..Et qui rencontre le plus grand succès dans le monde. Cette revue bimestrielle gratuite est désormais répandue dans presque tous les continents et sa version numérique est quotidiennement téléchargée par des adeptes du monde entier. Peu de personnes savent que Soft Secrets est d'abord née comme une sorte de petit journal réservé au club des habitués du premier grow shop du monde, le Positronics d'Amsterdam. Quand l'entrepreneur du chanvre Boy Ramsahai a racheté le journal et a employé Cliff Cremer comme rédacteur en chef, la revue a connu une expansion constante au niveau global. Parcourons à nouveau la naissance de la désormais légendaire Soft Secrets.
Amsterdam, 1985. La culture de plantes de marijuana en Europe est une activité pratiquée sporadiquement. Seul un petit groupe de pionniers du cannabis s'en occupe dans la ville d'Amsterdam, des agriculteurs amateurs enthousiastes guidés par Wenard Bruining, un hippie idéaliste qui ouvrit en 1975 le premier coffee shop d'Amsterdam, le Mellow Yellow (il ne s'agit pas du même Mellow Yellow qui existe aujourd'hui à Amsterdam - ndr.). Dans les années Soixante-dix, le gouvernement hollandais introduit la fameuse ‘politique de tolérance' et la vente de drogues légères fut légalisée. Une politique excellente, si bien que les marchés de drogues légères se séparèrent de ceux des drogues lourdes, puisque les consommateurs qui utilisaient du cannabis pour se détendre n'appartenaient plus au milieu criminel uniquement pour avoir acheté du haschisch ou de l'herbe. La politique de tolérance a aplani le chemin à la naissance de nombreux coffee shops aux Pays-Bas. Bien entendu, tous ces magasins avaient besoin d'être ravitaillés. Dans les années Soixante et Quatre-vingt, l'approvisionnement se déroulait encore à travers l'importation massive d'herbe provenant de pays comme la Colombie et la Thaïlande, et de haschisch de terres comme le Maroc, le Liban et l'Afghanistan. La politique de tolérance était donc une chose positive, mais elle comportait toutefois un point faible : ladite réglementation de la "back door" des coffee shops. Dans toute leur sagesse, les hommes politiques hollandais ont en effet établi que les coffee shops sont autorisés à vendre de l'herbe et du haschisch, mais pas à en acheter. Une façon étrange de tourner la loi, mais qui existe encore aujourd'hui. Les coffee shops ayant été accusés pour l'achat d'herbe et de haschisch par des personnes qui, par définition, selon la loi hollandaise, sont des "criminels", il y aura toujours un voile de criminalité qui plane autour de cette activité.
Wenard Bruining est cependant convaincu que les choses peuvent changer. Cultiver de l'herbe dans son propre pays est une méthode meilleure et plus sûre que recourir aux importations. En 1984, il fonde à Amsterdam le premier grow shop du monde, le Positronics. Lentement mais sûrement, ladite culture domestique commence à devenir une pratique populaire parmi les fumeurs de cannabis d'Amsterdam, car l'herbe obtenue de sa propre plante est souvent meilleure que les ordures importées de Thaïlande ou de Colombie. Wenard Bruining apprend les techniques pour la culture des plantes à l'intérieur, en étroite collaboration avec Old Ed, un légendaire agriculteur américain de Californie, qui se consacrait déjà depuis le début des années Soixante-dix, à la culture, à la greffe et au croisement de différentes variétés de marijuana. Wenard est formé par Old Ed et son magasin Positronics devient le premier au monde à vendre des articles utilisés pour la culture de la marijuana, comme des lampes, des nutriments et des graines. Le succès de Positronics dépasse toutes les attentes. Grâce à l'avancée continue des technologies, dans l'ensemble, les cultivateurs domestiques en tirent un énorme avantage, avec par conséquent un véritable "grow-boom" aux Pays-Bas, du moment que les cultivateurs commencent à vendre leur herbe au poids aux coffee shops. La culture de la Sensimilla, des pousses de marijuana sans graines, devient ainsi le standard pour tout le secteur. Les clients peuvent devenir des associés de Positronics et Bruining décide de fonder un journal du club, appelé Soft Secrets. Sa femme en devient la rédactrice en chef. La revue ressemble à un petit journal scolaire et ne rencontre pas d'intérêt particulier. Si l'on n'est pas un habitué assidu de Positronics, on ne sait souvent pas de quoi parle la revue. Soft Secrets débute donc comme le petit journal insignifiant d'un club, lu par une dizaine de personnes seulement. Dans les années Quatre-vingt-dix, le grow shop Positronics est ruiné et Bruining décide d'interrompre la publication de Soft Secrets, compte tenu aussi du fait que sa femme n'a plus le temps de se consacrer à la rédaction de la revue.
Entre temps, en 1994, une revue patinée sur le cannabis fait son apparition sur le marché hollandais : High Life. Le fondateur de ce bimestriel de grand succès, Boy Ramsahai, veut introduire sur le marché une autre revue et rachète à Wenerd Bruining le journal Soft Secrets pour quelques milliers de florins. Il nomme rédacteur en chef Cliff Cremer, un écrivain journaliste freelance originaire d'Amsterdam, qui avait précédemment collaboré avec lui pour High Life. Cliff Cremer a les idées claires concernant Soft Secrets. Sa formule tient à une seule chose : une revue consacrée aux cultivateurs, pour les cultivateurs. Et pour cela, le titre est parfait, car les ‘secrets de la culture' ne sont pas des ‘hard secrets' que personne ne peut connaître, mais uniquement des soft secrets, que tout le monde peut connaître. Et même bien volontiers ! Un an plus tard, la revue hollandaise Soft Secrets connaît déjà un grand succès, également par le fait qu'elle soit distribuée gratuitement dans tous les coffee shops, grow shops et head shops des Pays-Bas. Boy Ramsahai décide donc que le moment est venu de se faire connaître en Europe. Le premier numéro de Soft Secrets UK fait son apparition en Angleterre, puis Soft Secrets France, puis l'édition espagnole, qui s'appelle d'abord La Maria. La revue est lancée partout et est immédiatement appréciée grâce à sa formule simple et du fait qu'elle est gratuite. En Angleterre, la revue connaît un tel succès que les grow shops la distribuent uniquement à leurs meilleurs clients, pour éviter qu'elle ne disparaisse des présentoirs en un rien de temps.
Publiée en huit langues, la revue est désormais présente dans toute l'Europe, aux États-Unis et en Amérique Latine. Dans le monde entier, les consommateurs ont découvert que la culture domestique de l'herbe n'est pas seulement un passe-temps amusant, mais aussi la garantie d'une bonne qualité. Soft Secrets représente donc le compagnon d'aventure idéal, prêt à fournir tous les deux mois les meilleurs conseils aux cultivateurs. C'est ainsi que Soft Secrets, du petit journal inconnu du club du premier grow shop d'Amsterdam, est devenue la plus grande revue de cannabis, la plus populaire et la plus lue du monde !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire