Cannabis Médical : Casser la loi pour sauver des vies

Dans la plupart des pays, l'utilisation du chanvre est interdite même dans un but médical. L'automédication au cannabis a poussé un grand nombre de citoyens généralement respectueux des lois à entrer en conflit avec le système légal.

Savages : Lutte entre hippies et cartels

Dans Savages, le cinéaste américain Oliver Stone met en scène le combat implacable mais encore «hypothétique» entre des néo-hippies californiens et un cartel de la drogue mexicain cherchant à s’implanter de l’autre côté de la frontière.

INTERVIEW DE JORGE CERVANTES, LE GOUROU MONDIAL DU CANNABIS

Soft Secrets interview Jorge Cervantes, un des grands experts mondiaux du cannabis et collaborateur de Soft Secrets.

Cannabis : les bons plants du Colorado

Depuis 2000, cet Etat américain a légalisé l'usage médical du cannabis. De la culture des fleurs au commerce des produits dérivés, les business se multiplient. Une économie très profitable, y compris pour les finances locales.

La France accro à la prohibition

Publication en juin dernier à New York du rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy) signé par une kyrielle de personnalités de stature mondiale qui constatent l'échec de la guerre à la drogue...

Pas de clémence pour le «vieux dealer»

Shit . Christian Vannier, sexagénaire et ancien patron d’un «cannabistrot», n’échappera pas à la prison.

Il s’est arrangé pour que des copains lui gardent ses poules et ses chevaux. Il a fait ses foins. Il a pas mal de choses à régler parce que, explique-t-il, «jeudi, c’est la taule». Ce n’est pas la première fois que ce néorural des Cévennes, consommateur, défenseur et longtemps revendeur de cannabis, part faire un séjour entre quatre murs. Il s’en était jusqu’ici acquitté avec la foi du militant. Mais, cette fois-ci, le «vieux dealer», comme il se surnomme lui-même bien peu prudemment, a du mal à accepter d’y retourner. Alors que la question d’une forme de légalisation du cannabis est posée par certains (rares) élus, Christian Vannier, 64 ans, doit purger une peine de deux ans de prison ferme prononcée en 2009 par le tribunal de Mende (Lozère).

Les faits - consommation et trafic de stupéfiants - remontaient à 2003, époque où il tenait à Florac un «cannabistrot», l’équivalent d’un coffee-shop hollandais. Christian Vannier y vendait tranquillement et totalement illégalement herbe et shit, à fumer sur place, en refaisant le monde et le code pénal. Jusqu’au jour où les gendarmes ont décidé de fermer l’estaminet.

Poules. Au procès de Christian Vannier, en 2009, la justice avait considéré que le sexagénaire pouvait bénéficier d’un aménagement de peine. D’autant qu’il avait déjà effectué six mois de détention provisoire au moment de son arrestation en 2003. Le juge n’avait donc pas ordonné son placement sous mandat de dépôt. Christian Vannier était retourné à ses poules, ses foins (légaux) et ses chevaux dans sa«cabaravane» cévenole. Où, insiste-il, il n’a pas revendu un gramme«depuis 2007», et clame son statut de «retraité».

Quand il a été convoqué par une juge d’application des peines pour étudier sa situation au mois de mai, il pensait que son affaire allait se régler avec un bracelet électronique, la semi-liberté (prison la nuit, liberté le jour) étant difficilement aménageable au fin fond des Cévennes. Avant son audition, une responsable du Spip (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) et des surveillants de la maison d’arrêt de Mende sont venus dans la «cabaravane» vérifier s’il était possible d’y faire fonctionner un émetteur-décodeur pour un bracelet. Vannier pensait l’affaire réglée. «Je suis allé voir la juge peinard», raconte-il.

Un peu trop peinard visiblement pour la magistrate en charge de l’application des peines à Mende qui, après l’avoir entendu plaider en son cabinet les vertus de la fumette, a refusé le bracelet électronique et ordonné illico son placement en détention. La lecture du procès-verbal laisse peu de doute sur le fait que la juge ait moyennement goûté le discours pro-légalisation du baba des Cévennes. «Le condamné n’est absolument pas dans la remise en question de son mode de fonctionnement, dénonce-t-elle. Il prône même la consommation raisonnée de stupéfiants tout en exposant une certaine éthique en ce qui concerne la revente […].Son addiction à la drogue présente un danger réel pour la société dans la mesure où il commet régulièrement des infractions à la législation sur les stupéfiants et qu’il participe par son comportement à la banalisation et à la diffusion des produits stupéfiants dans la société.»

