Annan, Calderon, Lula… les 100 “irresponsables” opposés à la guerre à la drogue

L'ex-président brésilien Lula, le chef d'Etat mexicain Calderon et l'ex-secrétaire général de l'ONU Annan (Wikipedia)
“Irresponsable”. C’est l’adjectif qui revient en boucle à chaque fois qu’un politicien français a l’audace de se prononcer pour un assouplissement de notre vieille loi de 1970 sur les stupéfiants.
Nicolas Sarkozy a ainsi jugé le socialiste François Rebsamen“irresponsable” de proposer une simple contravention pour les fumeurs de cannabis (proposition que l’ex-président défendait pourtant lui-même en 2003).  Jean-François Copé a également estimé que la proposition de Cécile Duflot de légalisation du cannabis était “irresponsable”.
En ce jour anniversaire de l’Appel du 18 joint lancé par Libé en 1976 et déterré par le Circ (Collectif d’information et de recherche cannabiques) en 1993, j’ai donc modestement tenté de dresser la liste des 100 principaux irresponsables qui, à l’échelle de la planète, proposent, ou ont proposé, de mettre un terme à la guerre à la drogue.
Ils sont anciens secrétaires généraux de l’ONU (2), chefs d’Etat ou de gouvernements honoraires ou en exercice (18), prix Nobel (9) de la paix, de littérature ou d’économie, anciens ministres ou hommes d’affaires, ainsi que tous les leaders actuels de partis de gauche en France… 100“irresponsables” donc, aux yeux de la droite (et d’une partie de la gauche) française.
La liste n’est évidemment pas exhaustive, puisqu’il faudrait y ajouter les centaines d’hommes et femmes politiques allemands, néerlandais, espagnols, polonais, portugais, tchèques… tous “irresponsables” eux aussi, qui ont voté des lois mettant en place la dépénalisation de l’usage de drogues. Elle rassemble toutefois les principales personnalités ayant pris publiquement part à ce débat ces vingt dernières années. Jugez vous-même de leur degré “d’irresponsabilité”.

Chefs d’Etat ou de gouvernement étrangers (4)
Felipe Calderon. Le président mexicain a suggéré en septembre 2011qu’une légalisation serait peut-être plus à même de lutter contre les cartels que la guerre à la drogue.
Laura Chinchilla. La présidente du Costa Rica a appelé à un débat sur la légalisation des drogues en mars 2012.
Otto Perez Molina. Le président du Guatemala a lancé le 7 avril dans leGuardian un appel à la “régulation” du marché des drogues
 Juan Manuel Santos. Le président colombien a proposé en octobre 2011une légalisation du cannabis à l’échelle mondiale.

Anciens chefs d’Etat, premiers ministres et secrétaires généraux de l’ONU (16)
Kofi Annan. L’ancien Secrétaire général de l’ONU a été membre de la Global Commission on Drug Policy.
Oscar Arias Sanchez. L’ancien président du Costa Rica, prix Nobel de la Paix, a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.
Belisario Betancur. Cet ancien président colombien  a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.
Fernando Henrique Cardoso. L’ancien chef de l’Etat brésilien préside la  Global Commission on Drug Policy.
Violeta Barrios de Chamorro. L’ancienne présidente du Nicaragua a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.
Ruth Dreifuss. L’ancienne présidente suisse est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Cesar Gaviria. L’ancien chef de l’Etat colombien est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Lydia Gueiler Tejada. La première femme présidente de Bolivie a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Aleksander Kwasniewski. L’ancien chef de l’Etat polonais est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Ricardo Lagos. L’ancien chef d’Etat chilien est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Luiz Inacio Lula da Silva. L’ancien président brésilien a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
George Papandreou. L’ancien Premier ministre grec  a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue et est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Javier Perez de Cuellar. L’ancien secrétaire général de l’ONU a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.
Mario Soares. L’ancien président portugais était membre du Conseil de Senlis.
Dries van Agt. L’ancien Premier ministre néerlandais a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
 Ernesto Zedillo. L’ancien chef de l’Etat mexicain est membre de la Global Commission on Drug Policy.

Les chefs de parti français (5)
Martine Aubry. La première secrétaire du PS s’est prononcée pour la dépénalisation du cannabis lors du débat pour les primaires.
Jean-Michel Baylet. Le président du Parti radical de gauche s’est prononcé pour la légalisation du cannabis lors du débat pour les primaires socialistes.
Olivier Besancenot. Le leader du NPA s’est prononcé dès 2002 pour la dépénalisation de toutes les drogues.
Cécile Duflot. La ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, secrétaire nationale des Verts, a créé la polémique en rappelant la position de son parti, favorable à la légalisation du cannabis.
Jean-Luc Mélenchon. Le leader du Front de Gauche s’est prononcé pour la dépénalisation du cannabis sur le plateau de France 2 en janvier 2012.

