
Si c’est un médicament, comment refuser ?
Bien sûr, la proposition n’a pas laissé indifférent les premiers intéressés : à savoir les pharmaciens. Première constatation : vendre du cannabis sous sa forme actuelle, n’est absolument pas envisageable pour les officinaux. La donne serait cependant différente si le produit obtenait le statut de médicament et s’il était dûment prescrit à des fins thérapeutiques. « Nous délivrons déjà, sur ordonnance, des substituts de synthèse à l’héroïne. Nous distribuons par ailleurs, gratuitement des seringues aux toxicomanes pour leur éviter de se contaminer par des virus » rappelle cité par le Figaro, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner. Dans de telles conditions, selon lui, les pharmaciens ne pourraient pas refuser de délivrer du cannabis. Certes, mais une telle présentation ne correspond peut-être pas exactement à la proposition de Jean-Michel Baylet, qui semble vouloir faire des officines des « guichets » pour une délivrance sécurisée du cannabis, au-delà de la question éventuelle de ses vertus thérapeutiques.
Des vertus thérapeutiques pas exclusives
Des vertus thérapeutiques qui demeurent d’ailleurs sujettes à caution. Toujours dans les colonnes du Figaro, le professeur Jean Costentin, pharmacologue spécialiste des addictions et membre de l’Académie de pharmacie, remarque que « certes le cannabis a des effets antalgiques, relaxant, antivomitifs. Mais pour chacun de ces effets, la médecine dispose déjà de produits bien plus efficaces ! » assure-t-il, tandis que même sous une forme synthétisée le THC conserve de nombreux effets secondaires.
Aurélie Haroche
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