Des textes anciens, mentionnant l’application du cannabis à des fins thérapeutiques, nous ont été transmis de l’Égypte ancienne, d’Assyrie, de Perse, du Tibet, d’Azerbaïdjan, de la Grèce antique, de Palestine/Israël et des Pays arabes.La riche bibliothèque du roi assyrien Assourbanipal (env.669-626 ans av. J.-C.) de Ninive comportait de nombreuses tablettes d’argile dont les origines remontent à environ 2000 ans av. J.-C.Sur celles-ci, l’azallû (les graines de chanvre), associé à d’autres remèdes, est employé pour traiter les femmes d’un mal inconnu ou pour soulager les contractions lors d’unaccouchement difficile. En application externe, l’azallû était supposé être utile en cas de gonflements, de contusions et detroubles oculaires; par voie orale pour traiter les dépressions, l’impuissance, les calculs rénaux ainsi que pour combattre la sorcellerie.
Le Zend Avesta , livre sacré des Perses du temps de Zara-thoustra, enseignait la première religion dans la Perse antique.De nos jours elle est toujours pratiquée par près de 200 000croyants, principalement en Inde. Ces écrits renferment despassages sur les propriétés psycho actives du banga , que le traducteur James Darester (1895) a identifié comme étant du cannabis. Cependant, l’application médicale du cannabis reste incertaine. De même, les avis sont partagés en ce qui concernela période à laquelle vécut Zarathoustra ; celle-ci pouvant varier entre 4000 et 600 ans av. J.-C.Le Papyrus d’Ebers, datant de l’Égypte pharaonique, est aujourd’hui conservé à la bibliothèque de l’université de Leipzig.
Il constitue le plus précieux témoignage sur la médecine du temps de l’ancienne Égypte, remontant à l’époque du règne d’Amenhotep Ier (aussi connu sous le nom d’Aménophis Ier, env. 1514-1493 av. J.-C.). Il s’agit d’un rouleau de papyrus de 9 m de long et de 30 cm de large. D’après ce document, le cannabis (sm sm-t)fut utilisé par voie orale, rectaleet vaginale. Ainsi, par exemple, un passage à propos de l’utilisation du cannabis pour soulager les contractions lors de l’accouchement dit:
« encore un: smsm-t ; le fond dans du miel ; introduit dans son vagin ; c’est une contraction . Passage 821 ».
Il semblerait que le cannabis fut également utilisé en Palestine/Israël pour soulager les douleurs de l’accouchement. Ainsi une tombe a été découverte renfermant le squelette d’une
jeune fille de 14 ans et quelques pièces de monnaie datant du IVe siècle. La jeune fille était visiblement morte en couche parce que son bassin trop étroit ne permettait pas le passage de la tête du bébé. Au niveau du ventre, une matière de couleur grise contenant des traces de cannabis fut retrouvée. Dans un article publié dans le magazine spécialisé Nature, les auteurs de la découverte supposaient que « les cendres trouvées dans latombe proviennent de cannabis qu’on faisait brûler dans un récipient. Ainsi inhalé, il devait soulager la jeune fille pendant le travail difficile de l’accouchement.»
Le large éventail des applications médicales traditionnelles du cannabis, dans tout l’espace arabo-musulman, s’étendant de laPerse jusqu’en Espagne, a été transmis dans de nombreux écrits.
C’est aux environs de l’an 1000 de notre ère que la médecine arabe atteignit son point culminant. Tandis que pendant l’Antiquité, l’opium occupait encore la première place parmi lessubstances médicinales et psychotropes, il fut alors détrôné parle cannabis sous forme de haschich. Le plus célèbre desmédecins arabes, Ibn Sina (981-1037 ap. J.-C.), plus connu sous le nom latin Avicenne, né près de Boukhara, ancienne capitaledes principautés musulmanes sur la route de la soie dans l’actuel Ouzbékistan, mentionne la plante dans son ouvrage al-Qanun atibb.