Comité de soutien. Ces motivations font bondir Me Sylvain Cormier, l’avocat de Christian Vannier. «Il respecte le droit, il ne commet plus de délit, il a peur de la sanction, c’est là l’essentiel. On ne peut pas lui demander de renoncer à ses convictions et en faire un argument pour lui refuser son aménagement de peine, explique l’avocat, faisant le parallèle avec les faucheurs d’OGM. On peut exiger d’eux qu’ils arrêtent de détruire des parcelles, mais pas qu’ils approuvent les OGM.»

A Florac, «où les fumeurs sont quand même assez nombreux» et «les Cévenols très tolérants», explique Christian Vannier, un comité de soutien s’est monté. Une pétition circule. Le futur prisonnier a fait appel de la décision de la juge. Mais cet appel n’étant pas suspensif, il quittera jeudi matin sa «cabaravane» pour la cabane tout court.

[Source:Liberation]

Un rapport relance la polémique sur la dépénalisation et les salles de shoot

PARIS — La fin de non-recevoir opposée par un récent rapport parlementaire à la dépénalisation du cannabis et aux salles d'injection supervisées scandalise les partisans d'un débat sur ces sujets controversés, qui y voient un document "à charge", dans la ligne du gouvernement.

Selon ce pré-rapport parlementaire d'information sur les toxicomanies, à paraître mercredi, et dont l'AFP a obtenu des extraits, la dépénalisation de l'usage du cannabis constitue "une impasse éthique et juridique" et les salles de consommation de drogue une "option hasardeuse".

Ces conclusions, tirées au terme de dizaines d'auditions menées depuis janvier, rejoignent les positions officielles du gouvernement.

Concernant le cannabis, "il faut lutter contre la drogue et ce n'est pas en facilitant l'accès que l'on réduira la consommation", avait résumé mardi dernier le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.

Une réponse sans appel au débat récemment relancé par un groupe de travail de députés de gauche, présidé par l'ancien ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, qui a préconisé mi-juin une "légalisation contrôlée du cannabis".

"Ce pré-rapport nous choque et nous déçoit", a réagi Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction qui rassemble des professionnels de la santé, de l'éducation et de la prévention.

"On pouvait espérer non pas une réponse positive sur la dépénalisation", à laquelle près de six Français sur dix (58%) restent opposés selon un récent sondage, "mais une réflexion sur la façon de faire évoluer l'interdit pénal, qui n'a pas rempli son rôle", souligne-t-il, en assurant que "les niveaux d'usage (de drogue) progressent".

Même déception chez les partisans des salles de consommation de drogues, une expérimentation rejetée par les rapporteurs de la mission parlementaire, qui proposent plutôt de "recourir davantage à des +maraudes+ de contact" pour "intervenir auprès des toxicomanes les plus vulnérables et précaires".

"C'est un document à charge qui ne se préoccupe que de défendre la position gouvernementale", déplore Pierre Chappard, porte-parole du Réseau français de réduction des risques, en dénonçant "approximations" et "mauvaise foi".

"Il existe déjà des +maraudes+ et cela n'a pas résolu les problèmes", souligne-t-il, en rappelant que ce sont d'ailleurs les équipes au contact des usagers dans la rue qui ont réclamé la création de salles d'injection.

En outre, poursuit-il, "le rapport fait le constat que tout va mal, que la toxicomanie s'installe en France. Pour autant, le seul chapitre sur la réduction des risques est celui sur les salles de consommation. Ils ne disent rien sur la réduction des risques en milieu festif, dans les banlieues, les campagnes..."

La veille, le député PS de Paris, Jean-Marie Le Guen, membre de cette mission d'information parlementaire, avait le premier critiqué ce pré-rapport rédigé "sans délibération" par "deux rapporteurs de la majorité".

Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (Mildt), n'a pas souhaité commenter le document avant sa publication officielle.