Les autres politiques français (8)
Michèle Barzach. Ancienne ministre de la Santé de Jacques Chirac, elle a permis en France la mise en vente libre des seringues et  a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Daniel Cohn-Bendit. Le coprésident du groupe des Verts au Parlement européen a espéré en juin 2012 que les Verts français déposeront un projet de loi pour la dépénalisation du cannabis.
Stéphane Gatignon. Le maire écologiste de Sevran a signé en 2011 un livre appelant à la légalisation du cannabis. Co-signataire: l’ancien commissaire de police Serge Supersac.
Eva Joly. La candidate des Verts à la présidentielle, ancienne magistrate, s’est prononcé pour la légalisation du cannabis pendant la campagne.
Maurice Leroy. Le ministre de la Ville (Nouveau Centre) de François Fillon s’était prononcé, à titre personnel, pour la dépénalisation du cannabis en juin 2011.
Oscar Temaru. L’ancien président indépendantiste de Polynésie françaises’est prononcé en janvier 2010 pour la légalisation et la taxation du pakalolo, l’herbe tahitienne.
Daniel Vaillant. Le député-maire du XVIIIe arrondissement de Paris, ancien ministre de l’Intérieur, a remis un rapport à Jean-Marc Ayrault sur la légalisation du cannabis en 2011.
Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement a soutenu les prises de position de Daniel Vaillant sur la légalisation du cannabis en octobre 2009.

Hommes ou femmes politiques étrangers (43)
Lyn Allison. Cette femme politique australienne, ancienne leader des démocrates au Parlement, a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Hedy d’Ancona. L’ancienne ministre néerlandaise a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Inkeri Anttila. Ancien ministre de la Justice de Finlande, a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Antonio Aranibar Quiroga. Cet ancien ministre des Affaires étrangères de Bolivie a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Marek Balicki. Ancien ministre de la Santé polonais, il a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Paul Barrat. L’ancien secrétaire à la Défense australien a signé un appel favorable à la dépénalisation du cannabis en avril 2012.
Peter Baum. L’ancien ministre de la Santé australien a signé un appel favorable à la dépénalisation du cannabis en avril 2012.
Yossi Beilin. Ancien ministre de la Justice israélien, il  a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Pavel Bem. L’ancien maire de Prague est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Monica Bettoni-Brandani. Cette ancienne secrétaire d’Etat à la Santé italienne a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Emma Bonino. Cette Italienne, ancienne commissaire européenne aux droits de l’homme a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Willie Brown. L’ancien maire de San Francisco a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
John Cain. Ancien Premier ministre de l’Etat australien de Victoria, a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Bob Carr. Le ministre des Affaires étrangères australien s’est prononcé pour la dépénalisation du cannabis au mois d’avril 2012.
Marion Caspers-Merck. L’ancienne secrétaire d’Etat allemande à la Santé est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Haim Cohn. L’ancien ministre de la Justice d’Israël a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Simon Alberto Consalvi. L’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Uruguay a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Joycelyn Elders. Ancienne directrice générale de la Santé des Etats-Unis, elle a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Miguel d’Escoto Brockman. Ancien ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, il a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Alfonso Ferrufino Valderrama. Cet ancien vice-président de l’Assemblée de Bolivie a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Geoff Gallop. L’ancien Premier ministre d’Australie occidentale a signé un appel favorable à la dépénalisation du cannabis en avril 2012.
Jan F. Glastra van Loon. L’ancien secrétaire d’Etat à la justice néerlandais a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Rupert Hamer. L’ancien Premier ministre de l’Etat australien du Victoria, première femme à occuper ce poste, a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Washington Herrera. Cet ancien ministre équatorien a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Joan Kirner. L’ancien Premier ministre de l’Etat australien du Victoria, a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Oskar Lafontaine. L’ancien ministre des Finances allemand, cofondateur du parti Die Linke, s’est prononcé en octobre 2011, comme la majorité des 570 délégués du Parti, pour “la légalisation à long terme de toutes les drogues”.
Sabine Leutheusser-Scnarrenberger. Actuelle ministre de la Justice allemande,  a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Gesine Lötzsch. L’ancienne présidente du parti allemand Die Linke s’est prononcé en octobre 2011, comme la majorité des 570 délégués du Parti, pour “la légalisation à long terme de toutes les drogues”.
Augusto Ramirez Ocampo. Cet ancien ministre des Affaires étrangères colombien a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Erling Olsen. Ancien ministre de la Justice du Danemark, il  a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Miltiadis Papaioannou. L’ancienne ministre de la Justice grecque a déposé un projet de loi de dépénalisation de l’usage de toutes les drogues en août 2012… avant que son gouvernement ne démissionne.
Kurt Schmoke. Ancien procureur, le premier maire noir de Baltimore est également le premier maire d’une grande ville américaine à s’être prononcé pour la dépénalisation de l’usage de drogues.
George Shultz. L’ancien secrétaire d’Etat de Ronald Reagan  a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue et est membre de la Global Commission on Drug Policy.
 Javier Solana. L’ancien Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Thorvald Stoltenberg. L’ancien ministre des Affaires étrangères norvégien et Haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Rita Suessmuth. Ancienne ministre allemande aux Affaires familiales et présidente du Bundestag, elle était membre du Conseil de Senlis.
Ed. van Thijn. L’ancien maire d’Amsterdam a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Paul Volcker. L’ancien directeur de la Réserve fédérale américaine est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Allan Wagner. Ancien ministre des Affaires étrangères du Pérou, il a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
John Whitehead. L’ancien secrétaire d’Etat adjoint de Ronald Reagan est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Pieter Winsemius. L’ancien ministre du Logement néerlandais  a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Michael Wooldridge. L’ancien ministre de la Santé australien a signé un appel favorable à la dépénalisation du cannabis en avril 2012.
Neville Wran. L’ancien Premier ministre de Nouvelle Galles du Sud a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.

