Cannabis Medical : IACM-Bulletin du 31 Décembre 2011

IACM: une médaille prestigieuse est attribuée à Roger Pertwee

Une médaille a été attribuée à l’ancien président et membre du comité directeur de l’IACM, le professeur Roger Pertwee, pharmacologiste de l’Université d’ Aberdeen, pour son exceptionnelle contribution à la pharmacologie. Roger Pertwee, scientifique internationalement connu pour son travail sur les cannabinoïdes est la 19ème personne à recevoir la Wellcome Gold Medal. Cette distinction est attribuée tous les deux ans par la Pharmacological Society britannique. Des prix Nobel figurent parmi les lauréats. Mr Pertwee a indiqué : « Je suis ravi et me sens très honoré qu’un organisme si prestigieux m’ait attribué cette distinction, et tout spécialement, car elle couronne des résultats de pharmacologie, et dans mon cas de la pharmacologie des cannabinoïdes. »
Le travail du Professeur Pertwee porte sur la pharmacologie des phytocannabinoïdes. Son travail de recherche a débuté en 1968, à l’Université d’Oxford, et il l’a poursuivi, à partir de 1974, à l’Université d’ Aberdeen. L’Université d’Oxford lui a délivré trois diplômes : un MA en biochimie, un D.Phil en pharmacologie et un D.Sc. en physiologie. Il est professeur de neuropharmacologie de l’Université d’ Aberdeen, le directeur de la pharmacologie de GW Pharmaceuticals, et le coprésident de l’Union of Pharmacology (IUPHAR), sous-comité des récepteurs cannabinoïdes, un coordinateur de la British Pharmacological Society’s Special Interest Group on Cannabinoids, et un professeur invité de l’Université d’Hertfordshire. Il a aussi présidé, de 2005 à 2007, l’International Association for Cannabinoid Medicines (IACM) et l’International Cannabinoid Research Society (ICRS; 1997-1998; 2007-2008). Il est actuellement secrétaire de l’ICRS et un des membres du bureau de l’IACM. En 2002, il a reçue le prix Mechoulam, pour sa contribution exceptionnelle à la recherche sur les cannabinoïdes.
Plus d’information sur:
www.abdn.ac.uk/news/details-11135.php
(Source: communiqué de presse de l’Université d’ Aberdeen du 7 décembre 2011)

Science: le cannabis influence les hormones de l’appétit contenues dans le sang des personnes ayant contracté le VIH

Des scientifiques du Center for Medicinal Cannabis Research (CMCR) à San Diego, Université de Californie, se sont intéressés, entre autres, aux effets du cannabis sur les hormones de l’appétit, dans une étude contrôlée avec placébo, sur des patients atteints par le VIH qui souffraient de douleur neuropathique. Dans une étude clinique déjà publiée, 28 patients avaient été inclus afin d’étudier les effets du cannabis fumé sur la douleur. Sept d’entre eux ont été sélectionnés afin étudier les niveaux des hormones leptine, ghréline, peptide YY et insuline dans le sang, après une prise de cannabis ou d’un placébo. La leptine est connue pour diminuer l’appétit, notamment en résistant aux effets de l’endocannabinoïde anandamide. La ghréline est considérée comme ayant un effet oppose a la leptine. Le peptide YY est produit suite à la prise d’aliments et réduit l’appétit.
Comparé au placébo, le cannabis a augmenté de manière significative les niveaux de ghréline et de leptine dans le plasma, diminué les niveaux de peptide YY, mais n’a pas eu d’influence significative sur ceux de l’insuline. Les auteurs ont établi que « pour ces hormones, les changements produits par le cannabis ont un effet comparable à ce qu'on a observé avec l'ingestion de la nourriture pendant une journée, chez des volontaires sains, ce qui suggère une pertinence physiologique. » Les scientifiques ont conclu que « ces résultats sont concordants avec la modulation des hormones de l’appétit transmises par les récepteurs cannabinoïdes endogènes, indépendants du métabolisme du glucose. »
(Source: Riggs PK, Vaida F, Rossi SS, Sorkin LS, Gouaux B, Grant I, Ellis RJ. A pilot study of the effects of cannabis on appetite hormones in HIV-infected adult men. Brain Res. 7 novembre 2011. [in press])

