A partir du 1er mai, les touristes risquent de ne plus pouvoir consommer ou acheter de drogues douces dans les Coffee-shops aux Pays-Bas. Voilà qui ne va pas ravir certains européens...
Si on aime les Pays-Bas et la ville d’ Amsterdam pour son architecture, ses canaux et ses marchés aux fleurs, il semblerait que beaucoup viennent y chercher d'autres douceurs. En effet, selon le New York Times, près de quatre millions de touristes franchiraient les portes des coffee-shops d’Amsterdam chaque année puisque la vente de cannabis y est tolérée. Un bilan monstrueux aux yeux du premier ministre néerlandais, Mark Rutte, qui soutient le parti politique de droite "People’s Party for Freedom and Democracy". Il souhaiterait limiter les ventes de drogues douces dans les coffee-shops et interdire l’achat aux non-résidents et ce, à partir du 1er mai. "Je pense que d’ici la fin de l’année, ce tourisme malsain aux Pays-Bas réservé aux drogues aura disparu" a expliqué Mark Rutte. "Nous avons créé un commerce détestable dont nous devons nous débarrasser au plus vite" a ensuite répliqué Ard van der Steur, membre du parlement soutenant la campagne du premier ministre.
A l’origine, la vente de drogues douces telles que la marijuana, n’est pas officiellement autorisée. Seule la politique de tolérance est appliquée par le Ministère de la justice et par la police néerlandaise. Les coffee-shops sont donc acceptés dans la mesure où les ventes restent limitées et que les mineurs ne peuvent pas accéder aux établissements. Les habitants sont également autorisés à cultiver des plantes de marijuana à condition que l’usage reste strictement personnel. Dans un certain sens, cette tolérance a du bon et c’est pourquoi les néerlandais ne l’ont jamais réellement remise en cause. En effet, une étude menée par le Bureau des Nations Unies des drogues et crimes, a démontré que malgré les autorisations concernant l’usage des drogues douces aux Pays Bas, les néerlandais ne seraient pas de grands consommateurs. 14 % des américains, pour qui c’est interdit, consommeraient de la marijuana contre seulement 5 % des néerlandais. Selon Alex Stevens, expert à l’université du Kent, ces chiffres s’expliqueraient par le système de tolérance appliqué aux Pays-Bas car là-bas, consommer des drogues douces n’apparaît pas comme un crime ce qui sépare complètement le marché des drogues douces de celui des drogues dures telles que la cocaïne et l’héroïne. D’après lui, puisque des établissements sont tolérés (coffee-shops), il n’y aurait pas réellement de mauvais dealers dans les rues.
Alors, pourquoi changer ces règles ? Si au pays de la marijuana tout semble rose et que les droguesdouces apparaissent comme de pauvres petits marshmallows innocents, les Pays-Bas rencontreraient tout de même certains problèmes en raison de leur législation plutôt laxiste comparée aux autres pays européens. Maastricht est une ville hollandaise située près des frontières allemandes et belges. Chaque jour, des milliers de touristes s’y rendent afin de réapprovisionner leurs stocks personnels mais surtout pour ensuite faire de la revente et dealer dans leurs pays. Des dealers clandestins ont même commencé un nouveau type de service dans la ville de Maastricht. Un système "Drive" comme chez Mc Donald : les touristes ne sortent même plus de leur voiture pour acheter leurs drogues douces. A la frontière, certains contrôles sont effectués puisque la possession de marijuana est un délit dans les pays frontaliers à la Hollande. Le gouvernement constate alors un retour des dealers dans les rues.
L’objectif politique du premier ministre néerlandais ? Mark Rutte souhaite que dès le 1er mai, les coffee-shops de trois grandes villes du pays ne reçoivent que des clients membres et abonnés. 2000 néerlandais abonnés seront donc autorisés à acheter de la marijuana dans leur coffee-shop et ce, avec modération. Seuls les habitants des Pays-Bas pourront bénéficier des services de ces cafés un peu spéciaux et ce, uniquement sur inscription. Une politique très stricte au vu de la situation actuelle. Mark Rutte aimerait également que cette restriction s’adapte à la totalité du pays dès le 1er janvier 2013. Le premier ministre estime important de lutter contre le marché noir et le tourisme malsain qui se sont installés dans son pays. "Nous sommes maintenant considérés comme le fournisseur officiel de l'Europe et nous n’avons jamais souhaité une chose pareille !" a récemment expliqué Ard van der Steur, membre du parlement. Cette nouvelle loi risquerait bel et bien d’être appliquée au grand regret de nombreux consommateurs européens, puisque la droite néerlandaise aurait obtenu les voix nécessaires. Affaire à suivre…
Source:AuFeminin
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