«La police m'a tendu un piège»
«Le Matin Dimanche» a téléphoné à R. R., hier à 16 h (22 h à Puerto Princesa, Philippines). Entre deux rondes de matons, depuis sa cellule, le Tessinois a donné sa version des faits sur le cauchemar qu’il dit subir.
Etes-vous un trafiquant de drogue?
C’est n’importe quoi. Les policiers m’ont tendu un piège. Un inconnu dans une rue de Puerto Princesa m’a demandé si je pouvais lui vendre de l’herbe. Je lui en ai donné, mais je ne voulais pas d’argent. Il a quand même voulu me payer. Au moment où il a sorti son argent, quatre policiers antidrogue me sont tombés dessus. Pourquoi m’ont-ils tendu un piège? Je n’en sais rien.
Vous aviez quand même de la drogue dans les mains…
Je fume de l’herbe depuis 20 ans. Qu’y a-t-il de mal à cela? Mais je ne suis pas un délinquant. Et encore moins un dealer d’héroïne. La marijuana est encore une drogue douce que je sache. Et j’avais seulement dix grammes.
Comment avez-vous réussi à introduire un smartphone en prison?
Ben, je l’avais sur moi. Ils ne m’ont pas fouillé. Heureusement d’ailleurs, comme cela, je peux dénoncer les conditions de détention inhumaines que je subis. J’ai aussi pu alerter mes proches et les médias. Il faut que je sorte le plus rapidement possible. Je risque la prison à vie pour de l’herbe.
L’ambassade de Suisse vous soutient-elle?
Non. Pas du tout. Tout ce qu’ils ont fait, c’est de me couper ma rente invalidité parce que je suis en prison. Ce qui ne m’arrange pas: j’ai encore moins d’argent pour survivre. L’ambassade dit ne pas pouvoir m’aider. Je ne comprends pas. Je suis un citoyen suisse. J’ai travaillé vingt ans comme contrôleur dans les trains CFF. J’ai toujours payé mes impôts. Pourquoi ne font-ils rien? Je ne suis même pas sûr qu’ils comprennent ma situation, mon contact à l’ambassade est alémanique et ne parle pas l’italien.
Etes-vous donc seul face à la justice philippine?
Mes amis et ma famille tentent de m’aider depuis le Tessin. J’ai aussi des amis à Puerto Princesa qui font ce qu’ils peuvent. Ils m’apportent à manger — la prison ne nourrit pas les détenus. Ils m’aident aussi à chercher un avocat qui coûte très cher ici: plus de 10 000 francs à ce qu’on dit. Mais mes amis ne peuvent pas me fournir des médicaments. Alors que j’en ai besoin. Je suis malade, d’hypertension notamment. La prison ne m’offre aucun soin.
Que faisiez-vous aux Philippines avant d’être arrêté?
Je voyage comme touriste en Asie depuis deux ans. Après la Thaïlande et l’Inde, je me suis arrêté six mois aux Philippines.
La suite de votre affaire en justice?
Je suis actuellement dans une prison préventive. J’attends mon renvoi au Tribunal, ce qui provoquera mon transfert dans la prison de haute sécurité de Puerto Princesa. Où j’attendrai mon procès. L’attente peut durer des années. Je ne me réjouis pas, car le régime sera plus strict dans cette prison. Je ne pourrai certainement pas introduire un smartphone dans ma cellule.
Qu’espérez-vous?
De l’aide. Surtout de la part de l’ambassade. Je reste un citoyen suisse. Qu’elle me sorte de cet enfer.
Etes-vous un trafiquant de drogue?
C’est n’importe quoi. Les policiers m’ont tendu un piège. Un inconnu dans une rue de Puerto Princesa m’a demandé si je pouvais lui vendre de l’herbe. Je lui en ai donné, mais je ne voulais pas d’argent. Il a quand même voulu me payer. Au moment où il a sorti son argent, quatre policiers antidrogue me sont tombés dessus. Pourquoi m’ont-ils tendu un piège? Je n’en sais rien.
Vous aviez quand même de la drogue dans les mains…
Je fume de l’herbe depuis 20 ans. Qu’y a-t-il de mal à cela? Mais je ne suis pas un délinquant. Et encore moins un dealer d’héroïne. La marijuana est encore une drogue douce que je sache. Et j’avais seulement dix grammes.
Comment avez-vous réussi à introduire un smartphone en prison?
Ben, je l’avais sur moi. Ils ne m’ont pas fouillé. Heureusement d’ailleurs, comme cela, je peux dénoncer les conditions de détention inhumaines que je subis. J’ai aussi pu alerter mes proches et les médias. Il faut que je sorte le plus rapidement possible. Je risque la prison à vie pour de l’herbe.
L’ambassade de Suisse vous soutient-elle?
Non. Pas du tout. Tout ce qu’ils ont fait, c’est de me couper ma rente invalidité parce que je suis en prison. Ce qui ne m’arrange pas: j’ai encore moins d’argent pour survivre. L’ambassade dit ne pas pouvoir m’aider. Je ne comprends pas. Je suis un citoyen suisse. J’ai travaillé vingt ans comme contrôleur dans les trains CFF. J’ai toujours payé mes impôts. Pourquoi ne font-ils rien? Je ne suis même pas sûr qu’ils comprennent ma situation, mon contact à l’ambassade est alémanique et ne parle pas l’italien.
Etes-vous donc seul face à la justice philippine?
Mes amis et ma famille tentent de m’aider depuis le Tessin. J’ai aussi des amis à Puerto Princesa qui font ce qu’ils peuvent. Ils m’apportent à manger — la prison ne nourrit pas les détenus. Ils m’aident aussi à chercher un avocat qui coûte très cher ici: plus de 10 000 francs à ce qu’on dit. Mais mes amis ne peuvent pas me fournir des médicaments. Alors que j’en ai besoin. Je suis malade, d’hypertension notamment. La prison ne m’offre aucun soin.
