Otto Perez est un ancien général, spécialiste de la lutte contre-insurrectionnelle, qui a promis d’avoir la main dure contre les trafiquants. C’est un homme à poigne qui a su séduire les électeurs avec son discours énergique. Durant toute la campagne il a répété son intention de mettre fin à la pauvreté et au crime organisé au Guatemala, l’un des pays les plus pauvres et les plus violents de la planète. La moitié de la population vis sous le seuil de pauvreté, et le taux d’homicides dépasse de 50% celui du Mexique.
Mardi dernier, 3 jours après avoir été assermenté Président du Guatemala, il a fait une déclaration inédite au journal El Nuevo Herald.
Il a appelé à concevoir une nouvelle stratégie dans toute la région. D’après lui la décriminalisation des drogues serait une stratégie qui mettrait tous le monde d’accord.
Il a appelé à concevoir une nouvelle stratégie dans toute la région. D’après lui la décriminalisation des drogues serait une stratégie qui mettrait tous le monde d’accord.
« Et je parle ici de la zone sud où la drogue est produite, passant par tous les pays comme le Guatemala, qui sont une étape de transit jusqu’au Mexique et États-Unis. »
Ajoutant ensuite que l’analyse de cette nouvelle stratégie devrait se faire « le plus vite possible », et être réalisée avec « sérieux ».
Otto Perez n’a jamais émis d’idée en ce ce sens avant sa prise de fonction, et il vient de contrarier les États-Unis qui ont été à l’étranger son premier soutien politique.
Otto Perez n’a jamais émis d’idée en ce ce sens avant sa prise de fonction, et il vient de contrarier les États-Unis qui ont été à l’étranger son premier soutien politique.
« Je crois que si ce n’est pas cette voie, nous devrons en trouver une autre, mais ce devra être une stratégie régionale pour laquelle nous devrons tous être disposés à faire le même effort. »
Le Président guatémaltèque a salué « l’effort » du Président mexicain Felipe Calderón dans la lutte anti-drogue, avant d’insister et de créer un second tsunami diplomatique : « Un très gros effort, mais qui n’a pas été suivi par les États-Unis qui sont un voisin et le plus grand des marchés ».
Au Mexique la guerre au narcotrafic est un conflit dévastateur, qui a fait plus de 55.000 morts en 5 ans, et dont l’issue est plus incertaine que jamais. Dès que l’armée mexicaine parvient à affaiblir l’un des 7 cartels principaux, un autre cartel y voit une opportunité pour se saisir du territoire où son concurrent a été touché.« Le gouvernement n’arrive pas à en profiter pour rétablir son contrôle sur le pays », souligne Gustavo de la Rosa qui est à la tête d’une commission des droits de l’homme.
Dans les pays qui sont sur la route du trafic et où la pauvreté est endémique, comme le Guatemala, le Honduras ou le Nicaragua, les narcotrafiquants ont à leur disposition une main d’œuvre très bon marché destinée à être exploitée. En plus les cartels possèdent les moyens logistiques et financiers pour combattre les unités d’élites des gouvernements, et prendre ainsi le contrôle de régions entières.
Les cartels mexicains se propagent très largement à l’extérieur du pays depuis une dizaine d’années. Maintenant ils contrôlent aussi de vastes étendues au Guatemala qu’ils utilisent comme voie de transit. Devant cette réalité, le Président Otto Perez devrait bientôt rencontrer ses homologues Mexicain et Colombien, pour débattre de ce problème qui gangrène tout le continent.
Rappelons-nous qu’il y a 3 mois, le président colombien Juan Manuel Santos s’est prononcé en faveur de la légalisation du cannabis. En précisant aussitôt : « à condition que tout le monde le fasse en même temps ». Étant donné qu’en Colombie la drogue est un enjeu de sécurité nationale, ce ne sera pas lui qui commencera. Il s’en explique :
« Le trafic de drogues finance la violence et les groupes armés dans notre pays. Je serais crucifié si je faisais le premier pas. »
La solution viendra peut-être d’une coopération internationale qui semble aujourd’hui à portée de main, si les États-Unis ne s’y opposent pas. Car depuis la doctrine Monroe du nom d’un président Américain (1817-1825), la vision des États-Unis sur le continent sud-américain est qu’il constitue leur arrière-cour, et qu’il s’agit d’une zone d’influence exclusive des États-Unis.
En parallèle, la guerre contre la drogue est une guerre contre un ennemi omniprésent et invisible.
C’est avec la guerre contre le terrorisme, le socle fondateur de l’impérialisme Américain qui permet aux États-Unis de faire main basse sur des pays du monde entier.
Il n’est pas dit que les États-Unis accepteront facilement de perdre cet avantage stratégique. Et peut-être que demain en Amérique du Sud ils renoueront avec les coups tordus, et autres ingérences façon CIA, que ce continent a déjà bien connu.
C’est avec la guerre contre le terrorisme, le socle fondateur de l’impérialisme Américain qui permet aux États-Unis de faire main basse sur des pays du monde entier.
Il n’est pas dit que les États-Unis accepteront facilement de perdre cet avantage stratégique. Et peut-être que demain en Amérique du Sud ils renoueront avec les coups tordus, et autres ingérences façon CIA, que ce continent a déjà bien connu.
Vyking
Source :Cannaway
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