Casques bleus, cannabis : Gatignon persiste et s'explique

Le maire Europe Ecologie - Les Verts de Sevran, Stéphane Gatignon, persiste et signe dans sademande de « casques bleus » pour sa commune de la région parisienne en proie à des guerres de gangs, et renouvelle son appel à la légalisation du cannabis pour lutter contre le trafic.

Dans « Ça fait débat », une émission de la radio Générations FM en partenariat avec Rue89, Stéphane Gatignon a défendu ses propos face à ses contradicteurs.

Animée par Adil Farquane et diffusée le dimanche soir, cette émission à laquelle j'ai participé fait le tour de l'actualité de la semaine, cette semaine avec Jean-Claude Tchicaya, porte-parole de Devoirs de mémoire, Aziz Senni, entrepreneur et membre du Nouveau Centre.

Confronté à des échanges de tirs entre gangs de trafiquants de cannabis, le maire de Sevran a estimé :

« Ça ne peut pas durer, la police ne peut pas être présente en permanence, il faut donc une forme de casques bleus sinon on va au drame. […] Il faut que ça s'arrête. »

« Montrer que sans réactions du pouvoir, on allait vers un drame »

Interrogé dans l'émission sur cette demande, qui fait tout de suite penser à la proclamation d'une forme d'état d'urgence, Stéphane Gatignon précise :

« Je n'ai jamais demandé l'état d'urgence. Ce n'est pas la solution au problème, c'est juste une solution d'urgence au problème. L'enjeu était de montrer que sans réaction des pouvoirs publics on allait vers un drame. […]

Si on ne trouve pas de solution, et notamment sur la prohibition, dans trois quatre ans, on ne tiendra pas plus longtemps, on aura des groupes militaires armés pour s'opposer aux trafiquants. » (Ecouter le son)


Répondant à une objection de Aziz Senni à propos de la dépénalisation du cannabis, qui, selon lui, pousserait des trafiquants de shit vers d'autres trafics y compris les drogues dures, le maire de Sevran a répondu :

« On est sur un marché de masse : quatre millions de personnes fument au moins une fois par mois en France, ce qui fait beaucoup d'argent. Il y a une structuration du marché pyramidale, avec quelque 100 000 petits dealers qui touchent environ 1 500 euros par mois, mais avec tous les risques attachés.

Si on sort de la prohibition, y compris avec la dépénalisation mais aussi la légalisation du cannabis, il faudra faire un travail auprès de ces dealers pour qu'ils aient un vrai boulot. »

« Je sais qu'un enfant sur deux a des chances d'avoir fumé »

Aziz Senni insiste : « Est-ce que vous accepteriez que vos enfants achètent une barette de shit ? » Réponse :

« J'ai deux enfants, je sais qu'à 16 ans, 42% des enfants ont déjà fumé, donc je sais que j'ai un enfant sur deux qui a des chances d'avoir fumé. Mais n'oubliez pas que ce qui tue le plus en France, c'est d'abord l'alcool, et j'expliquerai à mes enfants les dangers de l'alcool. »(Ecouter le son)


Jean-Claude Tchicaya, qui a connu les vrais casques bleus au Congo, son pays d'origine, interpelle le maire de Sevran dont il ne met pas en doute la bonne foi, mais dont il souligne que si ses propos avaient été prononcés par Nicolas Sarkozy ou par Brice Hortefeux, ils auraient soulevé un tollé généralisé à gauche…

Il demande si ses propos n'étaient pas prononcés sous l'emprise de l'émotion, et soulève lui aussi la question de la dépénalisation.

Réponse de Stéphane Gatignon :

« Il y a un mois, j'ai écrit au préfet sur les tirs quasiment en permanence. J'ai enterré depuis 2009 neuf personnes mortes de mort violente. Rien n'a bougé.

Dans trois quatre ans, ce ne sont pas des missions de paix qui seront nécessaires, mais des groupes armés. Ça ne peut pas durer comme ça. » (écoutez le son)

Ça fait débat émission diffusée ce dimanche à 19 heures sur Générations FM (88.2 Mhz à Paris), en partenariat avec Rue89.

[Source:Rue89]

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