Cannabis-Sans-Frontière : De l’obscurantisme de l’Académie Nationale de Médecine et des médias propagandistes...

par Farid Ghehiouèche
Publié le: 30 mars


Des malades "condamnés à la délinquance" pour se procurer du cannabis © Erich Schlegel/Corbis
Ce matin, j’ouvre mon courrier électronique et je découvre "Cannabis : l’Académie de médecine contre la dépénalisation en raison des effets sur la santé" (Cf. la brève au bas de l’article). Il faut réagir face à cette ignoble propagande et dénoncer ces procédés totalitaires.
Bien entendu, il faudra m’expliquer en quoi des médecins, des pharmaciens, des thérapeutes en tous genres sont légitimes pour donner un point de vue sur la nature du Droit commun ? Autant sur la santé humaine, ils se doivent d’être à la pointe de la réflexion, mais leur avis sur la question pénale, celle de la nature de la loi est totalement inutile. Parce que cela échoit en responsabilité au législateur... qui légifère pour des questions de santé publique.
Normalement, le législateur définit la loi au nom du peuple et dans son intérêt souverain, et bien entendu en rejetant tout dogmatisme ou obscurantisme, mais avec l’avis éclairé prenant en compte aussi bien les contingences budgétaires de l’Etat, que la situation politique, économique et sociale, voire parfois pour mieux adapter le droit aux évolutions sociétales.
Est-ce que l’Académie Nationale de Médecine pourrait par exemple donner un avis interdisant la circulation automobile, notamment lors des pics de pollution ?

Pourtant la pollution atmosphérique est bien plus dangereuse pour la santé des gens que le cannabis, toutes les études le démontrent ! La pollution tue, le cannabis ne tue pas.
Et même si la loi française interdit toujours de "présenter sous un jour favorable" les stupéfiants comme le cannabis, et qu’on attend impatiemment le jour où l’Académie Nationale de Médecine osera reconnaître publiquement que le cannabis est un remède pour de nombreux patients atteints de maladies graves, il devient urgent de dénoncer la propagande prohibitionniste de ce ramassis de "dangereux criminels" !
Quid de Jérôme atteint de myopathie et qui recours quotidiennement au cannabis pour se soulager tandis que la morphine ne lui offre pas le même confort avec ses effets secondaires ? Quid de Justin atteint de la maladie de Crohn et qui survit mieux des poussées grâce au cannabis ? Quid d’Olivier qui réclame son "médicament" pour supporter la sclérose en plaque qu’il a contracter en prison à la suite d’une vaccination contre l’Hépatite B ? Quid de Jean Paul, exerçant un métier à haut-risque tout en éloignant ses crises d’asthme grâce à la consommation régulière de cannabis ? Quid de Floriant jeune tétraplégique de 19 ans qui vit plus détendu avec le cannabis ?
L’Académie Nationale de Médecine a-t-elle procéder à l’audition de tels personnes pour valider sa thèse prohibitionniste ? Quand compte-t-elle le faire ?
On pourrait multiplier par 1000 par 100 000, par millions le nombre de cas où la vie quotidienne des individus n’est pas mise en danger par le cannabis, mais au contraire améliorée, facilitée, embellie par cette plante aux milles vertus... Tout en redoutant toujours et partout les effets délétères des lois en vigueur.
Mais bien pire encore que les inepties de l’Académie Nationale de Médecine, le procédé journalistique par lequel une information non-vérifiée devient un instrument de propagande, pour que le mensonge continue de proliférer.
Tordons le cou à ce qui a fait l’origine de la prohibition du cannabis, avec son classement comme "stupéfiants" au beau milieu des années 30 : le potentiel d’abus du cannabis est bien moindre que celui de l’alcool, tandis que les bénéfices thérapeutiques du cannabis sont bien supérieurs à ceux de l’alcool dont on peut dire qu’au contraire il est un facteur néfaste. Cependant le cannabis est illicite tandis que l’alcool est légal, cherchez l’erreur ! Personne à l’Académie Nationale de Médecine ne demande l’interdiction du cognac ou du Ricard... dont la dose létale est réelle, alors que celle du cannabis demeure inconnue puisqu’il faudrait fumer 800 cigarettes 100% cannabiques, sans dormir ni manger et mourir des conséquences des goudrons de la combustion.
Plus encore, on affirme que l’Académie Nationale de Médecine se base sur deux études, sans en donner les références, ni même les auteurs... C’est un procédé propagandiste qui ne devrait flouer personne mais qui dans le monde immonde de l’immédiat média, l’effet boule-neige aidant, les mensonges prohibitionnistes continuent de se propager.
Alors l’Académie Nationale de Médecine aura-t-elle le courage d’affronter les travaux scientifiques outre-manche, et les journalistes l’envie de faire leur travail de collecte et de recoupage des informations scientifiquement validées, comme ceux de ce rapport du Dr Donald I. ABRAMS, publié fin 2010 à propos du "cannabis pour le traitement de la douleur et le soin palliatif" :http://www.beckleyfoundation.org/bib/doc/bf/2010_DONALD_211690_1.pdf
A quand une plainte pour divulgation de fausses nouvelles avec l’intention de nuire à autrui ?
Farid Ghehiouèche, le 30 mars 2012
Cannabis : l’Académie de médecine contre la dépénalisation en raison des effets sur la santé
Alors que la dépénalisation du cannabis fait l’objet d’un débat récurrent en France, l’Académie nationale de médecine réaffirme son opposition sur le sujet, mettant en avant "les effets délétères de cette drogue". S’appuyant sur deux études récentes, l’institution française rappelle que le cannabis accroît les risques cardiovasculaires et neurovasculaires.

Les deux enquêtes mises en avant par l’Académie de médecine, dont l’une a été conduite par le CHU de Strasbourg, dénoncent les effets du cannabis sur la santé, notamment sa responsabilité dans les infarctus cérébraux et dans l’augmentation du risque d’infarctus du myocarde. Face à ce constat, l’Académie renouvelle ses mises en garde contre la dépénalisation du cannabis, mettant l’accent sur les "graves conséquences" de la drogue sur la santé des usagers.

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