Pays-Bas: la réforme des coffee shops jugée par leur inventeur

Wernard Bruining n’est ni une vedette ni un millionaire, et pourtant, l’une de ses inventions est connue du monde entier et génère encore aujourd’hui des fortunes: c’est en effet lui qui, en 1973, a ouvert le premier coffee shop d’Amsterdam, le Mellow Yellow. Au début des années 80, c’est encore lui qui ouvre le premier grow shop des Pays-Bas, ces boutiques spécialisées dans la culture intensive d’herbe qui ont fleuri dans toute l’Europe (pour en savoir plus, lire le portrait que j’avais fait de lui pour Libé en 2004).

Un incendie et une faillite plus tard, il travaille aujourd’hui pour Mediweed afin de mettre au point des protocoles de cannabis thérapeutique qui ne font pas planer les patients.

Le mois dernier, le gouvernement néerlandais a rendu publiques ses propositions pour limiter les nuisances liées au « narcotourisme ». Entre la fin de cette année et début 2012, les fameux coffee shops deviendraient des clubs privés accessibles aux seuls citoyens ou résidents néerlandais. Pour y accéder, ces derniers devront être majeurs et prendre une carte de membre valable un an. Le gouvernement souhaite également limiter le nombre total de coffee shops. Si Wernard Bruining défend depuis longtemps l’idée de « cannabis clubs » réservés aux membres, il explique aux Inrocks pourquoi la formule proposée par le gouvernement ne lui paraît pas la bonne.

Quelle a été votre réaction en apprenant les projets du gouvernement concernant les coffee shops?

Il ne s’agit encore que d’idées, pas de lois. Et il y a des chances que ce système de « passes cannabis » pour bannir les étrangers n’ait jamais force de loi. C’est compliqué juridiquement: ça voudrait dire que l’Etat oblige des hommes d’affaires, des citoyens, à délivrer des passes permettant d’acheter quelque chose qui reste illégal… [le cannabis n'est que toléré aux Pays-Bas, ndlr]

De plus, il y a des chances qu’ils réalisent que ce système est inutile. Pour arriver au même résultat, il suffit de limiter le nombre de membres que peut avoir un « cannabis club », peu importe leur nationalité. Ça pourrait constituer une porte de sorties pour des municipalités comme Amsterdam qui ne veulent aucune restriction. Elles pourraient mettre en place des clubs avec des cartes de membres provisoires. Car lorsqu’un étranger dort dans un hôtel, dans un sens il réside aux Pays-Bas. Ce n’est pas comme un narcotouriste qui prend sa voiture, va dans le coffee shop le plus près de la frontière et repart. Là c’est de l’exportation.

Je pense qu’à terme, nous aurons effectivement des cannabis clubs réservés aux seuls membres, mais dont les étrangers pourront faire partie, pour quelques semaines par exemple.

Est-ce que les propriétaires de coffee shops sont inquiets?

Pas du tout. Ils pensent que rien ne va se passer. Ce n’est pas très réaliste, mais bon… Et si ça arrivait quand même, ils arrêteront, c’est tout. Il y en a qui sont déjà millionnaires parmi eux. Enfin, pour des institutions comme le Bulldog [la plus célèbre chaîne de coffee shops des Pays-Bas, ndlr], ils ne tirent que 15 à 20% de leurs revenus du cannabis. L’essentiel vient de la bière, des alcools forts, des souvenirs vendus aux touristes…

Vous-même, vous avez peur de voir disparaître votre invention?

Dans les derniers temps du Mellow Yellow, c’était devenu un club réservé aux membres. Et Positronics [son grow shop, ndlr] fonctionnait aussi comme un club, avec 4000 membres. J’ai toujours défendu ce système de clubs, car lorsque vous êtes derrière une porte fermée, vous pouvez faire ce que vous voulez.

Personnellement, je ne suis pas vraiment favorable aux coffee shops totalement ouverts au public. Si seulement 5% de la population est intéressée par ce que vous faites, pourquoi dire aux 95% restant: « Hey, on vend de l’herbe et du hasch ici, entrez donc. » C’est de la provocation.

En 2008 j’ai donc suggéré que les coffee shops deviennent tous des clubs. Je suis allé voir des maires, dont certains ont finalement adopté cette idée. Parce que faute de solution, ils allaient devoir purement et simplement fermer les coffee shops.