Il fut rédigé vers l’an 1000 et sa partie principale comporte cinq volumes. Au XIIe siècle, l’ouvrage fut traduit en latin (Canon medicinae) et du fait de son exhaustivité, il était considéré jusqu’au XVIIe siècle comme un ouvrage médical de référence. Dans le domaine des applications médicales du cannabis figuraient entre autres les maladies neurologiques, telles que l’épilepsie et la migraine , ainsi que les problèmes des règles douloureuses et des accouchements difficiles. De plus, des indications faites par des médecins relatent quedepuis 1000 ans, la consommation abusive de haschich était répandue dans l’ensemble des pays arabes.À l’époque de Bouddha (env. 560-483 av. J.-C.,) vivait au Tibetle médecin Jivaka, élevé plus tard au rang de saint patron de la médecine tibétaine.
Il semblerait qu’il pratiquait déjà à l’époque d’importantes interventions chirurgicales (au niveau du crâne et de l’estomac) et qu’il utilisait le cannabis comme anesthésiant.
En outre, on suppose que chez les Romains et les Grecs, le cannabis n’était pas utilisé à des fins psychotropes , bien que son effet enivrant fût connu. Selon Démocrite (460-371 av. J.-C.), le cannabis était consommé occasionnellement, mélangé à du vinet de la myrrhe, afin de provoquer des hallucinations. Lephilosophe et historien grec Plutarque (env. 45-125 après J.-C.)témoigne dans ses écrits qu’il n’était pas rare, qu’après le repas, les habitants de Thrace, une région hellénophone située dans les Balkans, jetaient les parties supérieures d’une plante semblable à l’origan dans le feu. Ils s’enivraient ensuite avec la fumée inhalée et trouvaient alors le sommeil.Aux alentours du début de notre ère, le cannabis fut introduitcomme médecine en Grèce. Pline l’Ancien (mort vers 79 après J.-C.) rapporte que le suc de la plante de chanvre «
fait sortir des oreilles les vers et tous les insectes qui ont pu y entrer », et qu’il régulait
le travail des intestins. Il ajoute « que les racines cuites dans de l’eau bouillante diminuent les crampes desarticulations ainsi que la goutte et d’autres douleurs similaires.
On peut l’appliquer tel quel sur les brûlures en veillant toute fois à renouveler le produit avant qu’il ne sèche ».
On trouve également des indications concernant les applicationsmédicales du cannabis dans les écrits de Dioscoride, un contemporain de Pline l’Ancien, dont l’ouvrage occupa pendant plus de 1500 ans une place majeure dans la littérature médicale en Europe.
Dioscoride (vers 50 après J.-C.) écrit dans son manuel de pharmacie Chanvre engraissé « Le cannabis – que certainsnomment Kannabion, Schoinostrophon ou Astérion – est une plante aux nombreuses utilisations dans la vie courante, aveclaquelle on tresse les cordes les plus résistantes. Il comportedes feuilles qui sentent mauvais comme celles du frêne, unelongue tige simple et un fruit rond, qui, lorsqu’on en abuse,anéantit la procréation. Son suc vert obtenu par pression et distillé est un excellent remède contre les maladies des oreilles ».
Dioscoride (vers 50 après J.-C.) écrit dans son manuel de pharmacie Chanvre engraissé « Le cannabis – que certainsnomment Kannabion, Schoinostrophon ou Astérion – est une plante aux nombreuses utilisations dans la vie courante, aveclaquelle on tresse les cordes les plus résistantes. Il comportedes feuilles qui sentent mauvais comme celles du frêne, unelongue tige simple et un fruit rond, qui, lorsqu’on en abuse,anéantit la procréation. Son suc vert obtenu par pression et distillé est un excellent remède contre les maladies des oreilles ».
Selon Galien (129-199 après J.-C.), l’un des médecins les plus réputés durant l’Antiquité qui faisait mention du cannabis dansdeux de ses ouvrages, le cannabis faciliterait la digestion et
– contrairement à l’avis de Dioscoride – possèderait des pro-priétés aphrodisiaques. Il recommande également le cannabis en cas de douleurs aux oreilles.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire