« Fumer, c’est bon pour la société ? »


La polémique autour de la légalisation du cannabis, problème souvent délaissé par les politiques mais non moins épineux, semble être arrivée à un point mort.

Sans en faire l’apologie tels que l’avaient fait des groupes tels que Matmatah ou Tryo, le cannabis, sa consommation et son trafic méritent plus que les débats politiques souvent stériles. Le 15 juin dernier, Michel Vaillant, député du Parti Socialiste et ancien ministre de l’intérieur a présenté un rapport dessus : les informations et statistiques qu’il contient devraient remettre le sujet sur la table, surtout en ce début de période électorale riche en promesses (démagogiques ?).
D’un point de vue économique, la France s’illustre en Europe par le paradoxe suivant : alors que le pays suit une des politiques de répression des plus sévères du continent, la consommation des jeunes âgés de 15 à 24 ans est une des plus fortes. La répression coûte en moyenne à l’année à l’Etat français 300 millions d’euros grâce ou à cause des 80 000 interpellations de dealers voire parfois de consommateurs.
La légalisation du cannabis permettrait donc d’économiser non seulement ces sommes astronomiques auxquelles s’ajoutent les dépenses dues aux gardes à vue, à l’exécution des peines et au fonctionnement des tribunaux mais aussi de générer des recettes fiscales par le biais d’une taxe qui maintiendrait le prix actuel, soit environ 5,50€ le gramme. En tout cette taxe procurerait des ressources à l’administration fiscale à hauteur d’un milliard d’euros chaque année.
La situation sanitaire est tout aussi intéressante que le gain économique de la légalisation du cannabis. En effet, si les propriétés pharmaceutiques du cannabis ne sont pas à prouver : l’Allemagne, le Canada, l’Italie et treize Etats des Etats Unis ont reconnu l’utilité thérapeutique des cannabinoïdes et de la forme végétale du cannabis notamment dans le traitement des douleurs des cancers, des scléroses en plaque ou de la maladie de Parkinson ; celles-ci ne sont toujours pas reconnues en France.
Toujours d’un point de vue sanitaire mais bien plus grave que la non reconnaissance thérapeutique du cannabis, son usage et son mésusage. De fait les trafiquants, motivés par l’appât du gain, ajoutent à la résine de cannabis des substances toxiques afin de l’alourdir. Ces produits, principalement des microbilles de verre et de la poudre de pneu, rendent la consommation bien plus toxique que la normale. En ce sens, le contrôle de la production et de la distribution par l’Etat éradiquerait ce type de problème, en plus de rapporter des fonds dans les caisses de l’Etat…
M.F.
Source:E-Delit

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