Dans la perspective des prochaines élections présidentielles et législatives, le Syndicat de la magistrature a travaillé tout au long de l’année 2011 à l’élaboration d’un projet pour la justice et les libertés. Ce projet articule constats, analyses et idées de réforme. Il contient près de 200 propositions que le Syndicat de la magistrature a voulues claires et précises, ambitieuses et réalistes. Dans ces 200 propositions, énoncées dans le documents« Refonder la justice au service de la démocratie », un chapitre est dédié à la nouvelle politique des drogues voulue par le Syndicat, reproduit en intégralité ci-dessous :
Mettre en oeuvre une nouvelle politique des drogues tournée vers la réduction des risques
L’approche répressive de la consommation de drogues a largement démontré son inefficacité et même sa contre-productivité sur le double terrain de la sécurité et de la santé publiques.
Ainsi la Commission mondiale sur la politique des drogues de l’ONU a-t-elle récemment rappelé que « la guerre globale à la drogue a échoué, avec des conséquences dévastatrices pour les individus et les sociétés à travers le monde » et lancé un appel pour que cesse « la criminalisation et la stigmatisation des usagers de drogues qui ne font pas de mal à autrui ». On ne compte plus les études, les rapports et les expériences qui militent en ce sens.
Les produits stupéfiants sont bien sûr néfastes pour la santé, mais le fait est que la logique punitive qui a prévalu jusqu’à présent, outre qu’elle s’est révélée vaine, a fait obstacle au développement d’une logique de réduction des risques.
Il convient donc de repenser la politique des drogues dans notre pays afin, au premier chef, de protéger les usagers sur le plan sanitaire. Une telle politique passe en particulier par l’ouverture de salles de consommation supervisée, la dépénalisation de l’usage de toutes les drogues et la légalisation contrôlée du cannabis – qui portera un coup d’arrêt aux trafics qu’il génère.
Source:Reductiondesrisques
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