Les Prix Nobel (9)
Françoise Barré-Sinoussi. La prix Nobel de médecine, co-découvreuse du virus du sida, plaide régulièrement pour la fin de la guerre à la drogue.
Nicolaus Bloembergen. Prix Nobel américano-néerlandais de physique (1981), il a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.
John Charles Polanyi. Ce prix Nobel de chimie (1986) canadien a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Dario Fo. Cet écrivain italien, Prix Nobel de littérature, a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.
Milton Friedman. Décédé en 2006, le très libéral prix Nobel d’économie a plaidé à de nombreuses reprises pour la légalisation de toutes les drogues.
Adolfo Perez Esquivel. Cet artiste argentin, prix Nobel de la Paix, a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Ilya Prigogine. Chimiste belge d’origine russe, Nobel de chimie en 1977, il a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Richard Smalley. Ce prix Nobel de chimie (1996) américain a signé en 1998 un appel international pour mettre un terme à la guerre à la drogue.
Mario Vargas Llosa. Le Prix Nobel de littérature est membre de  la Global Commission on Drug Policy.
Autres personnalités internationales (15)
Louise Arbour. L’ancienne haut-commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Richard Branson. Le PDG de Virgin est membre de  la Global Commission on Drug Policy.
William F. Buckley. Décédé en 2008, cet essayiste conservateur américain, fondateur de la National revuea plaidé pour la légalisation des drogues dès 1996.
Maria Cattaui. Cette Suisse, ancienne secrétaire générale de la Chambre de commerce internationale, est membre de  la Global Commission on Drug Policy.
Walter Cronkite. L’ancien PPDA américain, présentateur vedette de CBS, décédé en 2009, a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.
Carlos Fuentes. Ecrivain mexicain décédé le 15 mai 2012, il fût membre de  la Global Commission on Drug Policy.
Michel Kazatchkine. L’ancien responsable du Fonds mondial contre le sida est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Raymond Kendall. L’ancien secrétaire général d’Interpol était membre du Conseil de Senlis, think tank opposé à la guerre à la drogue.
Asma Jahangir. Cette avocate pakistanaise, ancienne raporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires et la liberté religieuse, est membre de la Global Commission on Drug Policy.
Mick Palmer. L’ancien chef de la police fédérale australienne a signé un appel favorable à la dépénalisation du cannabis en avril 2012.
Sean Parker. Le cofondateur de Napster et de Facebook a financé, en octobre 2010, la campagne pour la proposition 19 qui visait à la légalisation de la marijuana en Californie.
Willy Rozenbaum. Le codécouvreur du virus du sida, s’est prononcé en avril 2011, en tant que président du Conseil national du sida, pour une alternative à des politiques répressives inefficaces.
Léon Schwartzenberg. L’ancien médecin , décédé en 2003, avait pris position pour la légalisation des drogues neuf jours après son arrivée au ministère de la Santé, en 1988. Ce qui lui coûtera son poste.
George Soros. Le financier américain d’origine hongroise finance depuis des années la Drug Policy Alliance, principale association antiprohibitionniste américaine.
Helen Suzman. Figure blanche de la lutte contre l’apartheid, cette femme politique sud-africaine, décédée en 2009, a signé en 1998 un appel international pour la fin de la guerre à la drogue.

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