Des centaines d’économistes estiment que la prohibition du cannabis est extrêmement coûteuse, tandis que sa légalisation rapporterait des milliards de dollars



Plus de 300 économistes, dont trois lauréats du prix Nobel, ont récemment signé une pétition pour encourager le président, le congrès, les gouverneurs des Etats ainsi que leurs assemblées législatives à prendre sérieusement en considération la légalisation du cannabis aux USA. Cette pétition attire l’attention sur un article de Jeffrey Miron, un économiste d’Harvard, dont les conclusions mettent en lumière les économies conséquentes que pourrait réaliser le gouvernement si il se décidait à réguler et taxer le cannabis, au lieu de dépenser inutilement des milliards de dollars pour renforcer sa politique de prohibition.
Miron estime que la légalisation du cannabis économiserait 7,7 milliards de dollars par an consacrés par le gouvernement pour la répression, et générerait en plus 2,4 milliards de dollars annuellement pour le cas où la taxe serait équivalente aux produits de consommation courante, et près de 6 milliards de dollars si la cannabis était taxé comme le tabac ou l’alcool.
Les économistes signataires de cette pétition relèvent que les implications budgétaires de la prohibition du cannabis représentent un facteur parmi d’autres à prendre en considération, mais que l’essentiel de leurs recherches constituent désormais un pilier essentiel du débat national sur la décriminalisation.
Les avantages de la légalisation du cannabis (marijuana) s’étendent bien au-delà de l’opportunité de mordre dans le déficit des USA. La criminalisation du cannabis est un des nombreux aspects de la "guerre à la drogue" qui a lamentablement échouée. Même en tentant de l’associer aux plus dures, drogues "dangereuses" de cette croisade inepte, le fait est que le cannabis est en grande partie l’objet de cette bataille. Le gouvernement fédéral a même classé le cannabis au tableau 1 des substance (la catégorie des substances les plus sérieuses), en le plaçant dans une catégorie plus dangereuse que la cocaïne. Chaque année, plus de 800 000 personnes sont arrêtées pour possession et usage chaque année, et 46% de toutes les poursuites liées aux drogues le sont pour du cannabis. En dépit de son coût exorbitant et de la perte de temps pour les forces de l’ordre et la justice, toutes ces interpellations d’usagers du cannabis n’ont pas fait diminuer sa consommation.
La prohibition du cannabis n’a pas seulement entraîné une augmentation des arrestations, cela reflète aussi le fossé raciste grandissant de la guerre aux drogues. Même si les études indiquent que la consommation du cannabis est plus répandue chez les WASP, les blacks et les latinos constituent la plus grosse proportion des 800 000 personnes arrêtées chaque année. De ces constatations, on observe qu’il devient difficile pour eux de trouver ou conserver un emploi, de récupérer leurs droits de vote, voire tout simplement pour louer un appartement et se loger à bon prix. Ces faits dont les conséquences paraissent si difficiles à ébranler -aussi mauvaises soient-elles- et sont subies par une catégorie de la population usagère du cannabis qui rend cette politique anti-cannabis inéquitable, mal avisée et intolérable.
Notre politique à l’égard du cannabis a prouvé qu’elle était inefficace, discriminatoire et coûteuse. Nos tribunaux, nos cellules ainsi que nos prisons sont engorgés avec des simples délinquants n’ayant pas commis de violence. Mais malgré cela, le gouvernement persiste à maintenir la pénalisation du cannabis alors qu’elle est inutilement dépensière et raciste. Avons nous bien retenu la leçon de la prohibition de l’alcool en voyant aujourd’hui les mêmes conséquences se répéter pour le cannabis ? Face à ce rapport du Pr Miron, soutenu par des centaines d’économistes, espérons qu’il fera changer pas seulement la politique concernant le cannabis, mais changera nos politiques désastreuses.
Traduction express : FARId pour Cannabis Sans Frontières
— - Version originale de l’article
Over 300 economists, including three Nobel Laureates, recently signed a petition that encourages the president, Congress, governors and state legislatures to carefully consider marijuana legalization in America. The petition draws attention to an article by Harvard economist Jeffrey Miron, whose findings highlight the substantial cost-savings our government could incur if it were to tax and regulate marijuana, rather than needlessly spending billions of dollars enforcing its prohibition.
Miron predicts that legalizing marijuana would save $7.7 billion per year in government expenditure on enforcement, in addition to generating $2.4 billion annually if taxed like most consumer goods, or $6 billion per year if taxed similarly to alcohol and tobacco. The economists signing the petition note that the budgetary implications of marijuana prohibition are just one of many factors to be considered, but declare it essential that these findings become a serious part of the national decriminalization discussion.
The advantages of marijuana legalization extend far beyond an opportunity to make a dent in our federal deficit. The criminalization of marijuana is one of the many fights in the War on Drugs that has failed miserably. And while it’s tempting to associate only the harder, "scarier" drugs with this botched crusade, the fact remains that marijuana prohibition is very much a part of the battle. The federal government has even classified marijuana as a Schedule 1 substance (its most serious category of substances), placing it in a more dangerous category than cocaine. More than 800,000 people are arrested for marijuana use and possession each year, and 46 percent of all drug prosecutions across the country are for marijuana possession. Yet this costly and time-consuming targeting of marijuana users by law enforcement and lawmakers has done little to quell use of the drug.
The criminalization of marijuana has not only resulted in a startlingly high number of arrests, it also reflects the devastating disparate racial impact of the War on Drugs. Despite ample evidence that marijuana is used more frequently by white people, Blacks and Latinos account for a grossly disproportionate percentage of the 800,000 people arrested annually for marijuana use and possession. These convictions hinder one’s ability to find or keep employment, vote or gain access to affordable housing. The fact that these hard-to-shake consequences – bad enough as they are — are suffered more frequently by a demographic that uses marijuana less makes our current policies toward marijuana all the more unfair, unwise and unacceptable.
Our marijuana policies have proven ineffective, expensive and discriminatory. Our courtrooms, jails and prisons remain crowded with nonviolent drug offenders. And yet, the government persists in its costly, racist and counterproductive criminalization of marijuana. We learned our lesson decades ago with alcohol prohibition ; it is long overdue for us to do the same with marijuana prohibition. In the face of Miron’s new report, and its support from hundreds of economists, we are hopeful that not only will the national conversation surrounding marijuana change, but so will our disastrous policies.
Hundreds of Economists : Marijuana Prohibition Costs Billions, Legalization Would Earn Billions. Posted by Ezekiel Edwards, Criminal Law Reform Project & Rebecca McCray, Criminal Law Reform Project at 4:29pm

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