Vous évoquez là les nuisances liées aux narcotouristes, dont on parle beaucoup en France. S’agit-il d’un débat important aux Pays-Bas?

A Amsterdam, ce n’est pas un problème. Mais il est vrai que ça peut l’être dans les villes le long des frontières belge et allemande. Là-bas, il y a des milliers et des milliers de « drug tourists » qui passent la frontière juste pour acheter et ramener chez eux.

Dans ces régions, on installe désormais les coffee shops hors des villes, comme à Venlo. Il y a six ou sept ans, de jeunes Marocains y ouvraient votre porte de voiture en centre-ville pour vous demander ce que vous vouliez: « Vert, marron, blanche, champignons… » Il y avait aussi beaucoup de boutiques dans le centre ville qui vendaient tout un tas de produits.

Finalement, ils ont ouvert un coffee shop dans un ancien resto routier, à la frontière. Il y en a maintenant deux. Et ils sont tellement fréquentés que parfois leur propre personnel doit réguler la circulation. Mais à l’intérieur de la ville, il n’y a plus de problèmes.

Avec ces mesures, les touristes ne risquent-ils pas de fuir le pays?

Certains le redoutent à Amsterdam, raison pour laquelle le maire est opposé à ces restrictions. De manière générale, il n’y a qu’une faible majorité au Parlement pour défendre ces réformes. L’opposition ne veut pas tuer la poule aux oeufs d’or. Et la plupart des maires sont contre parce qu’ils ont peur du retour des dealers de rue.

En France, cette réforme a relancé le débat sur la tolérance néerlandaise, qui est vue comme un échec.

Il faut rappeler que moins de personnes fument aux Pays-Bas qu’en France!

D’un point de vue plus international, comment jugez-vous les évolutions actuelles concernant le cannabis?

Pour comprendre ce qui va arriver sur la « scène mondiale du cannabis » il faut regarder vers l’Amérique ou encore vers l’Espagne. Aux Etats-Unis, 16 Etats ont légalisé le cannabis thérapeutique et il y a des milliers de marijuana clubs, qui sont finalement des équivalents de nos coffee shops. Et l’Espagne ouvre des « Cannabis social clubs ». Les choses changent. Lorsque Obama sera réélu, un pas sera sûrement franchi vers une régulation du marché du cannabis thérapeutique.

Mais cela ne concerne que le cannabis thérapeutique…

Oui mais le cannabis thérapeutique aux Etats-Unis est une sorte de couverture. Vous pouvez acheter jusqu’à 30 grammes par jour. Ces gens rentrent chez eux et vendent le reste à leurs amis, leurs voisins, leurs grand-parents ou je ne sais qui. Puis ils reviennent en acheter…

Recueilli par Arnaud Aubron

[Source:LesInrock]

Dépénalisation du cannabis. Avis croisés à Brest

À l'heure où l'éternel débat sur la dépénalisation du cannabis va fatalement refaire surface par la grâce d'une élection, trois acteurs brestois du monde judiciaire apportent leurs éclairages et positions : un vice-procureur -Bastien Diacono, qui ouvre le feu- un avocat et le patron de la brigade des stups.

L'avis d'un avocat brestois, Me David Rajjou
La brigade des stups de Brest: "totalement contre"

Monsieur le procureur, mettons tout de suite les pieds dans le plat. Êtes-vous pour ou contre l'idée de dépénaliser l'usage du cannabis?
D'abord, je ne juge pas la loi que j'applique. Ce n'est pas ma fonction et au ministère public, nous avons cette obligation de réserve. Ce que je peux juger ce sont les conséquences pratiques de la consommation de cannabis sur le maintien de l'ordre public. Je pense, notamment, à la conduite automobile, qui est tout de suite altérée, après ne serait-ce qu'un joint.

Comme après l'absorption d'alcool, qui est légale...
Peut-être, mais il faut distinguer, pour l'alcool, l'usage et l'abus. On peut boire très modérément et conduire; on ne peut pas fumer un joint et conduire. Ce sont de faux parallèles, souvent entendus, qui sont préjudiciables à la lutte contre deux problèmes bien différents.

Est-ce que la conduite est le seul effet pervers du cannabis sur le fameux ordre public?
Non, bien sûr. Le cannabis est, àmon sens, un facteur d'isolement social qui coûte cher etgénère des besoins financiers que certains consommateurs nepeuvent assurer que par le vol ou, à leur tour, la revente de produits stupéfiants.



