Etats-Unis : Pas de différences entre marijuana et héroïne pour la chef de la DEA

C’est en entendant ce genre de prestations que l’on se dit que l’on marche sur la tête.
Mercredi dernier, Michele Leonhart, responsable de la DEA, la brigade fédérale des stups aux Etats-Unis, était interrogée sur les priorités de son agence par la Commission sur le crime, le terrorisme et la sécurité intérieure de la Chambre des représentants.
Le représentant démocrate du Colorado, Jared Polis, adversaire de longue date de la guerre à la drogue, en a profité pour titiller quelque peu la responsable policière en lui demandant à de nombreuses reprises quels étaient les risques comparés de la marijuana et de drogues comme l’héroïne ou la métamphétamine. Réponse de l’intéressée:
Pour ceux qui ne comprendraient pas l’échange. Extrait:
“Est-ce que le crack est pire pour la santé que la marijuana?”
“Je.. Je crois que… que toutes les drogues illégales sont mauvaises”
“Est-ce que la méthamphétamine est pire pour la santé que la marijuana?”
“Je ne crois pas qu’aucune drogue soit bonne pour la santé…”
“Est-ce que l’héroïne est plus mauvaise pour la santé que la marijuana?”
“A nouveau, toutes les drogues illégales…”
“… Oui, non ou “Je ne sais pas”. Si vous ne savez pas, vous devriez vous renseigner. Vous êtes administratrice de la DEA et je vous pose une question simple: est-ce que l’héroïne est pire pour la santé que la marijuana?”
“Toutes les drogues illégales sont mauvaises.”
Et ainsi de suite… Jusqu’à ce que le Représentant Polis en vienne au coeur de son argumentaire pour démontrer les vertus de la marijuana médicale, légalisée dans la Colorado.
On peut bien évidemment discuter le bien-fondé des positions libérales défendues par le représentant Polis, mais il est tout de même assez incroyable que, soucieuse de ne rien dire qui pourrait donner de l’eau au moulin de ses adversaires, la responsable des stups américains refuse simplement de dire que l’héroïne est plus dangereuse pour la santé que la marijuana…
Pour permettre à l’administratrice Leonhart de réviser ses classiques, je lui conseille donc la lecture du rapport de 1971 de l’Organisation mondiale de la Santé, ou le rapport français Rocques (membre de l’Académie des sciences) de 1998 remis à Bernard Kouchner ou encore celui du journal scientifique The Lancet qui tous ont un point commun: admettre la moindre dangerosité du cannabis comparativement aux autres drogues.
Autre point commun de ces classements établis par des chercheurs reconnus: ils placent tous l’alcool en tête de liste de la dangerosité, à égalité avec l’héroïne. Mais c’est un autre débat…
Arnaud Aubron 
Source:DrogueNews

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