Mercredi 11 janvier 2012
Au journal de 13h de France Inter, après l’évocation de la publication par le journal Le Monde révélant une scandaleuse manipulation de l’IGS, la Police des polices, à des fins partisanes et électoralistes servant les intérêts de Nicolas Sarkozy, voilà abordée la mort tragique d’Abdelilah El-Jabri.
Ce jeune de 25 ans vient de perdre la vie à la suite d’un contrôle de police « par surprise », « pris en flagrant délit d’usage de stupéfiants dans un hall d’immeuble » nous informe la journaliste. Les problèmes cardiaques du jeune homme seraient à l’origine de son brusque décès.
Mais qui osera questionner la réalité de cette « guerre à la drogue » inutile et couteuse, contre-productive et finalement criminelle ?
Faut-il se dire que la mort d’Abdelilah El-Jabri est « normale », que les conditions de son décès sont « naturelles », et se résigner parce qu’il n’y a pas homicide même involontairecomme vient de déclarer l’IGS, alors qu’une instruction est ouverte par le parquet de Bobigny ?
Un contrôle ne peut-il se faire qu’en maintenant au sol ceux que l’on suspecte ? La brutalité qui s’érige en principe couvert par les hiérarchies déshonore le système qui la produit !
STOP !
Lutter contre les usagers de drogues n’est pas lutter contre le trafic des stupéfiants. Cette guerre fait chaque année des centaines de milliers de victimes, au nom d’une pseudo politique défendant la morale alors qu’elle contribue à renforcer les organisations criminelles.
Pire, les actions de police et de la justice se révèlent contreproductives, sauf à vouloir justifier des statistiques répressives concordantes avec le discours sécuritaire, alors qu’en terme de santé publique la situation s’aggrave.
Ce contrôle policier, qu’on dira pudiquement « musclé » mais réalisé une fois encore de manière inadmissible du point de vue des droits humains fondamentaux, est révélateur de ce manque de discernement dans les méthodes d’interpellation pour faire appliquer une loi obsolète et inique...
Abdelilah El-Jabri serait toujours vivant, s’il n’avait été projeté et menotté au sol au nom de la « guerre à la drogue » !
Farid Ghehiouèche, porte parole du collectif Cannabis Sans Frontières affirme qu’il faut « dénoncer les violences policières consécutives à la « guerre à la drogue », pour en finir avec la prohibition au bénéfice du crime organisé et envisager une politique pragmatique et tolérante pour les substances psychoactives, nous appelons l’opinion publique à réagir, parce que le silence et le consentement hypocrite de ce statu quo aggrave la situation. Le résultat de pratiques outrancières est insupportable pour les citoyens responsables que nous sommes. Il est grand temps que la société évolue ».
En conséquence, nous demandons la création d’une commission d’enquête sur les activités de la Police depuis l’entrée en fonction du Préfet Lambert en Seine-Saint-Denis.
En hommage à Abdelilah El-Jabri, et à toutes les victimes de la « guerre aux drogues », manifestons notre solidarité aux proches et aux familles endeuillées et dénonçons l’arbitraire policier.
Rendez-vous, samedi 14 janvier à 15h, au Place de la Fontaine Saint Michel (Fontaine aux Innocents).
Contact Presse : Farid Ghehiouèche 06 14 81 56 79
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