Justement, aux Pays-Bas, lavente est encadrée...

Attendez! Aux Pays-Bas, la vente encadrée n'a pas estompé le trafic. D'ailleurs, à ce que je sais, les Hollandais sont en train de faire machine arrière et vont interdire la vente de cannabis aux étrangers dans les coffee-shops, car elle crée des nuisances à la société hollandaise. Et puis, regardez: la législation sur le tabac n'a jamais empêché le trafic de cigarettes.

Donc, la loi française actuelle vous paraît adaptée?
Oui, parce qu'une prohibition relative me paraît impossible. Àl'extrême rigueur, on pourrait autoriser une possession réglementée mais elle serait difficilement applicable, car entraînant fatalement un surcroît de contrôle qui serait vécu comme une tracasserie supplémentaire pour les usagers.

Aujourd'hui, quelle est la réponse judiciaire apportée aux consommateurs de cannabis?
La règle veut que l'on donne une réponse pénale à chaque personne contrôlée. À Brest, jem'attache à ce que ce soit lecas. L'action publique permet une palette de réponses coercitives, qui vont du simple rappel à la loi au procès correctionnel, en passant par un stage de sensibilisation aux produits stupéfiants. Tout dépend de la gravité, du passé judiciaire et de la consommation occasionnelle ou régulière de la personne appréhendée. Ceci dit, on peut avertir doucement une fois, deux fois mais pas trois. Au bout de la troisième fois, même pour des possessions modestes, je renvoie en correctionnelle. L'usage de cannabis reste puni par la loi, jusqu'à un an d'emprisonnement. J'ajoute qu'il faut se départir del'image du pétard sympa façon baba cool. Aujourd'hui, les produits sont plus fortement dosés qu'il y a 20 ou 30 ans. Àmon sens, fumer régulièrement est, de nos jours, une forme d'hédonisme égoïste pour trouver seul des plaisirs que l'on ne trouve plus en communauté.

  • Propos recueillis par Steven Le Roy
[Source:letelegrame]

Divers: Jonathan Lambert en épouvantail pour sa dernière dans “On n'est pas couché”

Pour sa dernière séquence de l'invité surprise dans “On n'est pas couché” sur France 2, Jonathan Lambert s'est déguisé en épouvantail de champ de cannabis ! Une dernière séquence qui marque ses adieux à l'émission.


Cette semaine, le débat sur la dépénalisation du cannabis a pris une nouvelle tournure. Après la France, c'est au tour des Etats-Unis d'ouvrir le débat. Pour se faire un avis sur la question, Laurent Ruquier a reçu une personne qui est au coeur du sujet, puisque son invité surprise a travaillé dans un champ de cannabis en tant qu'épouvantail ! Regardez le dernier sktech de Jonathan Lambert dans “On n'est pas couché”.

[Source:coulisses-tv]

"Le cannabis doit être traité par l'Etat"

Dépénaliser, pour dépénaliser ne rime à rien. Le cannabis doit être traité comme tout produit consommé régulièrement par une masse critique de Français.
Le cannabis agit par son principe actif (comme l'éthanol pour l'alcool ou la nicotine pour le tabac) et selon sa culture (soleil, humidité, terrain) le taux du principe actif varie. Les effets qu'ils soient positifs ou négatifs sont dose-dépendants (plus le taux du principe actif augmente plus ces effets sont puissants) et la dépendance au cannabis est également dose-dépendant (plus on en consomme, plus on devient dépendant avec un état de manque, exactement comme l'alcool).
Actuellement, les consommateurs achètent un produit illégal mais surtout dont ils ne connaissent ni la provenance ni surtout la quantité de principe actif contenu dans leur achat.
C'est pourquoi le cannabis doit être traité par l'Etat avec la création d'une RFC (Régie Française du Cannabis) qui doit avoir pour charge la mise en culture du cannabis, la récolte du cannabis, sa préparation avec titrage du produit actif et, enfin, sa vente réglementée avec, éventuellement, un registre des clients pour limiter la quantité consommée.
Le reste n'est que le combat de la prohibition puritaine qui ne mène (l'histoire l'a montré) qu'à la corruption, qu'à un marché illégal, qu'à un produit frelaté, qu'à la violence.
Docteur Philippe Piazza, Bordeaux (33)

Des élus américains veulent un projet de légalisation du cannabis

AFP | 23.06.2011 | 14:39

Des élus du Congrès américain ont annoncé mercredi leur intention de présenter un projet de loi qui légaliserait le cannabis et permettrait à chaque Etat de légiférer sur son utilisation, dans ce qui constitue la première initiative de ce type dans l’histoire du pays.

