Il fallait y penser! Selon le site Stuff, des militants antiprohibitionnistes néo-zélandais ont mis au point un distributeur automatique d’herbe. But de l’opération: attirer l’attention du public sur leur combat.
Rien de bien complexe en fait, les membres de l’association Norml ont loué un banal distributeur automatique de sucreries dans lequel ils ont tout simplement remplacé chips et barres de chocolat par des sachets d’herbe de 1 gramme vendus 20$ néo-zélandais, soit 12 euros (ce qui fait assez cher tout de même, soit dit en passant). Le tout a été installé dans le premier « club cannabis » d’Auckland, le Daktory, qui, dit-on, ne désemplit plus depuis le début de l’opération.
Dans un pays où le commerce du cannabis est interdit, des militants emmenés par le sexagénaire Dakta Green avaient ouvert clandestinement à West Auckland fin 2008 ce « club cannabis » sur le modèle de ce qui existe aux Etats-Unis ou en Espagne. Moyennant cotisation annuelle, les membres du club pouvaient venir s’y fournir en herbe de qualité.
Mais ce qui devait arriver arriva et Dakta Green fut condamné à huit mois de prison en 2011 pour possession, vente et facilitation de l’usage de cannabis. Une peine portée à 23 mois en appel. Suite à ces problèmes judiciaires, le Daktory dût fermer ses portes au public pour devenir le siège de la branche locale de l’association antiprohibitionnitste américaine Norml (National Organisation for the Reform of Marijuana Laws).
Jusqu’à ce que le leader de l’association, Julian Crawford, n’annonce récemment que le local accueillerait à nouveau le public… invité à découvrir son étrange machine à distribuer du cannabis. Avec cette idée en tête: la machine permet de vendre de l’herbe sans qu’aucun des membres du club n’ait, en théorie, de problème avec la police, puisqu’aucun humain n’est directement impliqué dans l’acte de vente (à condition de considérer que la machine se remplit toute seule…). La machine servirait également de modèle de ce que pourrait être le marché du cannabis dans un contexte de légalisation.
Et l’opération est un succès selon ses promoteurs: des centaines de sachets de marijuana se vendraient de la sorte les soirs d’affluence. Les militants espèrent ainsi pouvoir rallier les fumeurs à leur cause une fois ces derniers présents dans les locaux de leur association:
« Nous voulons augmenter le nombre d’activistes que nous comptons déjà parmi nous et non rester entre nous », explique Julian Crawford au site Stuff.
Evidemment, la police ne l’entend pas réellement de cette oreille. Selon le témoignage de Crawford, un officier serait ainsi passé l’avertir la semaine dernière qu’un « check-point » de la police serait prochainement mis en place à l’entrée du club pour dissuader les clients potentiels:
« Il nous a dit qu’il y avait eu des directives prises au sommet pour lutter contre le Daktory. La présence de la police va probablement faire fuir les gens, mais nous ne voyons pas ce club comme un business donc ce n’est pas un problème… Nous préférerions que seuls les membres les plus « hardcores » supportent le mouvement de légalisation. »
Reste que le succès médiatique de l’opération pourrait bien, à nouveau, précipiter sa fin…
Arnaud Aubron
Source : LesInrocks
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