C’est l’une des principales craintes des pouvoirs publics : que les mafias s’approprient la culture du cannabis en France , et notamment les plantations « indoor », en intérieur. Ces mêmes mafias, souvent originaires d’Asie du Sud-Est, restaient jusqu’à très récemment cantonnées à l’Europe du Nord, notamment la Grande-Bretagne.
Mais le démantèlement, en février, d’une véritable ferme cannabique à La Courneuve, avec 700 plants capables de produire 100 kg d’herbe à l’année, montre que ces organisations envisagent l’Hexagone comme un marché d’avenir. Pour l’instant, « seuls l’Espagne, le Portugal et la France ont encore des marchés nationaux dominés par la résine de cannabis(NDLR : le haschich) », note l’Observatoire français des drogues.
Mille plants peuvent produire 800 000 € d’herbe
Pour combien de temps encore? Partout en Europe, l’herbe remet en cause ce monopole. En 2008, 2,5 millions de plants ont ainsi été détruits sur le continent. Et, en France, l’herbe représente déjà 40% de la consommation totale de cannabis. Un chiffre en hausse qui aiguise l’appétit des groupes criminels.
Les policiers de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants estiment ainsi que l’on sort « d’une période de gestation encore largement empreinte d’amateurisme », pour rentrer dans des modes de production de plus en plus professionnels, et la mise sur pied de « cannabis factories ».
Ces usines à cannabis, employant parfois des sans-papiers qui remboursent ainsi leur voyage, sont particulièrement rentables. Mille plants peuvent ainsi produire 800000 € d’herbe une fois revendus au détail. Une telle évolution du marché priverait cependant de revenus les groupes criminels qui tiennent traditionnellement l’importation de la résine du Maroc. Ceux-ci seraient alors tentés de « monter en gamme », et de se recycler dans la cocaïne et l’héroïne, craignent les spécialistes.
Source:LeParisien
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