"La législation limiterait le rôle du gouvernement fédéral en matière de réglementation du cannabis et permettrait aux citoyens de cultiver, utiliser et vendre du cannabis de manière légale", expliquent dans un communiqué les représentants démocrate Barney Frank et républicain Ron Paul.

Elle "mettrait fin au conflit entre Etats et gouvernement fédéral sur la politique à suivre concernant le cannabis", assurent les deux principaux auteurs du projet de loi.

Seize des 50 Etats américains, ainsi que la capitale, Washington, ont légalisé au cours des dernières années la consommation du cannabis, mais uniquement à des fins médicales.

Les électeurs californiens avaient largement rejeté l’année dernière la légalisation complète de la consommation, de la culture et du commerce du cannabis, qui aurait créé un conflit avec les autorités fédérales.

Cependant, dans au moins une demi-douzaine d’autres Etats, le débat sur la légalisation du cannabis se poursuit.

Au début du mois, une kyrielle de personnalités, parmi lesquelles d’anciens présidents latino-américains, avaient estimé dans un rapport que le combat mondial contre la drogue avait "échoué" et que le seul recours étais désormais la dépénalisation du cannabis.

Selon des données de l’ONU, la consommation d’opiacés a augmenté de 35,5% entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27% et celle de cannabis de 8,5%.

[Source:24minutes.ch]

ÇA VOUS REGARDE : Fumer un joint : Un Droit ou un délit ? ?


Fumer un joint: un droit ou un délit ? par LCP

Le débat d’actualité interactif

Daniel Vaillant, député socialiste de Paris, a remis mercredi dernier un rapport à ses collègues socialistes de l’Assemblée nationale, préconisant la « légalisation du cannabis ». Un idée qui a pourtant bien du mal à passer à gauche comme à droite. Le débat sur la dépénalisation de cette drogue n’est pas récent mais peine à converger vers un projet législatif.

D’un bout à l’autre de la gauche de l’hémicycle, la question est loin de faire l’unanimité. Daniel Vaillant prône la légalisation pendant que Manuel Valls, député-maire socialiste d’Evry, s’y oppose fermement. Pour lui, la mesure « va à l’encontre de ses valeurs », ajoutant même : « Quand on est de gauche, épris de liberté, on ne peut pas accepter l’idée de légaliser quelque chose qui crée de la dépendance. La drogue crée de la dépendance ».

A droite en revanche, c’est l’harmonie du NON. Quand Bernard Accoyer, président de l’UMP annonce que la légalisation du cannabis serait une « folie sur le plan de la santé publique », Xavier Bertrand, ministre de la santé rajoute qu’il « croit à la place de l’interdit » et Eric Raoult, député UMP renchérit par une pétition intitulée : « Douce ou pas douce, la drogue, c’est dure ! Dépénaliser pour moi, c’est NON ! ».

En 2005, près de 4 millions de personnes avaient consommé un joint au moins une fois dans l’année. Un peu plus d’un million de personnes seraient des consommateurs réguliers. La consommation de cannabis constitue-t-elle un réel danger pour la santé ? Comment classifier sa dangerosité par rapport à l’alcool ou au tabac ? Légaliser sa vente impliquerait-il une baisse effective des trafics ? Arnaud Ardoin et ses invités répondront à toutes ces questions ce soir, dans Ca Vous Regarde.

Invités :
+Bruno Beschizza, secrétaire nationale de l’UMP en charge de la sécurité
+Stéphane Gatignon, maire Europe Ecologie Les Verts de Sevran
+Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue
+Fabrice Olivet, fondateur d’ASUD (Association des usagers de la drogue)

[Source:LCP.fr]

La consommation de cannabis serait décriminalisée de facto

«Il est possible de consommer du cannabis de façon régulière pendant plusieurs années tout en étant bien intégré socialement et sans être inquiété par les forces de l'ordre», affirme de but en blanc Serge Brochu.