En bref

Espagne: le gouvernement basque en faveur de la légalisation
Au début de l’année 2012, le parlement de la Communauté autonome basque approuvera une loi sur les drogues, qui régira la culture, la vente, et la consommation de cannabis. Jesus Maria Fernandez, administrateur de la Santé du Pays Basque, a indiqué : « Mieux vaut réguler qu’interdire, » et la plus haute autorité, en matière de Sante Rafael Bengoa, d’ajouter : « Nous ne voulons pas être des prohibitionnistes. » (Source: ANSAmed du 12 décembre 2011)
Etats-Unis: Congrès sur les thérapies à base de cannabis
Le 7ème congrès de National Clinical Conference on Cannabis Therapeutics aura lieu à Tucson, Arizona. Plus d’information sur le site web des Patients Out of Time, www.medicalcannabis.com. (Source: Patients Out of Time)
Science: Interaction
Selon une étude menée à l’Université Hokuriku, à Kanazawa, Japon, des phytocannabinoïdes (THC, CBN, CBD) réduisent la dégradation de la warfarine et du diclofénac en en augmentant l’effet et la durée d’action. La warfarine est un médicament utilisé pour réduire la coagulation du sang et le diclofénac réduit la douleur et l’inflammation. L’effet cannabinoïde est du à l’inhibition d’un enzyme (CYP2C9) du foie principalement responsable de la dégradation du THC et du CBD. (Source: Yamaori S, et coll. Drug Metab Pharmacokinet. 13 décembre 2011. [in press])
Science: maladie d’Alzheimer
Selon une étude de l’Université Sapienza, Rome, Italie, le cannabidiol (CBD) réduit l’inflammation du cerveau causée par la bêta amyloïde, sur le modèle animal de la maladie d’Alzheimer. On trouve de grosses quantités de bêta-amyloïde dans les cellules nerveuses des patients qui souffrent de cette maladie. La bêta amyloïde est toxique pour les cellules. Le CBD stimule la formation de nouvelles cellules dans l’hippocampe, une partie du cerveau importante à la mémoire. (Source: Esposito G, et coll. PLoS One. 2011;6(12):e28668.)
Science: colite
Selon une étude menée à l’Université de Naples, Italie, le cannabidiol (CBD) réduit l’inflammation des tissus des patients atteints de colite ulcérative et des inflammations intestinales des souris. L’activité du CBD était, au moins partiellement, transmise par le récepteur PPAR-gamma. Les chercheurs ont conclu que « le CBD introduit une nouvelle stratégie pour traiter les maladies intestinales inflammatoires. » (Source: De Filippis D, et coll. PLoS One. 2011;6(12):e28159.)
Science: fibrose du foie
Selon une étude menée à l’hôpital de Barcelone, Espagne, l’activation du récepteur CB2 par un cannabinoïde synthétique (AM1241) prévient la progression des fibroses sur le modèle animal de la fibrose du foie. Le cannabinoïde a réduit la teneur en collagène et améliore, entre autres, la viabilité des cellules. (Source: Reichenbach V, et coll. J Pharmacol Exp Ther. 7 décembre 2011. [in press])
Science: appétit
Selon une étude menée à l’Université de Reading, Grande-Bretagne, un extrait de cannabis sans THC a augmenté la prise de nourriture chez le rat. Les scientifiques ont comparé les effets d’un extrait à haute teneur en THC et d’un autre sans THC. Les deux extraits ont augmenté la prise de nourriture, bien que celui sans THC l’a fait à moindre degré. Les auteurs ont conclu « qu’au moins, un des phytocannabinoïdes sans THC entraîne des changements de la prise de nourriture des rats. » (Source: Farrimond JA, et coll. Behav Pharmacol. 12 décembre 2011. [in press])
Science: suicide
Les chercheurs de l’Université d’Etat de Louisiane, à Bâton Rouge, Etats-Unis, se sont intéressés à la relation entre la consommation de cannabis et le risque de suicide. Ils ont trouvé que l’anxiété sociale, c'est-à-dire une peur intense des situations sociales, influence la relation entre le suicide et la consommation quotidienne de cannabis, au point que les consommateurs quotidiens de cannabis et dont l'anxiété est sévère présentent le risque de suicide le plus élevé. (Source: Buckner JD, et coll. Addict Behav. 25novembre 2011. [in press])
Science: colite
Selon une étude sur le modèle animal, à l’Université Complutense, Madrid, l’activation du récepteur CB1 protège le colon de l’effet nocif du stress. Les souris ont été mises dans un environnement stressant, ce qui a entraîné une production d’enzymes accrue dans le colon et un dysfonctionnement de la barrière du colon contre les bactéries. Les scientifiques ont conclu que les cannabinoïdes « pourraient être utilisés de manière thérapeutique et se révéler utiles quand l’inflammation intestinale et le dysfonctionnement de la barrière se produisent après un évènement stressant. » (Source: Zoppi S, et coll. Am J Physiol Gastrointest Liver Physiol. 1er décembre 2011. [in press])

Un coup d'œil sur le passé

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