Cannabis en vitrine


Robert Smulders, dit Tito, affiche sans complexe son combat pour la dépénalisation. PHOTO V.D.

La marche pour la dépénalisation du cannabis aura-t-elle lieu le 7 mai ? Cette initiative d'un étudiant hollandais en résidence à Cognac, Robert Smulders, surprend dans une ville de moins de 20 000 habitants. Elle entre dans le cadre d'une opération mondiale annuelle, le premier samedi du mois de mai. En France, le collectif d'information et de recherche cannabique (Circ) organise habituellement des manifestations à Paris et Lyon. Même dans ces grandes villes, ils ne sont que quelques centaines à oser montrer leur bobine, une goutte d'eau par rapport aux très nombreux consommateurs répartis dans toutes les couches de la société.

« Cette année, cela a pris un peu plus d'ampleur. Il y a des livres qui sont parus. Et on essaie de relancer le débat pour qu'il se pose pendant les élections présidentielles », relève Jean-Pierre Galland, président du Circ Paris-Île de France. Le site de l'association,www.circ-asso.net, invite sans ambiguïté le public à relayer cette action dans leurs villes. Une petite dizaine de cités seraient concernées, essentiellement des métropoles, sauf Aurillac, et, donc, Cognac.

Des demandes déposées

Pour celle-ci, Jean-Pierre Galland a appris l'information par un coup de téléphone de la police ! Adhérent, Robert Smulders a repris dans un tract l'argumentation du Circ, et indiqué son site Internet ainsi qu'un numéro de téléphone, qui se trouve être celui du président… « Si c'est une initiative sérieuse, je la soutiens. Cela reste sa responsabilité personnelle, mais si jamais il avait des ennuis, on pourrait l'aider », indique Jean-Pierre Galland.

De son côté, la police est circonspecte. « Je n'ai pas encore de consignes, on essaie de gratter. Potentiellement, l'incitation à la consommation est un délit », souligne le commandant Frédéric de Vargas.

« Je n'incite pas à fumer. Je le fais plus pour une question de santé des consommateurs. Quand les produits passent par des dealers, ils peuvent être mauvais. On n'aurait pas ce problème s'il y avait le droit de planter chez soi. Aux Pays-Bas, on a le droit de cultiver cinq pieds, à condition de ne pas mettre d'engrais et de lumière, pour que ce ne soit pas trop fort », argumente Robert Smulders.

Hier, il a déposé une demande d'autorisation auprès de la mairie et de la sous-préfecture. Le slogan « Legalize the ganja » qui figure en haut de son tract est là pour attirer l'attention des jeunes. « Il faut les réveiller un peu. Tout le monde se plaint, mais personne ne fait rien. Je ferai un discours au début du rassemblement. J'y parle deux fois de cannabis, mais aussi d'écologie et de politique. »

Un certain nombre de personnes semblent intéressées. Seront-ils place François-Ier le 7 mai à 14 heures ? La marche doit ensuite traverser l'artère piétonne et le vieux Cognac pour rejoindre l'écluse près de la Maison Blanche, où aurait lieu un pique-nique, dans un état d'esprit revendiqué comme « pacifique ».

[Source:SudOuest]

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