Le vice-recteur adjoint aux relations internationales et chercheur associé au Centre international de criminologie comparée de l'Université de Montréal a participé à une étude qui se penche sur les connaissances et les opinions des consommateurs de cannabis à propos de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.

La recherche a été menée auprès de 166 consommateurs de cannabis résidant à Halifax, Montréal, Toronto et Vancouver. «Généralement, nous étudions deux profils typiques de consommateurs: les adolescents et les marginaux, explique M. Brochu. Nous voulions ici entrer en contact avec les autres, c'est-à-dire ceux qui sont bien intégrés à la société et qui consomment du cannabis comme d'autres boivent un verre de vin après le travail.»

En effet, tous les sujets de l'étude ont un emploi stable ou étudient à temps plein. Ils demeurent au même endroit depuis au moins les six derniers mois. La moitié a fait des études universitaires.

Leur historique de consommation est éloquent. Ils ont fumé leur premier joint vers 15 ans et n'ont pas cessé depuis. La plupart ont révélé qu'ils ont l'habitude de consommer environ deux joints par jour et qu'ils s'y adonnent surtout à la maison, chez des amis ou à l'occasion de fêtes. Enfin, 40 % d'entre eux ont dépensé plus de 50 $ pour du cannabis le mois précédant leur entrevue avec les chercheurs.

Seulement 10 % des participants ont été appréhendés pour possession simple de stupéfiants. Une découverte étonnante, selon Serge Brochu. «C'est très peu compte tenu de la régularité de leur consommation, estime-t-il. Les autres n'ont sans doute jamais eu de problèmes, car ils fument en respectant certaines normes sociales. Comme pour l'alcool, ils ne consomment pas au travail et, comme pour la cigarette, ils ne s'allument pas un joint dans la voiture.»

Serge Brochu

Serge Brochu

Ceux qui se sont frottés au système pénal connaissaient beaucoup mieux la loi que les autres. En fait, la quasi-totalité des sujets ignorait tout de la loi régissant les stupéfiants. Certains croyaient même que l'usage du cannabis était toléré.

Cette méconnaissance de la loi serait attribuable à la décriminalisationde facto de la consommation de cannabis. D'après un participant, il y a une différence fondamentale «entre ce qui est écrit sur papier et ce qui se passe sur le trottoir», c'est-à-dire entre la loi et son application. «Les policiers utilisent leur pouvoir discrétionnaire: ils n'arrêteront pas un citoyen qui fume un joint sur son balcon», remarque M. Brochu.

La vaste majorité des sujets ont été choqués quand les chercheurs leur ont lu les peines imposées pour possession simple. «Dures», «excessives», «absurdes», «injustes» et «ridicules», ont-ils commenté. Pour eux, la consommation de cannabis est un choix personnel et devrait être permise au même titre que celle de l'alcool et du tabac. Ils ajoutent que la loi ne correspond pas aux attitudes et valeurs libérales des Canadiens.

Des politiques désuètes

La consommation de cannabis est interdite au pays depuis 1923. Pourtant, en 2007, trois millions de personnes déclaraient en faire usage, selon Santé Canada. Cette habitude est désormais banalisée dans les médias de masse. Même les policiers ferment les yeux, car «ils ont mieux à faire», ainsi que le soulignait un participant. Et depuis 2001, la marijuana peut être employée à des fins médicales.

N'est-il pas temps de décriminaliser l'utilisation du cannabis? «Il faut assouplir nos politiques, va jusqu'à dire Serge Brochu. Ça n'a aucun bon sens de conserver une loi qui, suivant nos résultats, n'est pas respectée par les citoyens et n'est pas appliquée par les policiers. À mon avis, ils ont tous raison d'agir ainsi.»

Le chercheur rappelle qu'en 2002 une commission parlementaire s'est prononcée pour la décriminalisation de la possession de cannabis et qu'une commission sénatoriale a même suggéré d'en légaliser la consommation.

«Je pense que la population est prête à accepter la décriminalisation, juge-t-il. On ne voit plus le consommateur de cannabis comme un pauvre drogué qui finit inévitablement par prendre de l'héroïne. Nos participants en sont d'ailleurs la preuve.»

