«Une légalisation à long terme de toutes les drogues», c’est ce que prône désormais le parti allemand Die Linke, qui rassemble les ex-communistes est-allemands et les déçus de la social-démocratie à l’Ouest. Réunis ce samedi en congrès à Erfurt, les 570 délégués du parti ont décidé d’aller un cran plus loin que leur direction, qui soumettait au vote une proposition de légalisation des seules drogues douces.
Die Linke, qui compte 76 élus au Bundestag, devient a priori le premier grand parti européen à prôner la légalisation de toutes les drogues, même s’il est encore difficile de connaître la nature de sa proposition exacte.
La consommation de cannabis est largement tolérée en Allemagne, où le cannabis thérapeutique est autorisé. Le pays est également pionnier en matière de réduction des risques liés à l’usage de drogues, autorisant les salles d’injection et les programmes pilotes de prescription d’héroïne médicale.
En France aussi, la gauche a récemment avancé sur le sujet. Martine Aubry s’est ainsi finalement déclarée favorable à la dépénalisation du cannabis avant sa défaite dans la primaire socialiste. Au cours de la même campagne, le radical de gauche Jean-Michel Baylet s’est prononcé pour la légalisation contrôlée. Tout comme l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant, auteur d’un rapport sur le sujet au mois de juin. Le candidat désigné du parti, François Hollande, lui, a esquivé la question, renvoyant à un débat européen. Enfin les écologistes sont de longue date favorables à la dépénalisation des drogues douces.
Reste Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, qui se réfère régulièrement à ses homologues de Die Linke. Et qui est assez mal à l’aise sur la question. Interrogé ce jeudi sur TF1, Mélechon a franchement esquivé la question:
« Aïe. Alors écoutez une partie de mes amis est pour, l’autre est contre. Il va falloir que je retourne voir dans mes programmes. Moi personellement… [Il fait la moue]. Mon côté gestionnaire me fait dire que les trafics liés au cannabis sont une gangrène. Le père et grand-père trouve ça moyen. »(voir à la 19e minute).
Interrogé au début du mois par le Bondy Blog, il avait également esquivé la question:
« J’en sais rien moi, qu’est-ce qu’il y a marqué dans le programme? On va pas dépénaliser l’héroïne, ca va pas… » (voir à la 30e minute)
Suivant le conseil de M. Mélenchon, qui aime bien en donner aux journalistes, je suis allé voir dans le programme du Front de Gauche… qui consacre 2 de ses 90 pages à la pratique du sport, mais pas une ligne à la questions des drogues. Un ultime homage à Mitterrand? Dans ses 110 propositions, le candidat des socialistes, lui aussi allié aux communistes, avait également fait disparaître toute trace de drogue. On lui prête cette phrase définitive:
« Les drogues, il vaut mieux ne pas en parler, car si l’on en parle, il faut hurler avec les loups. »
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire