Jeté et oublié cinq jours dans une cellule, un étudiant californien a vécu un film d'horreur. Pourtant, ce mystère demeure toujours sans explication des autorités.
Si un jour vous vous trouvez aux Etats-Unis et que l'on propose un 420, ne soyez pas surpris. C'est l'une des expressions les plus répandues dans ce pays, et en l'utilisant, on vous propose simplement de fumer du cannabis. Mais pourquoi 420? Née dans la banlieue de San Francisco en 1971, cette expression renvoie simplement à l'heure, 4 heures 20, qui est traditionnellement celle où de nombreux étudiants se retrouvent à la sortie des cours pour fumer un joint. Par extension, avec le temps, elle s'est référée également à la date du 20 avril (dont l'abréviation est 4-20 en Anglais), devenue on ne sait trop comment une sorte de fête annuelle où les fumeurs se réunissent pour faire la fête à leur façon. Au soir du vendredi 20 avril dernier, Daniel Chong, 23 ans, étudiant à l'Université californienne de San Diego, se retrouve en compagnie de quelques amis dans une maison d'University City. Ensemble, ils fument et s'amusent, lorsque des agents de l'Agence de lutte contre la Drogue, la très musclée DEA, effectuent un raid sur la maison. Chong est emmené par les agents pour un interrogatoire à Kearny Mesa où se trouve l'un des bureaux de la brigade anto-drogue. Une fois questionné, aucune charge n'est retenue contre lui, les agents l'informent qu'il est libre et l'un d'entre-eux se propose même de le raccompagner chez lui s'il en a besoin. Le problème, c'est que Chong ne va pas rentrer chez lui ce soit-là. Ce qui l'attend est bien loin de son moment de frayeur passé.
CINQ JOURS DE CALVAIRE
Sans comprendre ce qui lui arrive, l'étudiant est laissé dans une cellule dont la porte est fermée à clé. Une cellule si exigue qu'il ne peut pas y lever les bras. Passé son moment de stupeur, il appelle. Appelle encore. Commence à paniquer. Se met à crier. Tape de toutes ses forces des points et des pieds dans la porte. Mais personne ne lui répond. Pourtant, il peut percevoir depuis cette cellule les voix des agents de la DEA qui discutent. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que ce n'est que le début de son calvaire. Car Daniel Chong va être oublié durant cinq jours, sans voir âme qui vive, sans qu'on ne lui apporte ni eau ni nourriture. Au troisième jour, il commence à être pris d'hallucinations. Pour survivre, il va finir par boire son urine. Il découvre, au sol, un petit paquet contenant une poudre. Affamé, il consomme cette poudre qui s'avèrera être des amphétamines. Au terme de ces cinq jours, il a déjà perdu huit kilos. Ses nerfs lâchent et il casse le verre de ses lunettes avec ses dents, tente de graver sur son bras « Sorry mom » (Pardon maman, NDA) avant d'ingérer les morceaux de verre pour en finir. Ce n'est que le mercredi matin que des agents le découvrent enfin dans sa cellule, où il est devenu complètement incohérent et extrêmement faible physiquement. Les agents se montrent extrêmement nerveux. L'une d'entre-eux transporte Daniel chong à l'hôpital et paie d'avance pour ses soins.
DES EXCUSES PEU CONVAINCANTES
Au Sharp Hospital, Daniel Chong est placé immédiatement en soins intensifs vu la gravité de son état. Ses deux reins sont sur le point de lâcher. Du verre est retrouvé dans son appareil digestif. Remis sur pieds, il raconte son histoire. Les agents de la DEA ont disparu. Personne ne lui a présenté d'excuse ni pris de ses nouvelles. Pour l'avocat Gene Iredale, « Chong était au mauvais moment au mauvais endroit ». Il n'hésite pas à comparer le sort de Chong aux tortures infligés aux prisonniers au centre tristement célèbre d'Abou Ghraib en Irak. Le Procureur de San diego, Gretchen von Helms, a déclaré: « Au cours de toutes mes années de pratique je n'ai jamais entendue parler d'un agent de la DEA ou de n'importe quel agent fédéral ne pas s'assurer de la sécurité et des soins dus à une personne qui se trouve arrêtée. » Après qu'elle eut indiqué que Daniel Chong pourrait obtenir une indemnisation de plusieurs millions de dollars s'il poursuivait le gouvernement, la DEA a soudainement présenté des excuses à sa victime.
L'avocat de Chong n'a pas vraiment été convaincu et a intenté une action en réparations, demandant une somme de 20 millions de dollars pour les circonstances potentiellement mortelles auxquelles sont client a du faire face. Mais l'affaire est évidemment très loin d'être terminée. Car ce qui a conduit les agents de la DEA a infliger ce sort à l'étudiant demeure un mystère auquel personne ne semble pouvoir apporter d'explication. C'est pourquoi deux membres du Congrès, Barbara Boxer et Darrell Issa, ont demandé ce mercredi l'ouverture d'une enquête.
L'avocat de Chong n'a pas vraiment été convaincu et a intenté une action en réparations, demandant une somme de 20 millions de dollars pour les circonstances potentiellement mortelles auxquelles sont client a du faire face. Mais l'affaire est évidemment très loin d'être terminée. Car ce qui a conduit les agents de la DEA a infliger ce sort à l'étudiant demeure un mystère auquel personne ne semble pouvoir apporter d'explication. C'est pourquoi deux membres du Congrès, Barbara Boxer et Darrell Issa, ont demandé ce mercredi l'ouverture d'une enquête.
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