer », ont indiqué qu’ils passeraient dans la clandestinité. Près de 60% d’entre eux ont affirmé qu’ils refusaient de s’inscrire quelque part pour fumer, et qu’ils chercheraient d’autres sources s’il le faut, rapporte l’Institut de Criminologie de l’Université d’Amsterdam.

Global Post /Adaptation Henri Lahera / JOL Press

Yannick Noah souhaite un vrais débat sur le cannabis

Yannick Noah prend davantage ses distances avec le nouveau président de la République au sujet du cannabis:
"Je suis pour un vrai débat", dit le chanteur.
"On attend toujours un vrai débat national sur ces questions. Je pense à nos gosses, aux enjeux de santé publique. Si on parle cannabis, parlons aussi du vrai problème, l'alcoolisme. J'aimerais entendre la gauche débattre de ce fléau. Sans oublier les antidépresseurs. Bref, toutes les addictions", ajoute celui qui doit publier fin mai un disque de reprises de Bob Marley.
Pendant la campagne, François Hollande a indiqué qu'il ne reprendrait pas la proposition, émise par le socialiste François Rebsamen, visant à transformer en contravention le délit de consommation de cannabis.

A sa sortie de prison, Bernard Rappaz espère «voyager et cultiver du chanvre»

Jugé mardi prochain, le célèbre militant valaisan encourt une nouvelle peine ferme. A 59 ans, il se dit serein. Interview
Bernard Rappaz, devenu végétarien en prison, pèse aujourd’hui 89 kilos. En pleine grève de la faim, son poids était descendu à 65 kilos. «Je vais bien», confie-t-il.
Bernard Rappaz, devenu végétarien en prison, pèse aujourd’hui 89 kilos. En pleine grève de la faim, son poids était descendu à 65 kilos. «Je vais bien», confie-t-il.
Image: Odile Meylan

«Libérez Rappaz», proclame son T-shirt noir. Le détenu le plus célèbre de Suisse savoure une bière sur une terrasse de Monthey (VS). Bernard Rappaz, qui purge une peine de 5 ans et 8 mois au pénitencier de Crêtelongue, profite d’un congé pour rendre visite à son avocat, Me Aba Neeman. Mardi, à Sion, le chanvrier valaisan fera face au Tribunal cantonal. Presque la routine: il doit répondre de violation grave de la loi sur les stupéfiants, de blanchiment et faux dans les titres. Entre 2002 et 2006, alors qu’il était en liberté provisoire, le militant avait vendu du haschisch et du chanvre pour plus de 1 million de francs.
L’affaire a déjà été jugée il y a un an. Le Tribunal de Martigny avait condamné le citoyen de Saxon à 12 mois supplémentaires de réclusion. Me Neeman, qui plaidait l’acquittement, a fait appel. Le ministère public, lui, avait requis 28 mois de détention à l’encontre de Rappaz. A trois jours du procès, l’accusé à l’improbable crinière grise se confie.
Comment allez-vous après vos grèves de la faim?
Bien. Du moment que je mange, je peux endurer beaucoup de choses. Je me mets dans la peau d’un moine, je pratique le bouddhisme. Et j’aide les autres prisonniers.
Vous les aidez à faire quoi?
A écrire des lettres, à chercher du boulot. Je leur donne aussi des conseils juridiques. On est une quarantaine à Crêtelongue, et il y a pas mal de va-et-vient. Et je me retrouve parmi mes voleurs! Une quinzaine de gars m’ont avoué avoir volé dans mes champs, à l’époque… (Rires.)
Moralement, vous vous sentez comment?
Je me réjouis de voir le bout du tunnel. Le 18 juillet, d’après mes calculs, j’aurai accompli la moitié de ma peine. J’aurai donc droit à un régime de semi-liberté. Je pourrai travailler à l’extérieur pendant la semaine, tout en dormant en prison. Je vais essayer de bosser dans l’agriculture biologique.
Pour l’instant, comment se passent vos journées?
J’aurais pu travailler au domaine agricole de la prison, vu mes compétences. Mais ils ont préféré me mettre à la buanderie. Il y a du boulot! J’ai enfin appris à plier le linge…
Vous avez tenté d’améliorer les conditions de détention. Ça a marché?
Pour la nourriture, oui. On mangeait souvent mal. Des surgelés trop salés, presque pas de fruits, pas assez de salade. On a fait une pétition, et ils ont fait un effort. L’imam que j’ai réclamé pour mes camarades musulmans, par contre, on l’attend toujours.
Vous recevez toujours beaucoup de courrier?
Énormément. Dans ma cellule de 16 m2, une paroi est couverte de cartes postales. Les messages sont presque tous positifs. Une seule personne a pris la peine de m’écrire pour me critiquer. En répondant à tout le monde, je me suis fait de nouveaux amis.
Vous avez déjà eu quatre congés de 24 et 36 heures. Qu’avez-vous fait en sortant?
Comme je n’ai plus de maison, je suis allé voir ma fille.
Et ce week-end, pour votre première sortie de 48 heures?
J’ai envie d’aller pêcher à la mouche. Ça me manque beaucoup.
On vous fait passer des contrôles d’urine en rentrant. Pas d’inquiétude?
Non. Je ne consomme rien du tout. Après avoir fait neuf grèves de la faim, je me passe très bien de ma tisane de chanvre.
Avez-vous des regrets aujourd’hui?
Non. Vous savez, je suis un humaniste. Malgré ma formation d’œnologue, je ne me voyais pas faire du vin toute ma vie en sachant que l’alcool fait des milliers de morts chaque année. C’est une drogue dure, comme le tabac. Le chanvre est une drogue douce, qui n’a jamais tué personne. Si cela avait été dangereux, je n’aurais jamais mené ce combat. Aujourd’hui, l’actualité me donne raison. L’utilisation thérapeutique du chanvre est autorisée à certaines conditions. Et en Valais, on a désormais le droit de cultiver quatre plants sur son balcon!
Vous avez 59 ans. Comment envisagez-vous votre vie une fois votre peine purgée?
J’essaie de voir le côté positif des choses. Être privé de ferme, cela veut aussi dire ne plus avoir à lutter contre le gel, ne plus entretenir de machines… J’ai envie de voyager.
Mais de quoi allez-vous vivre?
Ma première source de revenus sera le livre que je termine. J’adore écrire. Il me reste juste à ajouter des anecdotes sur la vie en prison. Je songe aussi à organiser des sessions de jeûne collectif ou à ouvrir une ligne téléphonique payante pour les gens qui cherchent divers conseils.
Pourriez-vous vous remettre à cultiver du chanvre?
Oui, mais pour gagner ma vie cette fois. Moins en tant que militant. Les gens n’ont pas oublié mes variétés. Je maintiens des contacts.
Le Valais a tiré les leçons de votre cas dans son règlement sur les prisons. Plus question de contraindre un médecin à nourrir un prisonnier de force si le détenu a donné des directives précises…
Oui. Sur ce plan, on a gagné. C’est une victoire des droits humains.