Que faisiez-vous aux Philippines avant d’être arrêté?
Je voyage comme touriste en Asie depuis deux ans. Après la Thaïlande et l’Inde, je me suis arrêté six mois aux Philippines.
La suite de votre affaire en justice?
Je suis actuellement dans une prison préventive. J’attends mon renvoi au Tribunal, ce qui provoquera mon transfert dans la prison de haute sécurité de Puerto Princesa. Où j’attendrai mon procès. L’attente peut durer des années. Je ne me réjouis pas, car le régime sera plus strict dans cette prison. Je ne pourrai certainement pas introduire un smartphone dans ma cellule.
Qu’espérez-vous?
De l’aide. Surtout de la part de l’ambassade. Je reste un citoyen suisse. Qu’elle me sorte de cet enfer.
Le salut du détenu R. R. est suspendu à son smartphone depuis trois semaines. Il l’a miraculeusement gardé avec lui, alors qu’il est en prison aux Philippines. Arrêté le 18 juin à Puerto Princesa dans la province de Palawan pour trafic de stupéfiants («Le Matin Dimanche» du 1er juillet), ce Tessinois de 46 ans a publié, via son téléphone, des messages et des photos sur sa page Facebook. Son salut, puisqu’il a ainsi réussi à alerter ses proches à Lugano. Et le Corriere del Ticino. Hier, ce prisonnier tessinois a raconté par téléphone au «Matin Dimanche» la situation qu’il traverse (lire l’entretien).
R. R. est apparemment familier de Facebook qu’il utilise comme un journal intime. «Salut, je suis aux Philippines. Je rentrerai en Suisse peut-être l’année prochaine», écrit-il le 17 juin. Quelques heures avant son arrestation. Le 22 juin, il publie ce message glaçant: «Help me!!!» Ses amis à Lugano — R. R. en compte 73 sur Facebook — lui répondent et s’étonnent. «Que se passe-t-il», lui demandent-ils naïvement, avant de prendre conscience de la situation dramatique. R. R. a été arrêté pour un trafic de 10 grammes de marijuana. En Suisse, la possession de cette petite quantité de drogue douce vaut une amende d’ordre. Aux Philippines, la loi est plus sévère. Dès cinq grammes, de n’importe quel stupéfiant, c’est la prison à vie.
R. R. poursuit son récit les jours suivants. «Je commence à ne plus avoir d’espoir. J’ai le moral dans les talons», avoue-t-il le 29 juin. Selon lui, il vit dans une cellule de 12 m2 avec neuf autres détenus. Les photos publiées sur Facebook témoignent de l’environnement austère dans lequel les pensionnaires vivent, les uns sur les autres. Il dort par terre. Il n’y a pas de nourriture: chaque détenu doit se débrouiller. «J’ai l’impression de vivre le film Midnight Express, dit-il. Je suis avec des gens qui ont découpé leur femme, tiré dans la bouche de leur mère parce qu’elle ne leur avait pas donné d’argent pour acheter de l’alcool.» Alors que lui est accusé d’avoir dealé quelques grammes. «Je ne veux pas mourir pour de la marijuana», dénonce-t-il.
R. R. prend un sérieux coup au moral après avoir appris le sort qui l’attend au procès. Seul un bon avocat pourrait le sauver. Mais il faut de l’argent. R. R. n’est pas riche et l’ambassade lui a expliqué ne pas pouvoir lui en fournir un. «On parle ici de 10 000 francs pour assurer sa défense dans ce pays ultracorrompu», explique-t-il à ses amis au Tessin. Ces derniers ont alors lancé une campagne de récolte de fonds. Ils ont ouvert un compte de chèque postal en sa faveur. Le moral de R. R. oscille au fil des jours. Il alterne les messages d’espoir — notamment à propos d’amis à l’extérieur qui le soutiennent — avec d’autres messages beaucoup plus pessimistes. «Mon procès sera une farce. Je ne parle pas un mot de filipino», anticipe-t-il le 23 juin. «Le Comité international de la Croix-Rouge n’est certainement pas connu dans cette prison», ajoute-t-il.
La police de Puerto Princesa a expliqué, dans la presse locale, que R. R. était dans son collimateur depuis longtemps. Le Département des affaires étrangères, quant à lui, confirme qu’il soutient un citoyen suisse emprisonné aux Philippines. Sans en dire davantage. La famille de R. R. et ses amis, quant à eux, ne veulent pas commenter une affaire délicate. «Nous ne voulons qu’une seule chose, que R. R. soit rapidement libéré et rentre en Suisse», confie un proche.
Source:Le Matin
Source:Le Matin
2 commentaires:
Hallucinant...!!Aussi,on sait qu'il y a des pays,surtout quand on est consommateur de marijuana,ou il ne faut pas y mettre les pieds...Les Philippines en font partie!!Courage a lui et a ses proches.
Le plus hallucinant c'est que son pays ne fasse rien pour l'aider vu les conditions inhumaines dont il est traité, bande d'hyprocrite d'ambassade de Suisse.
C'est le devoir du pays de venir en aide a tout ses citoyens.
Puis etre juger à vie pour 10 petit grammes d'herbe c'est du n'importe quoi. Une chose est sure, je n'irais jamais mettre mes pieds dans ce genre de pays hypocrite et encore moins y gaspiller ma thune.
L'asie est un continent de paranoiaque, alors que ce son les plus grand producteur de chanvre au monde.
Signé : Weed Wizard
Enregistrer un commentaire