Les principaux intéressés préfèrent toutefois le statu quo. «La situation actuelle leur est favorable, signale M. Brochu. Certains craignent même que la légalisation entraine une lourde taxation du cannabis, ce qui ferait grimper les prix. D'autres pensent que cela minerait les cultures locales ou autres.»

Ils n'ont rien à craindre cependant, puisque, comme le mentionne Serge Brochu «si l'on se fie aux dernières années, le gouvernement conservateur n'a pas tendance à aadoucir les lois...».

Marie Lambert-Chan

[Source:Nouvelle.Umontreal]

Pourquoi il faut légaliser le cannabis : pensée d'un fumeur quotidien

J'ai 23 ans et je suis ce qu'on appelle un fumeur de cannabis régulier depuis plusieurs années maintenant.

Nous voyons depuis peu dans les médias et dans le discours politique que la question de la légalisation du cannabis se pose de plus en plus. En entendant sans cesse des bêtises sur certains arguments, j'ai décide de prendre ma plume, connaissant plutôt bien la question puisque je fréquente des fumeurs depuis 10 ans. Et les dealers qui vont avec.

Pour moi, il faut évidemment légaliser cette plante et sa consommation.

Certains, comme Zemmour (que j'apprécie pourtant), ont dit qu'il était incohérent de légaliser le cannabis alors qu'en même temps, on fait des campagnes contre la cigarette.

Justement ! C'est précisément le même combat. Le combat contre la cigarette est une question de santé publique uniquement. Le cannabis est également un problème de santé publique, et le légaliser permettrait enfin d'avoir une qualité contrôlée. Fini le pneu dans le shit, terminé les engrais douteux ou les morceaux de verres dans l'herbe. Ne pas légaliser le cannabis est quasiment de la non-assistance à personne en danger.

Etant donné qu'il y a plusieurs millions de fumeur, c'est un fait, l'Etat se doit de les protéger en produisant un produit de qualité optimal pour limiter les dégâts sur la santé. À noter d'ailleurs que le cannabis n'a encore jamais tué une personne de manière directe, contrairement au tabac ou à l'alcool.

Toujours le problème des drogues dures ?

Un autre argument revient très souvent sur le tapis : si on légalise le cannabis, alors les dealers se rabattrons sur la cocaïne, l'héroïne etc.

Là, j'ai envie d'exploser de rire. Surtout que je n'ai encore entendu personne dans les médias dire ce que je vais dire, alors que c'est pour moi une évidence :

Premièrement, beaucoup de dealers de cannabis vendent déjà ces drogues dures, même si le commerce du cannabis est le plus important.

Deuxièmement, c'est COMPLETEMENT idiot de penser que parce qu'on va légaliser le cannabis, les gens comme vous et moi allons se dire : "tiens maintenant que ça c'est fait et que je peux aller dans un café pour acheter un peu d'herbe, je vais bouger dans une cité pour aller essayer la coke".

Non non et non ! Justement, l'inverse peut même se produire : puisqu'on ne va plus aller voir son dealer pour lui acheter de l'herbe, il ne pourra plus nous proposer d'acheter une autre drogue, et donc on se retrouvera de moins en moins face à cette drogue.

Les gens qui voudront essayer pourront toujours, ça ne changera jamais. Mais ils n'auront pas plus envie de prendre de l'héroïne si le cannabis et légalisé, et donc les dealers ne se feront pas la même quantité d'argent qu'avec le cannabis.

Et ça ferait même baisser le chômage...

On ajoute à tout ça le nombre d'emploi que cele génererait. Pour la production, la distribution, l'exportation et la vente, la légalisation est une aubaine pour notre pays en terme d'emplois et de retombées économiques. Sans compter les touristes qui viendraient pour cela, comme aux Pays-Bas. Une vraie mine d'or.

De son côté, l'Etat se prendrait une taxe, comme d'hab', donc pas mal d'argent (plusieurs milliards) pour lui.


Bref, il y a encore beaucoup de chose à dire sur la question et sincèrement pour moi, il n'y a quasiment aucun véritable effet négatif à la légalisation : on contrôle la santé, on crée des emplois, on a des retombées économiques, on coupe l'apport principal d'argent aux mafias des banlieues.

A bon entendeur, salut !

[Source:LePost]