«Je n’ai pas mauvaise conscience»
Comment voyez-vous votre nouveau procès?
Je serai face à un crucifix, jugé par des chrétiens alors que je ne le suis pas. Et puis, les juges sont nommés par des partis qui se sont tous exprimés à mon sujet…
Qu’allez vous dire au juge?
Oh, la justice valaisanne est expéditive. Tout sera réglé en trois heures. Ailleurs, ce procès durerait une semaine, ça me laisserait plus de temps pour m’expliquer. Mais j’utiliserai mon temps de parole pour défendre la cause du chanvre.
C’est toujours ce qui vous motive?
Plus que jamais. Il faut décriminaliser le chanvre, parce qu’il a d’immenses vertus thérapeutiques. Il peut aussi fournir de la cellulose pour fabriquer le papier, et c’est une alternative au soja et au coton.
Mais, selon la justice, vous avez blanchi des millions avec ce commerce.
Je vendais mes semences au plus gros producteur des Pays-Bas, en toute légalité, et on m’accuse d’avoir produit de fausses factures. L’instruction a été faite à charge. Ils ont refusé d’entendre les témoins que je voulais citer. Je vais revenir là-dessus mardi.
Pourrez-vous échapper à la peine supplémentaire qui vous attend si vous êtes reconnu coupable?
On n’a jamais vu le Tribunal cantonal désavouer un tribunal de district. Par contre, au Tribunal fédéral, j’ai mes chances.
Ces procès coûtent cher. Vous bénéficiez de l’assistance judiciaire, c’est donc le contribuable qui passe à la caisse. Ça ne vous gêne pas?
Pas du tout. Je n’ai plus rien depuis que mes 51 tonnes de chanvre ont été séquestrées à Chavalon. On m’a diabolisé et jeté en prison, avant de m’infliger une peine record en Suisse. On m’a mis les frais de séquestre sur le dos. C’est pour cela que j’ai perdu ma ferme. Alors non, je n’ai pas mauvaise conscience à ne plus devoir débourser un sou pour tenter de réparer cette injustice.
(24 heures)Source:24heure